Once d’Or : le risque d’une reprise de la tendance baissière augmente 
La semaine dernière, l’or continuait de stagner autour des 1 200 dollars sans parvenir à dépasser cette barre. Cette semaine, on prend les mêmes et on recommence. Lundi 24 septembre, ProfesseurForex.com faisait état du marché de l’or : « la dynamique de marché de l’or est surtout liée aux grandes corrélations, celle qui lie l’or au Dollar US (corrélation inverse), celle qui lie l’or aux marchés actions occidentaux (corrélation inverse) et à la tendance générale des taux d’intérêt à long terme (corrélation inverse). » Il expliquait ainsi que l’or souffrait de trois facteurs : les marchés actions américains, qui continuaient d’évoluer sur de nouveaux records, le billet vert et les taux d’intérêt US à long terme, tous deux en hausse en 2018.

Pour Bullion Vault, « Les cours de l’or restent bloqués à 1200$ » : « Variant d’à peine 1% par rapport à 1 200 dollars l’once ce mois dernier, l’or est de nouveau cantonné à ce niveau de prix alors que les marchés des actions dans le monde ont reculé. » L’or, comme à chaque fois avant les réunions de la FED, régresse. En effet, cette semaine, la Réserve fédérale devrait annoncer une hausse de ses taux. Ces hausses entraînent généralement une hausse du dollar, soutenu par l’annonce, entraînant l’or dans une tendance baissière, le billet vert étant la principale devise de négoce de l’or. 

« Les cours de l’or voient leur volatilité atteindre des plus bas de 17 ans », c’est le titre d’un article de Bullion Vaultdu mardi 25 septembre. On y apprend que « Les cours de l’or ont rebondi mardi matin vers le cours de clôture de la semaine passée à 1 200 dollars l’once. L’or a de nouveau oscillé dans un écart étroit alors que le pétrole brut a atteint des pics de quatre ans et que les rendements des bons souverains ont affiché des hausses, et ce avant la décision de la Fed demain concernant ses taux d’intérêt ». Les bons du Trésorse tendaient ainsi à 3,10 %, non loin de leur record atteint en mai dernier. De même, les principaux marchés actions ont progressé ce mardi matin. L’or, par définition, n’offrant aucun rendement, est donc moins attractifs que les actions pour les investisseurs. L’article précise aussi que pour que l’or progresse vraiment, il faudrait des « répercussions économiques négatives de taille : Quelque chose qui soit assez large pour contrebalancer l’effet du dollar fort ». 

Ce mercredi, même punition pour l’or, comme le rapporte cet article de Bullion Vault, « Les cours de l’or s’éloignent du seuil des 1200$ avant la décision de la FED ». Les marchés étant toujours en attente de l’annonce de la FED, l’or reste en retrait, et perdait même du terrain ce mercredi 26 septembre : « Les cours de l’or ont chuté mercredi à Londres de 5 dollars à partir de leur niveau de 1 200 dollars l’once, reculant avant la décision de la FED qui devrait ré-hausser de nouveau ses taux d’intérêt ce mois-ci. »

Quant à Boursorama, il titrait « Or: pression baissière avant la FED » ce même mercredi, dans le relai d’une news CercleFinance.com : « Ce midi sur le marché au comptant, l'once d'or perdait près de quatre dollars à 1197 dollars avant le terme de la réunion de la FED ce soir.En effet, la Réserve fédérale américaine dévoilera ce soir les décisions prises par le comité de politique monétaire qui a débuté hier. » Et de préciser également : « La FED devrait donc maintenir la cadence, les conséquences du protectionnisme de l'administration Trump sur l'économie étant jugées limitées. D'ailleurs, le rendement du T-Note fédéral à dix ans demeure tendu, toujours voisin des 3,10% alors qu'il n'était que de 2,40% en début d'année. Un point négatif pour l'or qui, par définition, ne procure aucun rendement. »

Or: l'once sous les 1200 dollars 
Ce jeudi, l’or ne va guère mieux. On peut ainsi lire sur Boursorama.com, qui se fait le relai d’une news CercleFinance.com, que l’once « restait stable à 1194,9 dollars, après son léger recul de la veille ». Comme attendu, mercredi soir, la FED a annoncé un relèvement de son taux principal de 25 points de base, l’amenant de 2 % à 2,25 %. Mais cela ne devrait pas s’arrêter là puisque « Un nouveau 'tour de vis' équivalent est très attendu pour le mois de décembre ». La FED s’est exprimée également au sujet de la conjecture économique américaine et ce, de manière plutôt optimiste puisqu’« elle a notamment relevé ses prévisions de croissance du PIB américain pour 2018 (de 2,8 à 3,1%) et 2019 (de 2,4 à 2,5%), sans guère toucher à celles d'inflation ». Une annonce qui a eu pour effet de renforcer le dollar : « Dans ce contexte, la valeur relative du dollar, qui est la devise de référence pour le négoce de l'or, s'est renforcée, ce qui tend mécaniquement à faire baisser la valeur de l'once dans les mêmes proportions.En outre, le rendement des taux longs américains demeure supérieur à 3%, alors que l'or ne procure par définition aucun rendement. »

Barrick-Rangold, naissance d'un géant mondial de l'or qui va peser 18 milliards de dollars
C’est le titre d’un article de La Tribunedu lundi 24 septembre qui parle de l’acquisition par le géant canadien Barrick du groupe britannique Rangold : « Le canadien Barrick va acquérir son concurrent britannique Randgold, afin de créer un géant mondial de l'or pesant 18 milliards de dollars de capitalisation boursière, ont annoncé les deux entreprises dans un communiqué commun lundi. »Barrick, présent en Amérique, s’ouvre ainsi une porte sur le continent africain, où Rangold était essentiellement actif. L’entreprise qui sera ainsi créée va propulser Barrick au rang de leader de l’or « avec la plus grande concentration de mines de haut niveau, les coûts les plus réduits parmi les grands acteurs du secteur et des actifs variés dans plusieurs des principales régions aurifères du monde ».

Le Figaro parlait également de cette fusion-acquisition dans un article intitulé « Barrick va acquérir Randgold pour créer un géant de l'or » ce lundi dans le relai d’une news AFP. 

La Russie poursuit sa ruée vers l’or

Bien que l’or ne joue pas son rôle de valeur refuge, la Banque centrale de Russie continue d’en acheter. C’est l’Agence de presse Sputnik qui en parle dans un article du vendredi 21 septembre. Ainsi, « La Banque de Russie qui continue d’accroître ses réserves d’or, a acquis au mois d’août 31 tonnes de ce métal, augmentant ainsi de 1,6% les réserves d’or à sa disposition ». Le stock de la banque centrale a atteint désormais les 64,5 millions d'onces, soit 2 tonnes, au 1er septembre. Depuis janvier, ce ne sont pas moins de 5,2 millions d'onces d'or qu’elle a acheté, soit une augmentation de 8 % de son stock d’or. L’article précise les raisons de ces achats qui se sont intensifié ces dernières années : « La Banque centrale a intensifié ses achats d'or à la demande de Vladimir Poutine après l'introduction en 2014 des sanctions occidentales. Dès lors, le régulateur du système bancaire russe achète en moyenne environ 100 tonnes d'or par an, ce qui le place en première position mondiale en la matière. »


Les banques centrales se sont ruées sur l'or au premier semestre
Justement, jeudi 20 septembre, Boursier.com revenait sur les chiffres d’achat d’or par les banques centrales à travers le monde durant le premier semestre 2018. Pour le Conseil mondial de l’or, le World Gold Council (WGC), elles auraient acquis pour 193,3 tonnes de métal précieux, « Un chiffre en hausse de 8% par rapport aux 178,6 tonnes achetées à la même période de 2017 et au plus haut depuis 2015 » précise l’article. On y apprend aussi que les banques centrales détenaient ainsi, fin juin 2018, « 1360 milliards de dollars d'or, soit environ 10 % des réserves mondiales de change ». Trois pays en particulier ont acheté de l’or, à savoir la Russie, la Turquie et le Kazakhstan, les banques centrales de ces pays représentant « 86% des achats d'or de l'ensemble des institutions monétaires sur le premier semestre ». Preuve que l’or, bien qu’il ait perdu un peu son rôle de valeur refuge ces derniers mois, reste une valeur sûre. Cet engouement est dû, selon l’article, à un désir de diversification par rapport au dollar américain. Une demande qui devrait progresser puisque « la transition vers un système de réserves monétaires multipolaires au cours des prochaines années » est désormais en marche.