L’or profite du recul des taux et du dollar
La semaine dernière, dans notre revue de presse, on vous parlait de l’or qui atteignait un plus haut depuis plusieurs mois cotant1 272,3 dollars le mercredi 12 avril. Jeudi, TradingSat.com, relayant une news de CercleFinance.com, rapportait les nouvelles prouesses du métal jaune : « Au terme du premier fixing de ce jeudi à Londres, l'once de 31,1 grammes d'or cotait 1 286,1 dollars (+ 11,8 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1 208,4 euros (+ 7,3 euros). » Lesinquiétudes face à la situation géopolitique internationale – Syrie, Corée du Nord... – profite à l’or qui joue à plein son rôle de valeur refuge. Mais ce n’est pas tout : les multiples déclarations de Trump sèment le doute sur sa politique, retournant sa veste sur plusieurs sujets dernièrement. Pas très rassurant pour les investisseurs ! Résultat : « Autant de déclarations qui ont permis la poursuite de la baisse du rendement du T-Note fédéral à dix ans, le produit de référence pour les taux longs outre-Atlantique : le voilà revenu à 2,22%, contre 2,62% voilà exactement un mois. Autre bon point pour l'or qui, relativement, ne procure aucun rendement. »

Jeudi 13 avril au soir, Le Figaro titrait : « L’or au plus faut depuis novembre 2016 ». Ainsi l’or, qui avait baissé en fin d’année, a retrouvé un niveau proche de celui d’avant les élections américaines. « La persistance des risques géopolitiques a entraîné cette semaine une hausse de plus de 2% de l’once d’or à 1 283,05 dollars.Il a joué son rôle traditionnel de valeur refuge, les investisseurs s’inquiétant du regain de tensions géopolitiques. Aux craintes concernant l’évolution de la situation en Syrie après les frappes américaines de la semaine précédente sont venues s’ajouter celles à propos du programme nucléaire nord-coréen. »

L’or défend ses gains
Cette semaine, l’or continue donc sur la même lancée et « défend ses gains sur les risques politiques » comme l’explique L’Express. Ainsi, mardi 18 avril, l’or cotait 1 285 dollars au terme du premier fixing de Londres, prenant 0,85 dollars par rapport à la veille. Les analystes de Saxo ont déclaré que « L'or a atteint un sommet de cinq mois hier à 1295 dollars. La menace majeure qui pèse sur le marché est la situation géopolitique. Le conseiller de sécurité nationale du président Donald Trump a déclaré que les États-Unis, ses alliés et la Chine, travaillaient sur une série de réponses au dernier test de missiles balistiques échoué en Corée du Nord ». Bien évidemment, plus proche de nous, les élections présidentielles qui ont lieu ce dimanche suscitent des inquiétudes face aux nombreuses incertitudes face à l’issue du scrutin.

Les 1 300 dollars en vue
Les 1 300 dollars, valeur qui n’a pas été atteinte depuis le 4 novembre dernier, sont donc tout proches.
Boursier.com ce lundi 17 avril titrait « Or : les 1300 dollars en vue, avec la crise nord-coréenne » : « La semaine dernière, l'once avait déjà bondi de 2,5%, sous l'effet conjugué des tensions géopolitiques en Corée du Nord et en Syrie, qui ont entraîné une fuite des capitaux vers les valeurs-refuges. L'élection présidentielle française, qui s'annonce très serrée, rend aussi les marchés financiers nerveux. En particulier, la possibilité d'un second tour entre deux candidats anti-libéraux et anti-européens, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, effraie les investisseurs. Pour eux, un tel scénario pourrait sonner le glas de la construction européenne et de sa monnaie commune, l'euro. »Si les tensions sont à leur comble entre les États-Unis et la Corée du Nord, Trump a fait marche arrière concernant la Chine qu’il avait accusée à plusieurs reprises de manipuler sa monnaie. Une marche arrière qui semble trouver son origine dans le conflit avec la Corée du Nord : « Washington a renoncé, le 14 avril, à placer la Chine sur la liste des pays accusés de manipuler leur monnaie, et Pékin a promis de faire pression sur Pyongyang pour que le régime interrompe ses activités nucléaires et balistiques. Pékin exige toutefois qu'en échange, Washington cesse ses manœuvres militaires communes avec la Corée du Sud, ce que les Etats-Unis ont refusé jusqu'ici. » Devant les risques d’escalade des tensions, les marchés se tournent tout naturellement vers des valeurs refuges dont fait bien évidemment partie l’or.

Quelles perspectives pour le cours de l’or ?
Face à cette embellie de l’or, de nombreux articles se sont interrogés sur les perspectives de l’once d’or : va-t-elle continuer de monter ou redescendre ? Pour Sentix, dont
Le Figaro se fait le relai, il « estime qu'elle aura du mal à franchir le cap de 1 300 dollars et à rester durablement au-dessus ». Pourtant, toutes les conditions sont réunies pour que cela dure : craintes du conflit avec la Corée du Nord, présidentielles françaises, un indice Sentix du sentiment des investisseurs à son plus haut de l’année, tout porte à croire que cela est parti pour durer. Mais comme le disent les analystes « à chaque fois qu'une telle situation s'est produite, les cours ont ensuite rapidement reculé ».

BN Americas, eux, voient l’or gravir les 1 300 dollars dans un article du 18 avril : « L'or passera à travers la barre des 1 300 dollars l’once, soutenu par l'incertitude politique et un dollar américain plus faible, selon les analystes. » Aidé par les tensions géopolitiques, l’or avait déjà atteint un plus haut la semaine précédente : « Le métal jaune a atteint un sommet de cinq mois à 1 284.15 dollars l’once le 13 avril à Londres, propulsé par la demande de refuge dans les tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord, et suite à une grève antimissile en Syrie, ce qui a mis en colère la Russie. » Ainsi, l’article rapporte les prévisions de Saxo Group : « Ces facteurs sont susceptibles d'aider à pousser l'or plus haut, selon Ole Hansen de Saxo Group, avec des prévisions de 1 325 dollars l’once pour la fin de l'année 2017. «Le risque d'un dollar plus fort et les hausses successives des taux américains s'effacent, alors que de nombreux risques géopolitiques et un positionnement léger des investisseurs sont susceptibles de soutenir la demande», a-t-il ajouté. » En dehors de ces tensions, l’or se retrouve soutenu par les mauvais chiffres de l’emploi aux États-Unis ainsi que « par l'absence d'informations sur les plans de dépenses et dépenses des États-Unis ».

Le cours d’or dopé par la géopolitique et les propos de Trump sur le dollar
Le 16  avril, le
Blog Finance revenait lui aussi sur les raisons de la remontée du cours de l’or : « (…) l’or aura également profité de ses qualités de valeur refuge, alors que la politique économique du nouveau Président US demeure incertaine et que le Brexit et les élections en Europe  – et notamment en France, où la montée de Jean-Luc Mélenchon rend fébrile droite et patronat – en inquiètent plus d ‘un. Sans compter sur la situation qui prévaut actuellement au Moyen-Orient – et tout particulièrement en Syrie – et en Corée du Nord. » En mars, le métal jaune a également été soutenu par un regain d’appétit pour l’or de l’Inde, un des plus gros consommateurs d’or au monde : « Selon les données provisoires du ministère indien des finances, les importations ont augmenté de façon significative le mois dernier, s’élevant à 120,8 tonnes en mars. La tendance ne devrait pas fléchir avant quelques semaines, la saison des mariages (où la coutume veut qu’on offre de l’or) venant de débuter. »

La Chine fait main basse sur l’or
C’est un article du magazine
The Good Life du mercredi 19 avril qui s’intéresse au « premier pays consommateur d’or de la planète » et qui est également la plate-forme d’Asie pour la vente et l’achat d’or avec le Shanghai Gold Exchange : « Le plus gros centre de commerce du monde pour l’or physique a été fondé en 2002. Elle a détrôné Hong Kong et Tokyo pour devenir «la» plate-forme de l’Asie pour l’achat et la vente du précieux métal jaune. En 2015, ses 320 employés ont procédé au commerce de quelque 34 000 tonnes d’or ! Première du monde depuis neuf ans pour le commerce de l’or physique (lingots, pièces…), elle n’occupe cependant que la quatrième position, derrière Londres, New York et le Shanghai Futures Exchange, si l’on prend en compte le volume total, et notamment le paper gold, cet or dématérialisé qui s’achète via des produits financiers adossés, ou non, au fameux métal. » L’article rappelle que le but du SGE est de permettre à la Chine d’établir les cours mondiaux de l’or, Pékin étant aujourd’hui le 1er consommateur au monde «avec 26 % de la demande mondiale, selon le World Gold Council, le lobby de l’industrie ». On apprend également que « A la tête des troisièmes plus grosses réserves, derrière l’Afrique du Sud et l’Australie, la Chine est également, depuis neuf ans, le premier producteur d’or de la planète ». Un article passionnant et complet à lire.       

Monnaie de Paris : 2000 pièces d’or en vente à 5000 €
C’est
Le Dauphiné qui relaie l’information. Pour les amoureux d’or et les collectionneurs de pièces, « Une pièce d'or à l’effigie de Marianne a été éditée par la monnaie de Paris, sa valeur faciale est de 5 000 €. La monnaie de Paris a donné un coup de jeune graphique à Marianne, sur sa toute nouvelle collection de pièces d’or dédiée au visage emblématique de la République, disponible à la souscription la semaine prochaine ».