Revue du Web de l’or du 01/11/2018 : L’or reperd un peu de terrain en raison d’un billet vert fort
Par joubert le samedi 3 novembre 2018, 13:45 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
Après avoir fortement progressé les deux semaines dernières, l’or connaît un moins bien cette semaine en raison d’un renforcement du dollar. Mais que l’on se rassure, les perspectives de gain de l’or sont néanmoins optimistes : Italie, Brexit, tensions commerciales, Allemagne, de nombreux facteurs pourraient offrir une nouvelle envolée du métal précieux. Voici notre revue de presse du Web de l’or de la semaine.
La crise en Italie «se répercute sur le cours de l’or »
En début de semaine dernière, l’or conservait ses gains. Jeudi 25 octobre, Sputnik, agence
de presse russe, consacrait un article à la principale cause du regain de
l’or : la situation italienne. L’article indique ainsi que « Dans une lettre envoyée au gouvernement
italien, la Commission européenne rejette sa proposition de budget pour 2019,
qualifiant de «violation scandaleuse» des règles de l'UE le projet de Rome
d'augmenter sa dette souveraine de 2,4% de son PIB. L'État italien est en effet
surendetté, les banques italiennes détenant ainsi le record d'Europe des
créances douteuses et des prêts non performants ». L’article reporte
les propos de Dimitri Speck, spécialiste des marchés de l’or, qui explique que
« Si tout cela débouchait sur
une nouvelle crise en zone euro, les épargnes des particuliers à travers toute
la zone euro seraient menacées. […] Nous nous dirigeons vers une croissance des
dettes souveraines. […] Et cette croissance des dettes souveraines est un
facteur positif pour le cours de l'or, c'est ce que nous avons vu notamment
dans les années 1970 ».
Vendredi, Bullion
Vault titrait « Les cours de l’or sont plafonnés par le $ qui
s’apprécie ». La progression de l’or a été arrêtée net ce vendredi 26
octobre, en raison de l’appréciation du billet vert : « Le métal
jaune cotait sous les 1 240 dollars l’once vendredi matin, mais a affiché des
gains de 10 dollars sur la semaine. »
Cours de
l’or : Italie, Allemagne, Brexit, élection mi-mandat US et conflits
commerciaux, autant de facteurs qui pourraient permettre un rebond sur l’once
d’or
Mais lundi, DailyFx.com, site
d’actualités et d’analyses de marché, était plutôt optimiste sur les
perspectives du métal jaune. Malgré un cours de l’or qui s’orientait à la
baisse, de nombreux facteurs peuvent faire office de soutien de l’or. L’article
revient notamment sur la situation italienne : « Après la dégradation de sa note par
Moody’s à un cran de l’investissement spéculatif, S&P vient d’abaisser la
perspective de la note BBB de l’Italie. En effet Bruxelles a invalidé le budget
de l’Italie du fait de l’augmentation importante du déficit alors que le pays
est déjà surendetté. De plus les pouvoirs italiens tablent sur une croissance
de 1,6% alors que les organisations internationales tablent sur seulement 1%. » La situation allemande a également de quoi
inquiéter : « Côté politique européenne,
les investisseurs ont également surveillé les élections en Allemagne où le
parti de la chancelière a accusé un net recul dans les votes et cette situation
pourrait conduire au retrait du partisocial-démocrate (SPD) de la coalition
formée tant bien que mal plus tôt cette année. » Quant au Brexit, les
choses ne s’améliorent pas : « L’agence
de notation Fitch craint de plus en plus un Brexit sans accord entre l’Union européenne
et le Royaume-Uni et prévient qu’un tel scénario conduirait probablement à la
dégradation de la note souveraine du Royaume-Uni. » Enfin, la Chine
elle aussi ne semble pas en très bonne posture : « (…) le ralentissement de l’économie chinoise
s’accélère et les pouvoirs publics semblent de plus en plus inquiets des répercussions
aux vues des mesures de soutien que le parti met en place depuis plusieurs
mois. »
« Les cours de l’or divisent les gains d’octobre par deux
», c’est le titre d’un article Bullion Vault du mercredi 31 octobre. « Les cours de l’or et de l’argent ont fortement chuté mercredi à Londres, effaçant respectivement la moitié et la totalité de leurs gains d’octobre. » Un recul de l’or vers des plus bas de 3 semaines, à 1213 dollars l’once, dû aux marchés des actions qui ont affiché une reprise dans le monde. Sans compter que le dollar « a touché des pics de la mi-août aujourd’hui contre l’euro après la publication des chiffres sur les emplois US, un indicateur économique fort. Selon l’estimation d’ADP, le secteur privé a créé 227 000 emplois ce mois-ci, dépassant la prévision de Wall Street avec la plus importante mesure en huit mois ».
Même constat pour Boursorama.com, relayant une news
CercleFinance.com, dans l’article « Or: nouvelle érosion de l'once ce midi » :
«À mi-séance ce midi en Europe, l'once de
31,1 grammes d'or perdait encore 6,2 dollars pour revenir à 1216,4 dollars. »
L’or baissait en raison d’un regain d’appétit pour le risque de la part des
investisseurs. Preuve en est la reprise d’indices d’actions aux États-Unis
mardi soir, mais aussi en Asie dans la nuit et en Europe ce mercredi midi.
Quant au rendement des taux longs US, il se tendait à nouveau, remontant à 3,14
%. Cependant, «l'encours de lingots
adossé à l'ETF aurifère américain était stable à 754,9 tonnes. Il s'agit de son
plus haut niveau depuis la fin du mois d'août ». Un point plutôt
positif qui montre que les investisseurs n’ont pas tourné le dos à la valeur
refuge.
L'or à nouveau valeur refuge ?
C’est justement une question que se pose Lerevenu.com dans un article du lundi 29 octobre
en raison du rebond récent du métal jaune. L’article site Joni Teves, stratège
d’UBS, interrogé sur le potentiel de hausse de la relique barbare :
« Le stratège d'UBS vise un cours de
1280 dollars l'once à trois mois, soit un potentiel de 4,5%. » Les
investisseurs ont délaissé le métal précieux, peu réactif tensions commerciales
internationales, à « la volatilité des marchés émergents et des risques
persistants en Europe ». Mais le stratège se veut rassurant : « La récente faiblesse des cours de l'or est
venue de la hausse du dollar, mais le regain de forme durant les semaines
passées conforte selon lui le retour progressif du statut de valeur refuge pour
le métal précieux. » Preuve en est « les prises de positionsouvertes sur l'or » qui sont « redevenues positives, pour la première fois
depuis le mois d'août dernier, alors que des vendeurs ont racheté leurs
positions dans une ampleur jamais vue depuis deux décennies ».
La demande de lingots d'or grimpe
C’est le titre d’un article du Figaro qui revient sur la demande des particuliers en or au troisième
trimestre : « La demande d'or
physique, privilégié par les particuliers, a grimpé au troisième trimestre,
notamment en Iran et en Chine (…)». Et de préciser : « (…) la demande d'or en lingots et en
pièces s'est envolée de 28% à 298,1 tonnes.»
La demande en or en hausse de 42 % alors que les pays abandonnent le dollar
américain dans l'attente d'un changement géopolitique
C’est un article de RT.com (en anglais) du samedi 27 octobre qui revient sur
l’achat d’or par les banques centrales. Un phénomène dont on a déjà parlé lors
de précédentes revues de presse. Ainsi, on peut lire que « Les banques centrales du monde entier se
tournent vers l’or pour remplacer le dollar américain, qu’elles considèrent
comme miné par la politique commerciale agressive des États-Unis et les
incertitudes géopolitiques ». La demande des banques centrales a donc
augmenté de pas moins de 42 % « par
rapport au premier trimestre 2018 », d’après le Conseil mondial
de l’or (World Gold Council) : « Les
banques centrales ont ajouté un total net de 193,3 tonnes de lingots au
semestre 2018, soit une augmentation de 8% par rapport aux 178,6 tonnes
achetées à la même période de l'année dernière. C'est le mois le plus fort pour
l'achat d'or par la banque centrale depuis 2015, note le WGC. » On
apprend dans cet article que les deux principaux acheteurs ne sont autres que
la Russie et la Turquie. Derrière cette démarche, il y a une volonté de ces
pays de se dédollariser. En effet, « Les
États-Unis utilisent depuis longtemps le dollar pour faire pression sur leurs
concurrents. Cela a toujours provoqué la colère de la communauté mondiale. Et
maintenant, la lutte contre le dollar a atteint l’Europe ».
Conseil mondial de l'or : la demande
mondiale d'or reste stable au troisième trimestre
Dans cet article du 1er novembre 2018, Xinhua, agence d’actualité chinoise, fait le point sur
la demande mondiale d’or au troisième trimestre, demande qui a atteint 964,3 tonnes, soit une hausse de 6,2 tonnes par
rapport au troisième trimestre 2017. En
revanche, « les
fonds négociés en Bourse adossés à l'or (FNB aurifères) ont connu un déclin de
116 tonnes par rapport à l'afflux de 13,2 tonnes au troisième trimestre 2017,
marquant le premier trimestre de flux sortant depuis le dernier trimestre 2016,
selon le rapport trimestriel ». Une
baisse compensée par les achats des banques centrales et des particuliers. On
peut aussi lire que « En raison de
la baisse des prix de l'or en juillet et en août, la demande de bijoux a connu
une croissance de 6% à 535,7 tonnes, alors que les prix plus bas ont séduit les
consommateurs, indique le rapport » et que « Stimulée par l'utilisation de l'or dans les produits électroniques,
tels que les smartphones, les serveurs et les véhicules automobiles, la demande
d'or dans le secteur de la technologie a progressé de 1% à 85,3 tonnes au
troisième trimestre, enregistrant son huitième trimestre consécutif de
croissance ».