L’or stable dans un marché sans conviction

La fin de la semaine dernière n’était pas très favorable à l’or. Jeudi, l’or se tassait avant la FED, peut-on lire sur Boursorama.com. Il perdait ainsi 0,74 dollar : « Les analystes Matières premières de Commerzbank soulignent qu'hier, la Réserve fédérale américaine a 'laissé grande ouverte' la porte à une nouvelle hausse des taux courts en décembre prochain, un signal de tension pour les taux et, par ricochet, un événement structurellement négatif pour l'or, qui n'offre aucun rendement. »

Comme l’indique
Le Figaro, « l'or a fait du surplace cette semaine alors que la politique monétaire des États-Unis a évolué dans la direction attendue par les analystes et que le risque géopolitique ne s'est pas accru ». Ainsi, l’article indique que cela fait 10 séances que l’or évolue « dans une fourchette de prix étroite » et ce, même si la FED a laissé ses taux inchangés et que le nom du successeur de Janet Yellen à la tête de la FED ait été annoncé. L’explication ? Le statu quo pour les taux était anticipé par les marchés. 

D’ailleurs pour
Boursorama.com, dans un article du même jour, « L’once d’or va continuer de fondre » et présente un graphique d’analyse technique de l’or. Pour TradingSat.com en revanche, la nomination de Powell pèse sur l’or, toujours le vendredi 3 novembre, la valeur refuge cotant 1 275,3 dollars, perdant 3,9 dollars par rapport à la veille. En effet, Powell « siège déjà au FOMC de la Fed et est donc généralement considéré comme le candidat de la continuité de la politique actuelle ». La politique de relèvement des taux devrait continuer à être menée. Un point qui va venir soutenir le dollar et grever l’or.

L’once portée par la détente des taux longs
« L’once reprend la barre des 1 000 euros », c’est le titre d’un article de TradingSat.com du mardi 7 novembre. Ce jour, l’once gagnait 5,45 dollars par rapport à la veille, cotant 1276,35 dollars. Une progression en contradiction avec les signaux des marchés : « Les opérateurs sont persuadés que la FED relèvera de nouveau ses taux d'un quart de point lors du FOMC du mois prochain. La probabilité reflétée par l'indice FedWatch du CME est unanime. Or le métal jaune, qui par définition ne rapporte rien, tend à souffrir d'un contexte de hausse de taux. » Sans compter que le taux de chômage est tombé au plus bas, d’après les chiffres publiés vendredi 3 novembre : « le taux de chômage était tombé, aux États-Unis, à son plus bas niveau en 17 ans à 4,1%. »

Ce mercredi 8 novembre, l’once d’or regagnait du terrain : « Au terme du premier fixing de ce mercredi sur le marché de Londres, l'once d'or cotait 1282,25 dollars » rapporte
Boursorama.com, soit 6,6 dollars par rapport à la veille. En cause, les taux longs qui se détendent : « le rendement du T-Note à dix ans, qui le 26 octobre s'approchait des 2,50%, est revenu sous 2,31% (- 15 points de base). » Le rendement des obligations ayant baissé, les investisseurs se tournent alors vers l’or, valeur refuge par excellence. La semaine dernière, l’or souffrait d’un regain d’optimisme concernant la mise en œuvre de la politique de relance de Trump, notamment avec une baisse d’impôt promise : en effet, la Chambre des représentant des États-Unis avait aidé à ouvrir à ces réductions d’impôts en votant une résolution budgétaire, une semaine après le Sénat. Mais cette semaine, le Congrès semble y mettre un frein : «(…) le Congrès ne semble pas sur la même longueur d'onde.Les interrogations autour des réformes fiscales et l'éventualité d'un report dans le temps de la baisse de l'impôt sur les sociétés a pesé sur les changes. »


La demande d’or à un nouveau plus bas depuis 2009 au troisième trimestre
C’est
Libération qui nous apprend ce jeudi 9 novembre que « La demande mondiale d’or a fortement reculé de 9% au troisième trimestre 2017, selon un rapport du Conseil mondial de l’or (CMO) publié jeudi, en raison de la baisse de la demande en Inde ».  On peut ainsi lire que « La demande mondiale d’or entre juillet et septembre 2017 s’inscrit en baisse de 9% par rapport au troisième trimestre 2016, à 915 tonnes, ce qui représente son plus bas niveau depuis le troisième trimestre de 2009 ». L’Inde connaît une baisse de la demande en bijouterie de 25 % et de 23 % pour les pièces et les lingots par rapport au 3e trimestre 2016. Et quand le deuxième plus gros acheteurs d’or au monde demande moins d’or, cela impacte significativement les chiffres de la demande mondiale. Cependant, on apprend aussi que « la demande des acheteurs chinois a grimpé au troisième trimestre, de 13% pour la bijouterie à 159,3 tonnes et de 57% pour les pièces et les lingots d’or, à 64,3 tonnes ». L’autre facteur jouant en défaveur du métal jaune est bien évidemment l’état plutôt favorable aux investisseurs des marchés actions en 2017. Enfin, les perspectives de relèvements des taux des banques centrales jouent également contre l’or, qui est moins attractif pour les investisseurs.

La Suisse et l’or durable
« La Suisse, l’or durable et la «jungle des labels » est un article de Le Temps du 2 novembreévoquantla démarche de la Suisse, plaque tournante du commerce mondial de l’or, qui développe des certifications éthiques. Il parle notamment du label Fairmined, créé en 2013 par l’ARM, l’Alliance pour des mines responsables, ainsi que de l’existence du Fairtrade Goldcréé par Max Havelaar. Ils garantissent « une production plus respectueuse des conditions de travail des mineurs et de l’environnement ». De même des affineurs commencent à créer leurs propres labels. Néanmoins, « La production d’or durable peine donc toujours à décoller. La faute, selon Philippe Chave[directeur général du groupe chaux-de-fonnier PX Group] à des coûts trop élevés. Pour obtenir de l’or équitable, le client paie en effet une «prime» de 2000 ou 4000 dollars le kilo, sur un prix de marché d’environ 40 500 dollars. Alors que celle de PX Group se situe entre 220 et 500 dollars par kilogramme et alimente un fonds destiné à financer des projets en lien avec les communautés rurales qui extraient le minerai aurifère de manière artisanale. » Des labels qui ont leur limite puisque par exemple le label Fairmined n’exclut pas l’utilisation du mercure… « qui reste «le moyen le plus rentable pour extraire de l’or» ».


Les Français détiennent 3 000 tonnes d’OR, soit environ 105 milliards d’euros, une épargne de précaution inutile ?
C’est la question que pose
France Transactions dans un article du vendredi 3 novembre. Selon l’article « Au cours actuel de l’or (35 000 euros le kilo), ce bas de laine or représente un potentiel de 105 milliards d’Euros détenu par les particuliers, et dans toutes les couches de la population : les ouvriers (13%), les employés (17%), les cadres (20%), selon une étude IPSOS « les Français, l’achat et la vente d’or » réalisée en mai 2014 ». Il affirme que « L’or n’est plus réellement une valeur refuge depuis le début des années 1970 » car « Depuis 1973, les parités monétaires sont flottantes, et le dollar n’est plus basé sur l’OR. Ainsi, vous pourrez acheter autant d’OR que vous souhaitez, vous ne serez jamais en situation de refuge, ne serait-ce que de l’inflation, car l’OR lui-même est côté en dollar et non l’inverse... » Il précise que « Selon l’enquête IPSOS de 2014, 50% des particuliers détenteurs se déclarent prêts à vendre leur or en cas d’évolution favorable de la fiscalité ; 8% précisent qu’ils vendraient « certainement » leur or si la taxe évoluait dans le sens d’une harmonisation à la baisse (par ex. alignement sur le régime des bijoux à 6,5%, avec une franchise de 5000 euros). » L’or reste néanmoins un bon moyen de constituer un bas de laine… et une valeur refuge depuis des millénaires quoiqu’en dise cet article.