L’or remonte en raison des risques économiques et politiques 

Alors que l’or avait touché son plus haut jeudi 2 le midi, atteignant 1224,05 dollars après avoir commencé le mois de janvier à 1 150 dollars, l’ascension du prix du métal doré semble continuer cette semaine. Lundi 6 février, Boursier.com rapporte que « le métal jaune pour livraison avril s'adjuge actuellement 0,75% à 1230 dollars sur le Comex à New York, sur un sommet de plus de trois mois. Depuis le premier janvier, la relique barbare affiche une progression impressionnante de près de 7% ». Les perspectives d’un relèvement des taux plus agressif de la part de la FED semble s’éloigner en raison de « chiffres mensuels de l'emploi montrant que la croissance des salaires reste modérée outre-Atlantique en dépit d'un marché du travail qui tourne à plein régime ». Le protectionnisme de Trump et la faiblesse du billet vert inquiètent également les investisseurs : la politique américaine engendre de nombreuses incertitudes sur les répercussions qu’elle peut avoir à l’échelle internationale.
                 
Justement, mardi 7 février,
TradingSat titrait « Or : l’once portée par les risques géopolitiques ». L’article relève des incohérences : face à des taux d’intérêt américains qui ne bougent pas et un billet vert qui reprend des forces ce jour-là, l’or continue de progresser. L’inquiétude gagne donc les marchés : « Cependant, l'inquiétude semble finalement saisir les investisseurs américains, qui paraissent se repositionner sur le métal jaune depuis début février : entre vendredi et lundi soirs, l'encours du SPDR Gold Shares, le premier ETF aurifère au monde, a augmenté de 4,1 tonnes à 816,65 tonnes. Il s'est donc repris de 17,6 tonnes depuis la fin du mois de janvier. » Entre les élections présidentielles françaises et les tensions avec Téhéran, l’or sort son épingle du jeu et reste une valeur sûre.

Les Échos, eux, se pose la question « L’or, une protection contre le protectionnisme de Trump ? » dans son article du lundi 6 janvier qui revient sur les conséquences de la politique de Trump sur le métal doré : « Le risque protectionniste "serait plus favorable à l'or et, s'il se matérialisait, la demande d'or pourrait revenir en force", estime Koen Straetmans (stratégiste multigestion de NN Investment Partners).(…) Arnaud du Plessis, gérant spécialisé sur l'or et les ressources naturelles chez CPR AM, note aussi que "les marchés commencent à nourrir quelques inquiétudes sur le 45e président des Etats-Unis". » Et qui dit inquiétudes, dit retour sur l’or !

Or : c’est le moment d’acheter !
Et c’est
L’Express qui le dit ce mercredi 8 janvier. Face aux incertitudes qui règnent concernant la politique et l’économie, l’or reste une valeur refuge aussi pour les particuliers. Même s’il ne rapporte rien, il reste une garantie pour l’avenir et constitue un bon placement particulièrement en ce moment : « Contrairement aux États-Unis, où la hausse des taux d'intérêt et celle du dollar rendent le précieux métal moins compétitif face aux produits de rendement, en Europe les taux restent faibles, voire négatifs, et le coût d'acquisition de l'or très bas. » L’article conseille d’acheter de l’or physique, des pièces, des lingots ou des lingotins et donne des conseils avisés : « À noter que l'achat n'est pas soumis à TVA. Attention : les pièces doivent être acquises dans des pochettes scellées, avec leur facture. Elles ne doivent comporter ni coup ni rayure. En cas de vente, une taxe forfaitaire de 10,5 % est appliquée sur le prix de cession, que le vendeur ait réalisé un gain ou une perte. » Il rappelle également que lors de la vente des pièces d’or, « la plus-value est alors imposée au taux forfaitaire de 34,5 % (19 % d'impôt et 15,5 % de cotisations sociales), après un abattement de 5 % par année de détention à partir de la troisième année ». Ainsi, après vingt-deux ans de détention, vous êtes totalement exonéré d’impôt.

La chine s’abreuve d’or suisse
C’est le quotidien suisse
Le Temps qui parle des achats d’or de la Chine à la Suisse ce mardi 7 février : « Les raffineries helvétiques, les plus puissantes du monde, ont livré en décembre un montant record de métal jaune à Shanghai. Les Chinois, premiers consommateurs devant les Indiens, en ont besoin pour offrir et investir alors que Pékin veut réorganiser le marché mondial ». Ainsi, la Suisse, « centre majeur du raffinage », aurait livré pas moins de 158 tonnes en décembre 2016, « cinq fois le volume de novembre et près de trois fois celui de décembre 2015 ». Koos Jansens, spécialiste du marché chinois de l’or, explique qu’il s’agit là peut-être d’une stratégie de Pékin. En effet, les autorités semblent tout faire pour attirer les investisseurs étrangers notamment en les détournant de sa concurrente, la place d’Hong kong. Cette hausse serait également due au nouvel an chinois mais aussi à la baisse du cours de l’or après l’élection de Trump : « En Occident, les investisseurs achètent lorsque le cours de l’once grimpe. Les Chinois font le contraire. » Une autre théorie expliquerait cet appétit : « Pour soutenir le yuan, la Banque centrale chinoise (PBOC) puise dans ses réserves de changes. Hier, elle a d’ailleurs annoncé que fin 2016, elles étaient passées sous les 3000 milliards de dollars, leur plus bas niveau en six ans. Comme cela ne suffit pas, la PBOC renforce le contrôle sur les capitaux pour qu’ils ne quittent pas la Chine, et affaiblissent le renminbi. Or «il est plus facile pour les Chinois d’acquérir de l’or que des dollars», relève l’analyste de CLSA. L’achat de lingots constitue donc une alternative à la sortie des capitaux, et permet ainsi aux fortunes chinoises «de diversifier leurs avoirs», ajoute-t-il. »

La demande d’or a progressé de 2 % en2016
Plusieurs articles cette semaine sont revenus sur les chiffres de la demande d’or en 2016 publiés vendredi 3 janvier par le World Gold Council (WGC).
Boursier.com tout d’abord, explique ainsi que « la demande d'or est restée ferme en 2016, progressant de 2% pour atteindre 4309 tonnes, son plus haut niveau depuis trois ans, a indiqué le Conseil mondial de l'or (WGC) dans son rapport annuel publié ce vendredi ». Cette augmentation serait due à « un bon de la demande provenant des investisseurs » alors même que celle des consommateurs à travers le monde, sur les bijoux, les lingots ou les pièces aurait reculé. Il en va d’ailleurs de même pour les banques centrales et les industriels. « La demande d'or provenant des ETF (qui sont adossés à de l'or physique) s'est élevée à 532 tonnes l'an dernier, son deuxième niveau le plus élevé après le record historique de 2009. Au total, la demande d'or en tant qu'investissement financier a bondi de 70% pour atteindre 1561 tonnes en 2016. (…) À l'inverse, la demande de lingots et de pièces a été particulièrement molle, en recul de 2% à 1.029,2 tonnes. La demande de la joaillerie a chuté de 15% à 2.041,6 tonnes, au plus bas depuis 7 ans. » Ainsi, l’aide a vu sa demande de bijoux en or baisser de 21% à 675,5 tonnes et celle de la Chine de 7 % à 913,6 tonnes.

Quant au
Figaro, il précise que « la demande annuelle d'or est ressortie à 4309 tonnes l'an passé. (…) Sur l'année, la demande des investisseurs a augmenté de 70%. Pendant les trois premiers trimestres, les investisseurs institutionnels se protégeaient du risque représenté par le Brexit, par les élections américaines", ce qui les a poussés à se tourner vers le métal précieux ».

Enfin,
l’Agefi revient elle aussi sur ces chiffres du WGC : « Les achats d’or liés à l’investissement ont ainsi augmenté de 70% en 2016 à 1.561 tonnes, largement portés par les ETF qui ont acquis 532 tonnes d’or l’année dernière après avoir vendu pour 128 tonnes en 2015. Il s’agit de leur meilleure année depuis 2009. »

Projet d’extraction d’or au Pays basque
Après la Creuse et le Finistère, les recherches d’or touchent désormais le Pays basque. Mais ces projets encore une fois déchaînent les passions comme le rapporte Sud-Ouest le 7 février. Les opposants sont nombreux. Pourquoi ? Ils craignent pollutions de l’eau, des sols mais aussi une défiguration du paysage : « Si Sudmine se montre rassurant quant aux procédés d’extraction envisagés, en cas d’accord, les associations ne l’entendent pas de cette oreille. Pour elles, un tapis d’eau suffira effectivement à extraire l’or secondaire. Mais dans un second temps, "l’or primaire sera visé, ce qui implique l’utilisation de cyanure", dixit Martine Bouchet, du Cade. »

Reporterre consacre également un article sur le sujet le même jour : « Après près d’un an et demi sans nouvelles, associations et élus locaux pensaient le projet enterré. Mais sans crier gare, le gouvernement a lancé une consultation publique sur la question fin janvier. » Outre la pollution que l’extraction peut entraîner, « de nouvelles mines sur le territoire concerné pourraient porter atteinte aux deux AOP (Appellation d’origine protégée) présentes sur le périmètre. Le territoire du fromage Ossau-Iraty le recoupe en partie et celui du piment d’Espelette se confond pratiquement avec lui en totalité. « On n’a déjà pas beaucoup de terres agricoles parce que la pression foncière est forte... et en plus, ces terres risquent d’être détruites et polluées sur du long terme », résume Benjamin Charron, producteur de piment d’Espelette ».