Or : en hausse malgré la Fed et après le budget américain

En début de semaine, l’or n’était pas à la fête. En effet, le mardi 12 décembre, le métal jaune touchait un plus bas depuis 5 mois, à 1 236,49 dollars. Mais jeudi, comme ce titre d’un article de TradingSat.com nous l’indique, la relique barbare regagnait du terrain cotant 1 255,6 dollars, progressant de 12,95 dollars par rapport au fixing de la veille. Un rebond qui fait suite à la réunion de la FED : « Certes, comme attendu, la Réserve fédérale américaine a annoncé hier soir son 5e 'tour de vis' depuis fin 2015. Elle a ainsi relevé son principal taux directeur de 1-1,25% à 1,25-1,50%. Le discours accompagnant cette décision très attendue a souligné la bonne orientation du marché du travail et de la conjoncture aux États-Unis. » Malgré tout, le discours de la présidente de la FED, YanetYellen, qui quittera d’ailleurs ses fonctions prochainement, a été jugé accommodant. Résultat, « le rendement des T-Notes fédéraux à dix ans, qui avant le FOMC de la Fed se situait vers 2,42%, est tombé sur les 2,34% en fin de séance, et reste ce midi de 2,36% » et le SPDR Gold Shares, premier ETF aurifère au monde, a quant à lui progressé de 1,5 tonne à 844,3 tonnes. Enfin, le Congrès s’est mis d’accord en ce qui concerne la loi budgétaire qui doit instaurer une baisse d’impôts importante, celle-là même tant vendue par Trump lors de sa campagne, ce qui inquiète quelques peu les marchés concernant le déficit budgétaire américain ainsi que la dette fédérale.  

Vendredi,
ZoneBourse.com avançait le même argument pour expliquer la reprise de l’or : « L'or a légèrement remonté vendredi alors que le dollar s'affaiblissait, pénalisé par les craintes des investisseurs sur la réforme fiscale des États-Unis. (…) les craintes d'une faible inflation aux Etats-Unis obscurcissent les perspectives de hausse des taux en 2018. » Un signe de bon augure pour le métal jaune qui, s’il n’offre aucun rendement, constitue une valeur refuge en cas de houle sur les marchés.

Ainsi, il cotait 1 257,25 dollars ce vendredi, peut-on lire dans un article
TradingSat.com relayant une news CercleFinance.com intitulée « Or : l'once résiste aux annonces des banques centrales » : « L'once s'apprête à terminer la semaine pratiquement stable, du moins en dollar, en dépit des multiples annonces monétaires qui ont émaillé les dernières séances. Ce qui comprend une nouvelle hausse de ses taux directeurs de la part de la banque centrale américaine, et des prévisions de croissance revues en hausse sur les deux rives de l'Atlantique Nord. »

Cette semaine, l’once d’or continue de résister « aux avancées budgétaires de Washington » explique TradingSat.com dans un article du mardi 19 décembre, gagnant 2,5 dollars par rapport au lundi : « Au terme du premier fixing du jour sur le marché de référence de Londres, l'once d'or cotait 1 263,1 dollars. » Pourtant, le SPDR Gold Shares chutait de plus de 7 tonnes, à 837,2 tonnes, les investisseurs semblant se désintéresser du métal jaune, étant donné que la loi actant la réforme fiscale devrait certainement être adoptée avant les fêtes de Noël. « Dans ce contexte, le rendement du T-Note fédéral à dix ans, le produit obligataire de référence aux Etats-Unis, se traite dans la partie haute de sa fourchette d'évolution sur 12 mois (qui va de 2,01% à 2,62%), ver 2,40% ce midi. L'or, qui par définition ne procure aucun rendement, tend à souffrir du durcissement de l'environnement de taux. » Comment expliquer alors la progression du prix de l’once d’or ? L’article explique que « les marchés des changes demeurent à la traîne, notamment le dollar, devise de référence pour le négoce et la production de l'or. Ce qui peut expliquer la tenue relative du cours l'once ».

Pour DailyFx.com,c’est plutôt clair : « Réforme fiscale et Dollar en catalyseurs de l’once d’or ». « La plupart des indices mondiaux évoluent en légères baisses cet après-midi. Les investisseurs restent dans l’attente du vote de la version finale de la réforme fiscale US, d’abord à la Chambre des représentants ce soir, puis au sénat ensuite. » Outre la réforme fiscale, « le vote du les deux semaines accordées par le congrès concernant le budget arrivent à échéances le 22 décembre », ce qui n’est pas sans créer quelques inquiétudes sur les marchés.

L’or a ainsi continué de progresser ce mercredi 20 décembre, comme l’indique Boursorama.com dans son article « Or: l'once de métal fin relève la tête ». Au premier fixing de la journée, le métal jaune cotait 1 265,95 dollars, soit 5,6 dollars de plus que la veille et ce, malgré l’adoption imminente de la loi de réforme fiscale et un rendement du T-Note fédéral américain à 10 ans qui se tend à 2,46 %, retrouvant « ses plus hauts niveaux de la fin du mois d'octobre ». Ce mouvement haussier s’explique tout simplement par le fait que ces annonces ont été anticipées par les marchés.

D’ailleurs, ce mouvement haussier pourrait se prolonger jusqu’aux 1 280 dollars, si l’on en croit DailyFx.com : « L’absence de nouveauté dans le communiqué du FOMC et du discours de Janet Yellen mercredi 14 décembre dernier a laissé les investisseurs sur leur faim qui anticipaient cette hausse des taux de 25 points de base depuis septembre. Cette situation, similaire à celle de décembre 2016, pourrait comme il y un an propulser le cours de l’or. En effet, après les hausses des taux de décembre 2016 et de mars 2017, tous les deux pricés par les marchés pendant plusieurs semaines avant les décisions, avaient finalement abouti à une baisse du dollar et une hausse du métal jaune de 8% tous les deux. »

Voici pourquoi une Fed plus agressive pourrait être une bonne nouvelle pour l'or en 2018

C’est un article de Kitco.com (en anglais) en date du dimanche 17 décembre qui explique que « Trois ou même quatre hausses des taux de la Fed l'année prochaine pourraient conduire à une volatilité accrue et encourager les investisseurs à s'y protéger en achetant de l'or, a déclaré Chris Weston, stratège en chef chez IG, à Kitco News dans une récente interview. (…) les marchés pourraient soudainement se rendre compte que 2018 verra un resserrement brutal des conditions financières, ce qui susciterait beaucoup de volatilité, surtout quand les gens commencent à se concentrer sur Déficit américain qui va augmenter sous le nouveau régime fiscal. »

Les investisseurs ne se débarrasseront pas de l'or pour bitcoin - Goldman Sachs

Le Bitcoin, qui a encore battu des records le week-end dernier, fait encore parler de lui. C’est RT.com (en anglais) qui revient sur le match Bitcoin/or, qui n’a en fait pas lieu d’être, la cryptommonnaie et la relique barbare étant deux produits différents, dans un article du dimanche 17 décembre : « Selon Jeffrey Currie, responsable mondial de la recherche sur les matières premières chez Goldman Sachs, les acheteurs d'or et de bitcoin sont des groupes différents. "Selon nous, le bitcoin attire plus d'entrées spéculatives par rapport à l'or", a déclaré M. Currie dans une interview accordée au Financial Times. Selon l'analyste, les avoirs en or de l'ETF sont à leur plus haut niveau depuis plus de quatre ans, et il n'y a "aucune preuve d'un exode massif de l'or". » L’article précise ainsi que le Bitcoin, en raison de sa forte volatilité, est un investissement qui attire essentiellement les « day traders ». Les investisseurs à long terme, eux, resteront sur l’or, plus stable et tangible. Pour Credit Suisse, Bitcoin est clairement une bulle spéculative et ajoute qu’ « Une telle spéculation "a rarement conduit à une fin heureuse" à travers l'histoire ». Traduction : toute bulle finit par éclater.