Or : la hausse des taux pénalise l'once

La semaine dernière, l’or avait démarré sans grande tendance, se maintenant au même niveau. Mais vendredi, comme on peut le lire dans cet article Boursorama qui relaie une news CercleFinance.com, il a perdu 7,2 dollars, cotant 1 284,1 dollars, contre 1 293 dollars le vendredi précédent à l’ouverture de New York. Brexit et tensions commerciales sino-américaines ne suffisent plus à soutenir le métal précieux : « (…) le rejet de l'accord de Brexit par le parlement britannique est pris avec un certain flegme par les marchés, qui estiment que les différents acteurs politiques du Vieux Continent feront tout pour éviter un 'hard Brexit', pire scénario possible, tant pour le Royaume-Uni que pour les 27.En outre, l'issue du différend commercial entre Washington et Pékin suscite toujours de l'optimisme. Selon le Wall Street Journal, Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor, caresserait l'idée de lever au moins partiellement les restrictions commerciales imposées récemment à la Chine. » Cet optimisme sur la situation commerciale a ainsi entraîné un regain de tension du côté des taux US longs, à 2,77 %, alors qu’ils étaient à 2,55 % le 3 janvier, ce qui a pour effet de causer du tort à l’or qui, par définition, ne rapporte rien.

Pour
Le Point, l’or était stable ce vendredi 18 janvier. En effet, même s’il perd du terrain, effaçant ses « maigres gains des jours précédents », il reste « proche de son niveau de la semaine précédente, évoluant au gré de l'appétit des investisseurs pour le risque ». L’article fait allusion aux rumeurs selon lesquelles « Washington envisagerait de supprimer tout ou partie des tarifs douaniers punitifs », rumeurs démenties aussitôt, mais qui n’ont pas joué en faveur de l’or.

L’or recule à son plus bas de 2019

Cette semaine a mal commencé pour l’or, comme en témoigne cet article Investing.com en date du lundi 21 janvier. Il atteignait même son niveau le plus bas depuis le 1er janvier : « Les cours de l'or ont chuté lundi à leur plus bas niveau de l'année, en raison de l'appétit des investisseurs pour le risque, en dépit de données indiquant que la croissance économique de la Chine en 2018 a ralenti pour se situer proche de son creux des trois dernières décennies. » Le métal précieux a ainsi perdu 5,35 dollars, cotant 1 277,25 $. Cependant, le métal ne devrait pas avoir dit son dernier mot : les chiffres de l’économie chinoise montrent que le rythme de croissance annuelle n’a pas été aussi lent depuis presque 30 ans : « Le produit intérieur brut (PIB) de la Chine au quatrième trimestre a progressé au rythme le plus lent depuis la crise financière mondiale, à 6,4% sur l'année, comme prévu et comparé à 6,5% au troisième trimestre, a indiqué le Bureau national de statistiques.Cela a ramené la croissance annuelle à 6,6%, le rythme annuel le plus lent depuis 1990, sous l’effet de la faiblesse de la demande intérieure et des droits de douane élevés aux États-Unis. »

Mardi,
Bullion Vault publiait un article intitulé « Les cours de l’or à la dérive ». Un titre un peu alarmiste en raison de la baisse de l’once après un rebond proche des 1 285 dollars.


Mercredi 23 janvier, Boursorama titrait « Or : la valeur refuge hésite toujours » dans un relai de news CercleFinance.com, indiquant que « À mi-séance mercredi midi sur le marché au comptant, l'once d'or fin restait quasi-inchangée à 1284,3 dollars ». L’article revient d’ailleurs sur le ralentissement économique chinois, signe d’un mouvement mondial : « Le ralentissement mondial semble se préciser : Pékin estime la croissance du PIB chinois à 6,6% en 2018, ce qui serait la plus 'faible' performance depuis le début des années 1990. De plus, le consensus des analystes visait plutôt 6,8%. Et le FMI a écrêté ses prévisions à l'échelle de la planète, signe que le phénomène semble devoir se prolonger et se généraliser. » Un contexte qui devrait favoriser l’or, même si les taux US continuent de se tendre, se maintenant à 2,76 %. Preuve en est le SPDR Gold Share, premier ETF aurifère au monde, qui a gagné près de 80 tonnes depuis le mois d’octobre, à 809,8 tonnes et qui montrent bien que les investisseurs se tournent à nouveau vers l’or.

Pour
Bullion Vault, « Les cours de l’or se maintiennent en 2019 » ce mercredi. Malgré un léger recul, le cours de l’or reste donc stable. Parmi les facteurs favorables à l’or, l’article cite également les chiffres sur l’emploi dans l’Hexagone : « les chiffres sur la croissance de l’emploi en France ont montré un ralentissement au 4e trimestre 2018. » On apprend également que le mouvement Gilets jaunes s’étend au-delà de nos frontières, ce qui peut renforcer l’inquiétude des investisseurs et favoriser une aversion au risque : « Les taxis de Madrid et de Barcelone manifestent à la façon des « gilets jaunes » aujourd’hui contre la « compétition injuste » des rivaux comme Uber ou Cabify. »

Or : pourquoi l’or pourrait poursuivre son retour sur le devant de la scène en 2019
Si l’on peut avoir des doutes sur l’intérêt de se positionner sur l’or, cet
article TradingSat.com avec BFM Bourse devrait rassurer quant aux perspectives de l’or pour cette année. Bien que l’once ait du mal à dépasser la barre des 1 300 dollars, l’article rappelle qu’il « a rebondi de près de 10% au cours du second semestre 2018 ». En cause ? « La volatilité exacerbée des actifs financiers et le déclin d'optimisme vis-à-vis des grandes économies y contribuent. » L’article précise que« le métal précieux bénéficie aussi d'un regain d'intérêt intrinsèque, comme le montre l'évolution des positions spéculatives ». Les éléments qui pourraient soutenir l’or ne manquent pas : on peut citer la politique de la FED, qui devrait être moins restrictive que prévu, ou encore la baisse du dollar qui pourrait survenir « au vu de l'endettement croissant des États-Unis ».


« L'or prend de la valeur et il a de plus en plus de succès » c’est le titre d’un article RTBF.be qui démontre que l’or prend bel et bien de la valeur et suscite de plus en plus d’intérêt. Ainsi, « Il y a quatre mois, début octobre dernier, un lingot d’or d’un kilo valait 32 330€. Aujourd’hui, il en vaut presque 37 000€ ». L’article laisse la parole à Didier Jacques, responsable de Gold & Forex International, bureau de change à Bruxelles : « On a plus de monde à nos guichets pour acheter, pour vendre. Souvent les acheteurs sont de gros acheteurs. Ils ont vendu leurs actions et ils viennent acheter quelques kilos d’or. »Les mouvements de fin d’années sur le marché actions poussent ainsi les investisseurs à se tourner vers l’or, valeur refuge par excellence en temps de crise : « Les investisseurs ont été déçus fin de l’année dernière en voyant les résultats de leur portefeuille d’actions. Et donc, chez nous, on a clairement des clients qui nous disent qu'ils en ont marre de perdre de l’argent, qu'ils ont vendu une partie de leurs actions et qu'ils veulent acheter de l’or avec. Ils ont compris que les arbres de la bourse ne montent pas jusqu’au ciel. Certains ont perdu 10% en actions et comme par hasard, l’or a pris 10% en même temps. »

Justement, TV5Monde signait un article « Les lingots du Brexit: la ruée vers l'or des Nord-Irlandais »samedi 19 janvier évoquant la ruée des investisseurs nord-irlandais sur l’or en raison de l’inquiétude que suscite la sortie du Royaume-Uni de l’UE sans accord : « "Ils craignent une dévaluation importante de la livre sterling en cas de Brexit dur", explique Seamus Fahy, cofondateur de MerrionVaults, société de courtage qui propose aussi une salle des coffres où stocker le précieux métal jaune, dans le centre de la capitale irlandaise. »