Revue du Web de l’or du 16/11/2017 : L’or progresse un peu grâce à la faiblesse du dollar
Par joubert le mardi 21 novembre 2017, 15:54 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
L’or a progressé cette semaine, mais a baissé brièvement dans la journée de mardi. Le dollar, affaibli à cause des problèmes que rencontre Trump pour mettre en place sa politique de relance, et les chiffres chinois ont joué en faveur de l’or sans toutefois le porter vers des plus hauts. Voici notre revue de presse du Web de l’or de la semaine.
L’or fait du surplace vendredi
C’est le titre d’un article de TradingSat.com du vendredi 10 novembre.
L’once d’or était toujours autour des 1 280 dollars, à 1 284,45
dollars au premier fixing de Londres, perdant 0,35 dollar par rapport à la
veille. Si certains facteurs sont clairement porteurs pour l’or, comme les
difficultés que Trump rencontre pour mettre en place sa politique de relance
économique et les tensions qui perdurent avec la Corée du Nord, d’autres en
revanche jouent en sa défaveur : « Hier, le Conseil mondial de l'or a fait
part d'une baisse marquée de la demande de métal jaune au 3e trimestre, mais
aussi d'une contraction de l'offre. Le recyclage est notamment à la peine. Dans
ce contexte, difficile pour le métal jaune de trouver une orientation
claire. » Néanmoins, l’encours du
SPDRGold Shares US, premier ETF aurifère au monde, restait inchangé.
La tendance baissière se poursuit mardi
Mardi
14 novembre, la valeur refuge perdait un peu de terrain, repassant sous la
barre des 1 280 dollars, comme on peut le lire dans un article TradingSat.Com : « Au terme du
premier fixing du jour à Londres, l'once de 31,1 grammes d'or cotait 1.273,7
dollars (- 4,25 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi). » Si le dollar est moins attractif, le rendement
des T-notes à 10 ans, les obligations fédérales américaines, se tend près des
2,40 %, ce qui est délétère pour l’or qui, par définition, ne génère aucun
rendement. La raison de la baisse interroge pourtant : « Chez Commerzbank, les analystes Matières
premières se demandent cependant quelle est la raison de la baisse de l'or.
'Probablement un important ordre de vente passé sur les marchés à terme',
supputent les spécialistes. 'Toutefois, les nouvelles sont rares',
insistent les spécialistes. Et Commerzbank de mettre en garde : au-delà du
'tour de vis' de décembre, tenu pour acquise, 'la majorité des opérateurs de
marché, par exemple, ne croit toujours pas au cycle de hausse des taux promis
par la FED'. »
Rebond de l’or alors que le dollar recule
Le lendemain, l’or remontait significativement,
cotant 1285,7 dollars au premier fixing de Londres
comme le reporte Boursorama.com, soit 12 dollars
de plus que la veille. Une hausse due à la défiance grandissante envers les
marchés actions mais aussi à la faiblesse du dollar : « (…) la valeur relative du dollar américain,
devise de référence pour le négoce et la production d'or, recule : c'est
maintenant plus de 2% que le dollar a perdu face à la monnaie unique
européenne, sa principale concurrente, en une semaine. 'L'euro poursuit sa progression
ce matin face à un dollar affaibli par les incertitudes entourant la mise en œuvre
de la réforme fiscale aux États-Unis', indique-t-on chez Portzamparc. »
Enfin, la croissance décevante du Japon soutient le métal jaune.
Si
la demande en or a baissé en 2017, comme nous vous l’indiquions dans la revue
de presse de la semaine dernière, le métal jaune se dirige vers un « support techniquement favorable »
avec le dollar mais aussi la Chine pour DailyFx.com dans un
article du mardi 14 novembre : « Le cours de l’or maintient son mouvement non-directionnel après
l’intervention de Janet Yellen ce mardi au siège de la BCE. Fragilisée
par la bonne performance du dollar américain lors
de cette seconde moitié de l’année, l’once d’or n’a – logiquement - pas bénéficié des
déclarations de la présidente de la Fed, Janet Yellen, lors de sa conférence
sur la communication de son comité de politique monétaire. (…) Par ailleurs,
les décevantes statistiques macro-économiques parues en Chine la nuit dernière
ont renforcé les vendeurs d’un cours de l’or atone. Les ventes au détail ont
ralenti le mois dernier à 10%, tout comme la production industrielle qui est
ressortie à 6,2%. La veille, le marché de l’once d’or avait constaté une
décélération des prêts en yuan. »
La soif d’or des banques centrales ne se tarit pas
C’est Les Échos qui
abordait le sujet dans un article du 13 novembre. On pouvait ainsi lire que
« À 33 500 tonnes, les stocks d'or des banques centrales
mondiales sont au plus haut depuis 18 ans. Cela représente environ 17 % de
tout l'or extrait depuis la nuit des temps ». D’après le WGC, le World Gold Council,trois pays ont
ainsi acheté plus de 100 tonnes d’or au 3e trimestre 2017 : la
Turquie, la Russie et le Kazakhstan. Des économies émergentes ont également
fait grimper les réserves totales d’or des banques centrales mondiales en 1 an…
de 25 % ! Pourquoi un tel engouement ? « Acheter de l'or est donc aussi un moyen de sortir du système dollar. » Selon un spécialiste, dont les propos sont
rapportés dans l’article, le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter car il est «lié à
l'explosion de l'endettement des pays développés, et que «cet endettement n'est
absolument pas réglé» ». Enfin,
on apprend que le stock des pays développés, lui, n’a pas bougé depuis
longtemps : « La France possède
près de 2 436 tonnes, un chiffre inchangé depuis fin 2009. »
Capital
consacrait lui aussi un article à cet engouement des banques centrales pour l’or
vendredi 10 novembre et constate que « Depuis dix ans, les banques centrales ont
progressivement accru leur détention d’or, un mouvement qui s’est encore
confirmé sur le trimestre écoulé, dans un contexte pourtant globalement déprimé
pour la demande de métal jaune ». Il
rappelle que « La demande d’or a
reculé de 9% au troisième trimestre, tombant à un nouveau plus bas depuis le
troisième trimestre 2009, à 915 tonnes, selon un rapport du Conseil mondial de
l'or (CMO) », notamment en
raison d’une mauvaise dynamique en Inde.
L’Inde fait s’effondrer la consommation
mondiale de l’or
Justement, RFI revient
sur cette baisse de la consommation d’or dans l’un des plus gros pays consommateurs
d’or au monde : « La consommation mondiale d'or du trimestre dernier est
la plus faible depuis huit ans, annonce le Conseil mondial de l'or. Les Indiens
ont acheté beaucoup moins de bijoux. » La politique du gouvernement indien afin de lutter contre le
blanchiment d’argent et la taxe de 3 % instaurée sur les achats de biens et de
services ont ainsi grever les achats de bijoux en or. Comme le précise
l’article, cette baisse de la consommation indienne masque la progression de la
consommation ailleurs : « Les
Chinois, qui ont doublé les Indiens comme premiers consommateurs d'or de la
planète, ont profité d'un repli des cours pour faire leurs emplettes :
+13% d'achats de bijoux, après 10 trimestres de déclin. Il faut dire que fin
août en Chine, c'est l'équivalent de la Saint-Valentin. La Turquie, elle, a
connu une véritable fringale d'or : 75% d'achats supplémentaires de
bijoux, la Banque centrale turque s'est également mise à stocker de
l'or. »Enfin, « la demande
de l'industrie a augmenté pour le 4e trimestre d'affilée », l’or étant
de plus en plus présent dans les smartphones.
Pourquoi nos smartphones sont-ils composés de plus en plus d’or?
C’est d’ailleurs de ce sujet dont parle Phonandroid.com dans un article du 14 novembre : « En 2017, la demande a encore augmenté dans le secteur de la téléphonie alors que la demande globale d’or a chuté. Le métal précieux, qu’on a essayé de substituer en raison de son coût, permet la fabrication de composants de meilleure qualité. (…) L’or a certaines propriétés qui se prêtent vraiment bien à la tech. Il est hautement conducteur, il ne se ternit pas, ne se corrode pas et est fortement malléable».Ainsi, la demande en or pour les micro-technologies employées pour la fabrication des composants de smartphone a progressé de 12 à 15 % au 3e trimestre 2017, d’après le World Gold Council.