Or : toujours pas d'appétence pour la valeur refuge
La semaine dernière, l’or commençait en demi-teinte, stagnant autour de 1 200 dollars, avant de perdre du terrain, à la veille de la réunion de la FED. En fin de semaine, ce n’était guère mieux, comme en témoigne cet article Boursorama qui relaie une news CercleFinance.com. En effet, l’or restait encore bien en dessous de la barre des 1 200 dollars : « L'once d'or ne parvenait pas, vendredi midi, à se remettre de la baisse subie hier après-midi et restait neutre, à cette heure, à 1 182,5 dollars l'once de 31,1 grammes. » En cause dans cette atonie de l’or : encore et toujours le billet vert qui se renforçait, suite à l’annonce de la FED de remonter à nouveau ses taux. Le dollar étant la principale devise de négoce de l’or, « Mécaniquement, l'appréciation du dollar tend à faire baisser d'autant la valeur de l'once libellée dans cette devise ». Quant aux taux US à 10 ans, ils continuaient de se tendre ce vendredi 28 septembre, au-dessus des 3 %. Les indices actions, eux, atteignaient de nouveaux records à Wall Street. Autant de facteurs qui font que l’or est moins attrayant pour les investisseurs qui s’en désintéressent tout naturellement.

L'or recherché
Cette semaine démarrait mieux pour le métal jaune. En effet, on peut ainsi lire dans un article
Boursorama du mardi 2 octobre, toujours dans un relai de news CercleFinance.com, que « L'or rebondit de 1,64 % à 1 211,20 dollars ». Avec le retour du risque italien dans la zone euro, les investisseurs se tournent à nouveau vers l’or, qui retrouve un peu de son rôle de valeur refuge. En effet, « Le déficit budgétaire prévu pour l'instant par le gouvernement de coalition populiste de 2,4 % ne cadre pas avec les exigences du pacte de stabilité et de croissance. Certains craignent que les tensions entre Rome, Bruxelles et ses partenaires européens ne renforcent les doutes concernant la solidité de la zone euro ».

Mercredi,
Bullion Vault revenait sur les mouvements de l’or de la veille. Ainsi, on apprend que l’or reculait en journée, « suite à la publication d’un indicateur économique fort : les chiffres sur les emplois US qui sont plus solides que prévu ». Il a ainsi perdu 7,5 dollars, revenant à nouveau vers les 1 200 dollars.

Mais jeudi,
Bullion Vault titrait « Les cours de l’or au plus bas depuis le Brexit et Trump ». Ainsi, on peut lire que « Les cours de l’or plus bas continuent de dissuader les particuliers de vendre leurs métaux précieux mais les achats ont aussi reculé en septembre, selon les chiffres du leader mondial BullionVault. Les cotations ont baissé pour le sixième mois de suite ». Et de préciser : « La baisse de l’or vers son prix le plus bas depuis le nouvel an 2016 a engendré un recul du nombre de vendeurs de 7,2 % entre août et septembre, vers les niveaux les plus bas de dix ans observés en juillet. Le nombre d’acheteurs a également affiché des baisses, plus importantes, avec un recul de 13,9 % en septembre. Il s'agit des niveaux les plus élevés atteints en été depuis que Donald Trump a emménagé à la Maison Blanche en janvier 2017. »

Gold : Comprendre la baisse des cours de l’or en 3 graphiques
C’est le titre d’un article
ZoneBourse.com de ce jeudi 4 octobre qui propose une analyse de la baisse de l’or durant l’année 2018 qui a vu l’or reculer de 8 %. L’article fait état des différentes craintes qui agitent les marchés, que ce soit les taxes douanières instaurées par Trump ou les tensions inflationnistes aux USA, mais qui peinent à avoir un quelconque effet sur le métal précieux, d’habitude valeur refuge en temps de crise ou de tensions exacerbées. Plusieurs éléments ont poussé l’or à la baisse, notamment les relèvements successifs des taux par la FED, faisant perdre de l’attractivité à l’or : « Plus concrètement, pour un niveau de liquidité similaire, l’arbitrage entre un placement sur un bon du trésor américain qui apporte du rendement, et une once d’or qui n’en délivre pas tendra nécessairement vers le premier choix », explique l’article. Aussi, la hausse du dollar a eu pour effet de faire baisser les devises des pays émergents, notamment l’Inde et la Chine, les deux plus gros acheteurs d’or au monde. Résultat : la demande en or a baissé. Pire, certains pays se sont mis à vendre leur or pour limiter la chute de leur monnaie. Avec plus d’or sur le marché, son prix s’est d’autant plus déprécié. Enfin, si l’or n’a pas pu jouer son rôle de valeur refuge, c’est aussi parce que les marchés actions ne se sont jamais aussi bien portés, allant de record en record cette année. Et comme l’or, par définition, ne rapporte rien, les investisseurs sont restés engagés sur les marchés actions : « Preuve en est, Wall Street inscrit actuellement la plus longue séquence haussière de son histoire. Il s’agit du bull market le plus long jamais enregistré. Les chiffres sont éloquents, le S&P500 gagne depuis son point bas de 2009 près de 325 %. A titre de comparaison, le Nikkei s’adjuge plus de 200% sur la même période tandis que le Stoxx600 Net Return progresse de 166 %. » Un article éclairant qui présente aussi les facteurs qui pourraient pousser l’or à s’apprécier.

Pour Boursorama, toujours dans un relai de news CercleFinance.com, « l'once tient les 1 200 dollars malgré les taux » ce jeudi 4 octobre. Ainsi, l’or cotait 1 198,7 dollars, « en hausse symbolique de 1,6 dollar par rapport à la veille » dans l’après-midi. Pourtant, chose étonnante, le dollar et les taux longs étaient plutôt en bonne forme. Même après la déclaration de Powell, président de la FED, qui a annoncé que « les perspectives économiques étaient 'remarquablement favorables' et que les taux devaient poursuivre leur remontée vers le niveau considéré comme neutre et qu'ils pourraient même monter un peu au-delà' du fameux 'taux neutre' à partir de 2019 », l’or n’a pas perdu de terrain. Cependant, le SPDR Gold Shares, premier ETF aurifère au monde, a chuté à 731,6 tonnes, son plus bas niveau depuis 2016. A titre de comparaison, vendredi 14 septembre, il était à 742,5 tonnes.


Les banques centrales accélèrent leurs achats d'or
On en parlait déjà dans notre revue de presse la semaine dernière. Cette semaine, c’est le journal
Les Échos qui évoquait le sujet dans un article du mercredi 3 octobre. Les raisons de cette ruée vers l’or des banques centrales ? L’article l’évoque dès l’introduction : « Les Etats n'avaient pas accumulé autant de lingots depuis six ans. Certains profitent de la baisse du prix du métal pour diversifier leurs réserves, d'autres veulent « dédollariser ». » On y apprend que la Pologne vient d’acheter 9 tonnes d’or en juillet et en août, « une première en vingt ans pour la Narodowy Bank Polski (NBP). Et la première fois qu'un pays de l'Union européenne acquiert autant d'or au XXIe siècle ». D’autres pays ont fait de même : « L'Egypte a acheté de l'or pour la première fois depuis quarante ans. L'Inde, l'Indonésie, les Philippines, la Thaïlande ont fait de même pour la première fois depuis des années. L'Irak aurait acquis 6,5 tonnes pour diversifier ses investissements, un achat effectué par l'intermédiaire de la Banque de France, indiquait Bloomberg début septembre. » En ce qui concerne la Russie, comme évoqué la semaine précédente, il s’agit d’un moyen « pour diversifier ses réserves de change. Utiliser l'or comme réserve internationale peut réduire la dépendance russe au dollar et potentiellement internationaliser sa devise dans un contexte de sanctions américaines imposées au pays ». Un étonnant phénomène alors même que « les hedge funds délaissent le marché de l'or et retirent leur argent des fonds indiciels cotés adossés au métal, où les investisseurs particuliers semblent également moins attirés ».


Inde : les effets désastreux du cours de l'or sur la santé des bébés filles
C’est le titre d’un article de
RFI du 4 octobre qui aborde ce terrible sujet. Ainsi, « Des chercheurs ont démontré que plus l'or était cher, et moins les parents voulaient avoir de filles. Tout simplement car cela faisait augmenter le prix de la future dot ». L’article rappelle que la dot est donnée à la famille de l’épouse à celle du mari. L’article explique que « Quand l'or est cher, il faut à tout prix éviter d'avoir une fille, car elle coûtera trop cher à marier. Surtout que la famille de l'époux, elle, a des demandes claires : elle exige généralement une certaine quantité d'or, quel que soit son prix ». Alors que demander une dot est interdit par la loi depuis un demi-siècle et que l’identification du sexe du fœtus aussi, ces pratiques continuent : « ce fléau des avortements de fœtus féminins continue malgré l'enrichissements du pays. Il naît aujourd'hui, en Inde, à peine neuf filles pour dix garçons. »