Revue du Web de l’or du 04/10/2018 : La valeur refuge continue de se maintenir autour des 1 200 dollars
Par joubert le lundi 8 octobre 2018, 09:45 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
L’or est toujours à la peine, mais un peu moins semble-t-il cette semaine. Malgré des taux US qui se tendent et des chiffres sur l’emploi US plutôt bons, l’or a réussi à rebondir cette semaine, avant de repartir vers les 1 200 dollars. Voici notre revue de presse du Web de l’or de la semaine.
Or : toujours pas d'appétence pour la valeur refuge
La semaine dernière, l’or commençait en
demi-teinte, stagnant autour de 1 200 dollars, avant de perdre du terrain,
à la veille de la réunion de la FED. En fin de semaine, ce n’était guère mieux,
comme en témoigne cet article Boursorama qui relaie une news CercleFinance.com. En effet, l’or restait encore bien en dessous de la barre des
1 200 dollars : « L'once
d'or ne parvenait pas, vendredi midi, à se remettre de la baisse subie hier
après-midi et restait neutre, à cette heure, à 1 182,5 dollars l'once de 31,1
grammes. » En cause dans cette atonie de l’or : encore et
toujours le billet vert qui se renforçait, suite à l’annonce de la FED de
remonter à nouveau ses taux. Le dollar étant la principale devise de négoce de
l’or, « Mécaniquement,
l'appréciation du dollar tend à faire baisser d'autant la valeur de l'once
libellée dans cette devise ». Quant aux taux US à 10 ans, ils
continuaient de se tendre ce vendredi 28 septembre, au-dessus des 3 %. Les
indices actions, eux, atteignaient de nouveaux records à Wall Street. Autant de
facteurs qui font que l’or est moins attrayant pour les investisseurs qui s’en
désintéressent tout naturellement.
L'or
recherché
Cette semaine démarrait mieux pour le métal jaune. En effet, on peut ainsi lire
dans un article Boursorama du mardi
2 octobre, toujours dans un relai de news CercleFinance.com, que « L'or rebondit de 1,64 % à 1 211,20
dollars ». Avec le retour du risque italien dans la zone euro, les
investisseurs se tournent à nouveau vers l’or, qui retrouve un peu de son rôle
de valeur refuge. En effet, « Le
déficit budgétaire prévu pour l'instant par le gouvernement de coalition
populiste de 2,4 % ne cadre pas avec les exigences du pacte de stabilité et de
croissance. Certains craignent que les tensions entre Rome, Bruxelles et ses
partenaires européens ne renforcent les doutes concernant la solidité de la
zone euro ».
Mercredi, Bullion
Vault revenait sur les mouvements de l’or de la veille. Ainsi, on
apprend que l’or reculait en journée, « suite à la publication d’un indicateur
économique fort : les chiffres sur les emplois US qui sont plus solides
que prévu ». Il a ainsi perdu
7,5 dollars, revenant à nouveau vers les 1 200 dollars.
Mais jeudi, Bullion
Vault titrait « Les cours de l’or au plus bas depuis le Brexit et
Trump ». Ainsi, on peut lire que « Les cours de l’or plus bas
continuent de dissuader les particuliers de vendre leurs métaux précieux mais
les achats ont aussi reculé en septembre, selon les chiffres du leader mondial
BullionVault. Les cotations ont baissé pour le sixième mois de suite ». Et de préciser : « La baisse de l’or vers son prix le plus bas
depuis le nouvel an 2016 a engendré un recul du nombre de vendeurs de 7,2 %
entre août et septembre, vers les niveaux les plus bas de dix ans observés en
juillet. Le nombre d’acheteurs a également affiché des baisses, plus importantes,
avec un recul de 13,9 % en septembre. Il s'agit des niveaux les plus élevés
atteints en été depuis que Donald Trump a emménagé à la Maison Blanche en
janvier 2017. »
Gold :
Comprendre la baisse des cours de l’or en 3 graphiques
C’est le titre d’un article ZoneBourse.com de ce
jeudi 4 octobre qui propose une analyse de la baisse de l’or durant l’année
2018 qui a vu l’or reculer de 8 %. L’article fait état des différentes craintes
qui agitent les marchés, que ce soit les taxes douanières instaurées par Trump
ou les tensions inflationnistes aux USA, mais qui peinent à avoir un quelconque
effet sur le métal précieux, d’habitude valeur refuge en temps de crise ou de
tensions exacerbées. Plusieurs éléments ont poussé l’or à la baisse, notamment
les relèvements successifs des taux par la FED, faisant perdre de
l’attractivité à l’or : « Plus
concrètement, pour un niveau de liquidité similaire, l’arbitrage entre un
placement sur un bon du trésor américain qui apporte du rendement, et une once
d’or qui n’en délivre pas tendra nécessairement vers le premier choix », explique
l’article. Aussi, la hausse du dollar a eu pour effet de faire baisser les
devises des pays émergents, notamment l’Inde et la Chine, les deux plus gros
acheteurs d’or au monde. Résultat : la demande en or a baissé. Pire,
certains pays se sont mis à vendre leur or pour limiter la chute de leur
monnaie. Avec plus d’or sur le marché, son prix s’est d’autant plus déprécié.
Enfin, si l’or n’a pas pu jouer son rôle de valeur refuge, c’est aussi parce
que les marchés actions ne se sont jamais aussi bien portés, allant de record
en record cette année. Et comme l’or, par définition, ne rapporte rien, les
investisseurs sont restés engagés sur les marchés actions : « Preuve
en est, Wall Street inscrit actuellement la plus longue séquence haussière de
son histoire. Il s’agit du bull market le plus long jamais enregistré. Les
chiffres sont éloquents, le S&P500 gagne depuis son point bas de 2009 près
de 325 %. A titre de comparaison, le Nikkei s’adjuge plus de 200% sur la même
période tandis que le Stoxx600 Net Return progresse de 166 %. » Un article éclairant qui présente aussi les
facteurs qui pourraient pousser l’or à s’apprécier.
Pour Boursorama, toujours dans un relai de news CercleFinance.com, « l'once tient les 1 200 dollars malgré les taux » ce jeudi 4 octobre. Ainsi, l’or cotait 1 198,7 dollars, « en hausse symbolique de 1,6 dollar par rapport à la veille » dans l’après-midi. Pourtant, chose étonnante, le dollar et les taux longs étaient plutôt en bonne forme. Même après la déclaration de Powell, président de la FED, qui a annoncé que « les perspectives économiques étaient 'remarquablement favorables' et que les taux devaient poursuivre leur remontée vers le niveau considéré comme neutre et qu'ils pourraient même monter un peu au-delà' du fameux 'taux neutre' à partir de 2019 », l’or n’a pas perdu de terrain. Cependant, le SPDR Gold Shares, premier ETF aurifère au monde, a chuté à 731,6 tonnes, son plus bas niveau depuis 2016. A titre de comparaison, vendredi 14 septembre, il était à 742,5 tonnes.
Les banques centrales accélèrent leurs
achats d'or
On en parlait déjà dans notre revue de presse la semaine dernière. Cette
semaine, c’est le journal Les Échos qui
évoquait le sujet dans un article du mercredi 3 octobre. Les raisons de cette
ruée vers l’or des banques centrales ? L’article l’évoque dès
l’introduction : « Les
Etats n'avaient pas accumulé autant de lingots depuis six ans. Certains
profitent de la baisse du prix du métal pour diversifier leurs réserves,
d'autres veulent « dédollariser ». » On y apprend que la Pologne vient
d’acheter 9 tonnes d’or en juillet et en août, « une première en vingt ans pour la
Narodowy Bank Polski (NBP). Et la première fois qu'un pays de l'Union
européenne acquiert autant d'or au XXIe siècle ». D’autres pays ont fait de même : « L'Egypte a acheté de l'or pour la première
fois depuis quarante ans. L'Inde, l'Indonésie, les Philippines, la Thaïlande
ont fait de même pour la première fois depuis des années. L'Irak aurait acquis
6,5 tonnes pour diversifier ses investissements, un achat effectué par
l'intermédiaire de la Banque de France, indiquait Bloomberg début septembre. »
En ce qui concerne la Russie, comme évoqué la semaine précédente, il s’agit
d’un moyen « pour diversifier ses
réserves de change. Utiliser l'or comme réserve internationale peut réduire la
dépendance russe au dollar et potentiellement internationaliser sa devise dans
un contexte de sanctions américaines imposées au pays ». Un étonnant
phénomène alors même que « les hedge
funds délaissent le marché de l'or et retirent leur
argent des fonds indiciels cotés adossés au métal, où les investisseurs
particuliers semblent également moins attirés ».
Inde : les effets désastreux du cours de
l'or sur la santé des bébés filles
C’est le titre d’un article de RFI du 4
octobre qui aborde ce terrible sujet. Ainsi, « Des chercheurs ont démontré que plus
l'or était cher, et moins les parents voulaient avoir de filles. Tout
simplement car cela faisait augmenter le prix de la future dot ». L’article rappelle que la dot est donnée à la
famille de l’épouse à celle du mari. L’article explique que « Quand l'or est cher, il faut à tout prix
éviter d'avoir une fille, car elle coûtera trop cher à marier. Surtout que la
famille de l'époux, elle, a des demandes claires : elle exige généralement
une certaine quantité d'or, quel que soit son prix ». Alors que
demander une dot est interdit par la loi depuis un demi-siècle et que
l’identification du sexe du fœtus aussi, ces pratiques continuent :
« ce fléau des avortements de fœtus
féminins continue malgré l'enrichissements du pays. Il naît aujourd'hui, en
Inde, à peine neuf filles pour dix garçons. »