L’or fait du surplace vendredi
C’est le titre d’un article de TradingSat.com du vendredi 10 novembre. L’once d’or était toujours autour des 1 280 dollars, à 1 284,45 dollars au premier fixing de Londres, perdant 0,35 dollar par rapport à la veille. Si certains facteurs sont clairement porteurs pour l’or, comme les difficultés que Trump rencontre pour mettre en place sa politique de relance économique et les tensions qui perdurent avec la Corée du Nord, d’autres en revanche jouent en sa défaveur : « Hier, le Conseil mondial de l'or a fait part d'une baisse marquée de la demande de métal jaune au 3e trimestre, mais aussi d'une contraction de l'offre. Le recyclage est notamment à la peine. Dans ce contexte, difficile pour le métal jaune de trouver une orientation claire. » Néanmoins, l’encours du SPDRGold Shares US, premier ETF aurifère au monde, restait inchangé.

La tendance baissière se poursuit mardi
Mardi 14 novembre, la valeur refuge perdait un peu de terrain, repassant sous la barre des 1 280 dollars, comme on peut le lire dans un article TradingSat.Com : « Au terme du premier fixing du jour à Londres, l'once de 31,1 grammes d'or cotait 1.273,7 dollars (- 4,25 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi). » Si le dollar est moins attractif, le rendement des T-notes à 10 ans, les obligations fédérales américaines, se tend près des 2,40 %, ce qui est délétère pour l’or qui, par définition, ne génère aucun rendement. La raison de la baisse interroge pourtant : « Chez Commerzbank, les analystes Matières premières se demandent cependant quelle est la raison de la baisse de l'or. 'Probablement un important ordre de vente passé sur les marchés à terme', supputent les spécialistes. 'Toutefois, les nouvelles sont rares', insistent les spécialistes. Et Commerzbank de mettre en garde : au-delà du 'tour de vis' de décembre, tenu pour acquise, 'la majorité des opérateurs de marché, par exemple, ne croit toujours pas au cycle de hausse des taux promis par la FED'. »


Rebond de l’or alors que le dollar recule

Le lendemain, l’or remontait significativement, cotant 1285,7 dollars au premier fixing de Londres comme le reporte Boursorama.com, soit 12 dollars de plus que la veille. Une hausse due à la défiance grandissante envers les marchés actions mais aussi à la faiblesse du dollar : « (…) la valeur relative du dollar américain, devise de référence pour le négoce et la production d'or, recule : c'est maintenant plus de 2% que le dollar a perdu face à la monnaie unique européenne, sa principale concurrente, en une semaine. 'L'euro poursuit sa progression ce matin face à un dollar affaibli par les incertitudes entourant la mise en œuvre de la réforme fiscale aux États-Unis', indique-t-on chez Portzamparc. » Enfin, la croissance décevante du Japon soutient le métal jaune.

Si la demande en or a baissé en 2017, comme nous vous l’indiquions dans la revue de presse de la semaine dernière, le métal jaune se dirige vers un « support techniquement favorable » avec le dollar mais aussi la Chine pour DailyFx.com dans un article du mardi 14 novembre : « Le cours de l’or maintient son mouvement non-directionnel après l’intervention de Janet Yellen ce mardi au siège de la BCE. Fragilisée par la bonne performance du dollar américain lors de cette seconde moitié de l’année, l’once d’or n’a – logiquement - pas bénéficié des déclarations de la présidente de la Fed, Janet Yellen, lors de sa conférence sur la communication de son comité de politique monétaire. (…) Par ailleurs, les décevantes statistiques macro-économiques parues en Chine la nuit dernière ont renforcé les vendeurs d’un cours de l’or atone. Les ventes au détail ont ralenti le mois dernier à 10%, tout comme la production industrielle qui est ressortie à 6,2%. La veille, le marché de l’once d’or avait constaté une décélération des prêts en yuan. »

La soif d’or des banques centrales  ne se tarit pas
C’est
Les Échos qui abordait le sujet dans un article du 13 novembre. On pouvait ainsi lire que « À 33 500 tonnes, les stocks d'or des banques centrales mondiales sont au plus haut depuis 18 ans. Cela représente environ 17 % de tout l'or extrait depuis la nuit des temps ». D’après le WGC, le World Gold Council,trois pays ont ainsi acheté plus de 100 tonnes d’or au 3e trimestre 2017 : la Turquie, la Russie et le Kazakhstan. Des économies émergentes ont également fait grimper les réserves totales d’or des banques centrales mondiales en 1 an… de 25 % ! Pourquoi un tel engouement ? « Acheter de l'or est donc aussi un moyen de sortir du système dollar. » Selon un spécialiste, dont les propos sont rapportés dans l’article, le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter car il est «lié à l'explosion de l'endettement des pays développés, et que «cet endettement n'est absolument pas réglé» ». Enfin, on apprend que le stock des pays développés, lui, n’a pas bougé depuis longtemps : « La France possède près de 2 436 tonnes, un chiffre inchangé depuis fin 2009. »

Capital consacrait lui aussi un article à cet engouement des banques centrales pour l’or vendredi 10 novembre et constate que « Depuis dix ans, les banques centrales ont progressivement accru leur détention d’or, un mouvement qui s’est encore confirmé sur le trimestre écoulé, dans un contexte pourtant globalement déprimé pour la demande de métal jaune ». Il rappelle que « La demande d’or a reculé de 9% au troisième trimestre, tombant à un nouveau plus bas depuis le troisième trimestre 2009, à 915 tonnes, selon un rapport du Conseil mondial de l'or (CMO) », notamment en raison d’une mauvaise dynamique en Inde.

L’Inde fait s’effondrer la consommation mondiale de l’or
Justement,
RFI revient sur cette baisse de la consommation d’or dans l’un des plus gros pays consommateurs d’or au monde : « La consommation mondiale d'or du trimestre dernier est la plus faible depuis huit ans, annonce le Conseil mondial de l'or. Les Indiens ont acheté beaucoup moins de bijoux. » La politique du gouvernement indien afin de lutter contre le blanchiment d’argent et la taxe de 3 % instaurée sur les achats de biens et de services ont ainsi grever les achats de bijoux en or. Comme le précise l’article, cette baisse de la consommation indienne masque la progression de la consommation ailleurs : « Les Chinois, qui ont doublé les Indiens comme premiers consommateurs d'or de la planète, ont profité d'un repli des cours pour faire leurs emplettes : +13% d'achats de bijoux, après 10 trimestres de déclin. Il faut dire que fin août en Chine, c'est l'équivalent de la Saint-Valentin. La Turquie, elle, a connu une véritable fringale d'or : 75% d'achats supplémentaires de bijoux, la Banque centrale turque s'est également mise à stocker de l'or. »Enfin, « la demande de l'industrie a augmenté pour le 4e trimestre d'affilée », l’or étant de plus en plus présent dans les smartphones.

Pourquoi nos smartphones sont-ils composés de plus en plus d’or?

C’est d’ailleurs de ce sujet dont parle Phonandroid.com dans un article du 14 novembre : « En 2017, la demande a encore augmenté dans le secteur de la téléphonie alors que la demande globale d’or a chuté. Le métal précieux, qu’on a essayé de substituer en raison de son coût, permet la fabrication de composants de meilleure qualité. (…) L’or a certaines propriétés qui se prêtent vraiment bien à la tech. Il est hautement conducteur, il ne se ternit pas, ne se corrode pas et est fortement malléable».Ainsi, la demande en or pour les micro-technologies employées pour la fabrication des composants de smartphone a progressé de 12 à 15 % au 3e trimestre 2017, d’après le World Gold Council.