La crise en Italie «se répercute sur le cours de l’or »

En début de semaine dernière, l’or conservait ses gains. Jeudi 25 octobre, Sputnik, agence de presse russe, consacrait un article à la principale cause du regain de l’or : la situation italienne. L’article indique ainsi que « Dans une lettre envoyée au gouvernement italien, la Commission européenne rejette sa proposition de budget pour 2019, qualifiant de «violation scandaleuse» des règles de l'UE le projet de Rome d'augmenter sa dette souveraine de 2,4% de son PIB. L'État italien est en effet surendetté, les banques italiennes détenant ainsi le record d'Europe des créances douteuses et des prêts non performants ». L’article reporte les propos de Dimitri Speck, spécialiste des marchés de l’or, qui explique que « Si tout cela débouchait sur une nouvelle crise en zone euro, les épargnes des particuliers à travers toute la zone euro seraient menacées. […] Nous nous dirigeons vers une croissance des dettes souveraines. […] Et cette croissance des dettes souveraines est un facteur positif pour le cours de l'or, c'est ce que nous avons vu notamment dans les années 1970 ».

Vendredi,
Bullion Vault titrait « Les cours de l’or sont plafonnés par le $ qui s’apprécie ». La progression de l’or a été arrêtée net ce vendredi 26 octobre, en raison de l’appréciation du billet vert : « Le métal jaune cotait sous les 1 240 dollars l’once vendredi matin, mais a affiché des gains de 10 dollars sur la semaine. »

Cours de l’or : Italie, Allemagne, Brexit, élection mi-mandat US et conflits commerciaux, autant de facteurs qui pourraient permettre un rebond sur l’once d’or
Mais lundi,
DailyFx.com, site d’actualités et d’analyses de marché, était plutôt optimiste sur les perspectives du métal jaune. Malgré un cours de l’or qui s’orientait à la baisse, de nombreux facteurs peuvent faire office de soutien de l’or. L’article revient notamment sur la situation italienne : « Après la dégradation de sa note par Moody’s à un cran de l’investissement spéculatif, S&P vient d’abaisser la perspective de la note BBB de l’Italie. En effet Bruxelles a invalidé le budget de l’Italie du fait de l’augmentation importante du déficit alors que le pays est déjà surendetté. De plus les pouvoirs italiens tablent sur une croissance de 1,6% alors que les organisations internationales tablent sur seulement 1%. » La situation allemande a également de quoi inquiéter : « Côté politique européenne, les investisseurs ont également surveillé les élections en Allemagne où le parti de la chancelière a accusé un net recul dans les votes et cette situation pourrait conduire au retrait du partisocial-démocrate (SPD) de la coalition formée tant bien que mal plus tôt cette année. » Quant au Brexit, les choses ne s’améliorent pas : « L’agence de notation Fitch craint de plus en plus un Brexit sans accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni et prévient qu’un tel scénario conduirait probablement à la dégradation de la note souveraine du Royaume-Uni. » Enfin, la Chine elle aussi ne semble pas en très bonne posture : « (…) le ralentissement de l’économie chinoise s’accélère et les pouvoirs publics semblent de plus en plus inquiets des répercussions aux vues des mesures de soutien que le parti met en place depuis plusieurs mois. »

« Les cours de l’or divisent les gains d’octobre par deux

 », c’est le titre d’un article Bullion Vault du mercredi 31 octobre. « Les cours de l’or et de l’argent ont fortement chuté mercredi à Londres, effaçant respectivement la moitié et la totalité de leurs gains d’octobre. » Un recul de l’or vers des plus bas de 3 semaines, à 1213 dollars l’once, dû aux marchés des actions qui ont affiché une reprise dans le monde. Sans compter que le dollar « a touché des pics de la mi-août aujourd’hui contre l’euro après la publication des chiffres sur les emplois US, un indicateur économique fort. Selon l’estimation d’ADP, le secteur privé a créé 227 000 emplois ce mois-ci, dépassant la prévision de Wall Street avec la plus importante mesure en huit mois ».

Même constat pour Boursorama.com, relayant une news CercleFinance.com, dans l’article « Or: nouvelle érosion de l'once ce midi » : «À mi-séance ce midi en Europe, l'once de 31,1 grammes d'or perdait encore 6,2 dollars pour revenir à 1216,4 dollars. » L’or baissait en raison d’un regain d’appétit pour le risque de la part des investisseurs. Preuve en est la reprise d’indices d’actions aux États-Unis mardi soir, mais aussi en Asie dans la nuit et en Europe ce mercredi midi. Quant au rendement des taux longs US, il se tendait à nouveau, remontant à 3,14 %. Cependant, «l'encours de lingots adossé à l'ETF aurifère américain était stable à 754,9 tonnes. Il s'agit de son plus haut niveau depuis la fin du mois d'août ». Un point plutôt positif qui montre que les investisseurs n’ont pas tourné le dos à la valeur refuge.

L'or à nouveau valeur refuge ?
C’est justement une question que se pose
Lerevenu.com dans un article du lundi 29 octobre en raison du rebond récent du métal jaune. L’article site Joni Teves, stratège d’UBS, interrogé sur le potentiel de hausse de la relique barbare : « Le stratège d'UBS vise un cours de 1280 dollars l'once à trois mois, soit un potentiel de 4,5%. » Les investisseurs ont délaissé le métal précieux, peu réactif tensions commerciales internationales, à « la volatilité des marchés émergents et des risques persistants en Europe ». Mais le stratège se veut rassurant : « La récente faiblesse des cours de l'or est venue de la hausse du dollar, mais le regain de forme durant les semaines passées conforte selon lui le retour progressif du statut de valeur refuge pour le métal précieux. » Preuve en est « les prises de positionsouvertes sur l'or » qui sont « redevenues positives, pour la première fois depuis le mois d'août dernier, alors que des vendeurs ont racheté leurs positions dans une ampleur jamais vue depuis deux décennies ».

La demande de lingots d'or grimpe
C’est le titre d’un article du
Figaro qui revient sur la demande des particuliers en or au troisième trimestre : « La demande d'or physique, privilégié par les particuliers, a grimpé au troisième trimestre, notamment en Iran et en Chine (…)». Et de préciser : « (…) la demande d'or en lingots et en pièces s'est envolée de 28% à 298,1 tonnes.»

La demande en or en hausse de 42 % alors que les pays abandonnent le dollar américain dans l'attente d'un changement géopolitique

C’est un article de
RT.com (en anglais) du samedi 27 octobre qui revient sur l’achat d’or par les banques centrales. Un phénomène dont on a déjà parlé lors de précédentes revues de presse. Ainsi, on peut lire que « Les banques centrales du monde entier se tournent vers l’or pour remplacer le dollar américain, qu’elles considèrent comme miné par la politique commerciale agressive des États-Unis et les incertitudes géopolitiques ». La demande des banques centrales a donc augmenté de pas moins de 42 % « par rapport au premier trimestre 2018 », d’après le Conseil mondial de l’or (World Gold Council) : « Les banques centrales ont ajouté un total net de 193,3 tonnes de lingots au semestre 2018, soit une augmentation de 8% par rapport aux 178,6 tonnes achetées à la même période de l'année dernière. C'est le mois le plus fort pour l'achat d'or par la banque centrale depuis 2015, note le WGC. » On apprend dans cet article que les deux principaux acheteurs ne sont autres que la Russie et la Turquie. Derrière cette démarche, il y a une volonté de ces pays de se dédollariser. En effet, « Les États-Unis utilisent depuis longtemps le dollar pour faire pression sur leurs concurrents. Cela a toujours provoqué la colère de la communauté mondiale. Et maintenant, la lutte contre le dollar a atteint l’Europe ».

Conseil mondial de l'or : la demande mondiale d'or reste stable au troisième trimestre
Dans cet article du 1er novembre 2018,
Xinhua, agence d’actualité chinoise, fait le point sur la demande mondiale d’or au troisième trimestre, demande qui a atteint 964,3 tonnes, soit une hausse de 6,2 tonnes par rapport au troisième trimestre 2017.  En revanche, « les fonds négociés en Bourse adossés à l'or (FNB aurifères) ont connu un déclin de 116 tonnes par rapport à l'afflux de 13,2 tonnes au troisième trimestre 2017, marquant le premier trimestre de flux sortant depuis le dernier trimestre 2016, selon le rapport trimestriel ». Une baisse compensée par les achats des banques centrales et des particuliers. On peut aussi lire que « En raison de la baisse des prix de l'or en juillet et en août, la demande de bijoux a connu une croissance de 6% à 535,7 tonnes, alors que les prix plus bas ont séduit les consommateurs, indique le rapport » et que « Stimulée par l'utilisation de l'or dans les produits électroniques, tels que les smartphones, les serveurs et les véhicules automobiles, la demande d'or dans le secteur de la technologie a progressé de 1% à 85,3 tonnes au troisième trimestre, enregistrant son huitième trimestre consécutif de croissance ».