L’or près des 1 230 dollars 

Mercredi et jeudi dernier, l’or avait presque atteint son plus haut depuis 3 mois, et c’est TradingSat.com qui nous rapporte cette information dans son article « Or : l’once proche d’un sommet de trois mois » : « Au terme du premier fixing de ce jeudi à Londres, l'once d'or cotait 1 241,75 dollars ». La cause de cette embellie est à chercher du côté des taux d’intérêt, qui ont légèrement infléchi dernièrement : « L'once d'or, qui hier a aussi touché un sommet de trois mois vers 1 245 dollars au comptant, prouve sa sensibilité à l'environnement de taux d'intérêt : supérieur à 2,51 % le 25 janvier dernier, le rendement du T-Note américain à dix ans est revenu sous 2,36 % ce midi. »

Mais cela fut de courte durée : en effet, la fin de la semaine dernière a été plutôt baissière pour le métal précieux. Le vendredi 10 février, ce n’est pas moins de 11 dollars que la relique barbare a perdu, cotant 1 225,75 dollars : « L'once d'or revient donc vendredi sur une partie des gains qui, au milieu de la semaine, l'ont propulsé jusqu'à un plus haut niveau en trois mois, vers 1 245 dollars ». En cause dans cette hausse soudaine pour
TradingSat.com, « probablement les considérations “monétaires” égrenées par Donald Trump ces derniers jours. Tour à tour, le président américain a accusé les devises asiatiques et l'euro d'être sous-évaluées par rapport au dollar, sinon manipulées ». Incertitudes en Europe, inquiétudes sur la politique de Trump ont ainsi soutenu la valeur refuge.

Ce début de semaine a vu l’or continuer à baisser. Ainsi, pour
Investing.com, « les prix de l’or reculent durant la matinée en Europe ce lundi, tandis que de récentes décisions prises par le président américain Donald Trump ont apaisé les inquiétudes des investisseurs quant aux politiques controversées de la nouvelle administration ». Le président des États-Unis a su rassurer les investisseurs : ainsi, il a annoncé « quelque chose de phénoménal en termes de réforme d’imposition » au cours « des deux ou trois prochaines semaines ». En outre, Trump a rencontré le Premier ministre japonais Shinzo Abe le week-end dernier. Une rencontre qui s’est déroulée paisiblement, faisant alors redescendre les tensions entre les deux nations après les attaques faites à l’encontre de la devise japonaise dernièrement. Cette rencontre a ainsi fait remonter le billet vert, comme le note Business Live ce lundi 13 février : « L'or a glissé lundi alors que le dollar se renforçait face au yen, le billet vert soutenu par une rencontre fluide entre le président américain Donald Trump et le Premier ministre japonais Shinzo. L'or au comptant a reculé de 0,3%, pour s'établir à 1 229,77 $ / once (…). L'indice du dollar a augmenté de 0,16% (…) »

Mardi, l’or tentait de remonter vers la barre des 1 230 dollars : « Au terme du premier fixing de ce mardi sur le marché de Londres, l'once d'or fin cotait 1.229,69 dollars (+ 7,4 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1.157,8 euros (+ 4,9 euros). »

Les taux d’intérêt vont-ils être relevés ?  
Comme nous l’avons déjà évoqué, Janet Yellen, gouverneur de la FED, la Banque centrale américaine, ne voit pas d’un très bon œil la politique largement inflationniste de Trump. Et Trump, ne souhaite pas particulièrement que les taux remontent… Mais Janet Yellen semble bien décidée : elle a laissé entendre il y a peu si l’on en croit l’article de
L’Expressde ce mardi 14 février. « La présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen a invité mardi à la prudence sur les éventuelles mesures de relance budgétaire voulues par l'administration Trump, avertissant qu'elles pourraient aussi avoir un impact sur la politique monétaire. Devant une commission du Sénat, Mme Yellen a aussi dressé un tableau plutôt positif de l'économie et répété que la Fed allait continuer de remonter ses taux d'intérêt face à la solide croissance économique et à la progression de l'inflation aux Etats-Unis. » Et l’or étant sensible aux taux, il pourrait rebaisser, tsi bien sûr d’autres facteurs n’ajoutent pas des tensions économiques ou géopolitiques et plongerait les marchés dans l’incertitude.

D’ailleurs, l’effet de ces déclarations de la FED ne se sont pas fait attendre : mercredi 15 février, l’or a perdu 5 dollars par rapport au fixing de la veille, cotant à 1 225,15 dollars.
CercleFinance.com rapporte ainsi : « Hier en effet, Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine, a présenté son rapport semestriel sur la politique monétaire au Sénat. “La présidente de la Fed a clairement indiqué que la remontée des taux directeurs se poursuivra cette année et qu'une hausse des taux est probable en mars ou en juin. (…) Désormais, la probabilité implicite de voir la Fed relever ses taux courts lors du comité de politique monétaire de mai dépasse 50%. Dans ce contexte, les taux longs grimpent : le rendement du T-Note américain à dix ans, le produit obligataire de référence outre Atlantique, ressort à presque 2,48% ce midi. Un mauvais point pour l'or dont par définition, le rendement est nul. »

L’Allemagne récupère son or
Cette nouvelle a été relayée par plusieurs quotidiens cette semaine tous en date du vendredi 10 février. Europe 1 en a fait la une de leur rubrique « Eco ». L’Allemagne a effectivement décidé de rapatrier son or stocké à Londres, aux États-Unis mais aussi en France. La chronique rappelle que « du temps de la guerre froide, les Allemands craignaient une invasion de soviétiques et avait donc envoyé leur stock d'or, au chaud, à l'étranger ». L’année dernière, « l’Allemagne a rapatrié 111 tonnes depuis New York et 105 tonnes depuis Paris ». Il reste actuellement 91 tonnes d’or allemand à Paris.

Les Échos titrait « Fin 2017, il n’y aura plus d’or allemand stocké à Paris ». On apprend dans l’article que la Bundesbank, la Banque centrale allemande, avait avancé la date du rapatriement de cet or. À quoi peut bien servir tout cet or ? Eh bien au même titre que pour les particuliers, les banques centrales peuvent utiliser l’or en cas de coup dur ou, dans le cas de l’Allemagne, d’un éventuel effondrement de l’euro… Ainsi, « en cas de crise grave, la Bundesbank pourrait rapidement intervenir sur ces marchés en ayant de l'or comme monnaie d'échange » explique Les Échos. Une autre raison avait poussé l’Allemagne à stocker son or en dehors du pays, apprend-on dans l’article : « Historiquement, la Bundesbank a constitué un important stock d'or à l'étranger au moment du système des changes fixes de Bretton-Woods. Dans les années 1950 et 1960, l'Allemagne réalisait d'importants excédents commerciaux. Afin de maintenir le cours du Deutsche Mark stable, la Banque fédérale a acheté quantité d'or et l'a entreposé à l'étranger. »

Enfin,
BFM Business précise que « l'institution de Francfort devrait donc détenir 1 710 tonnes d'or fin 2017, soit 50,6 % du total de ses réserves ». La moitié de l’or allemand restera ainsi stockée dans d’autres pays : « Environ 1 236 tonnes du métal resteront tout de même dans les coffres de la Fed à New York et 432 tonnes dans ceux de la banque d'Angleterre à Londres. » Mais jusqu’à quand ? Rappelons néanmoins que le coût de ces rapatriements est considérable que ce soit en transport, en sécurité et en assurances, ceci expliquant peut-être cela.

A la recherche d’or dans le Maine-et-Loire
Les recherches d’or ont vraiment le vent en poupe dans l’Hexagone. Cette fois c’est dans le Maine-et-Loire que cela se passe, et c’est
Ouest France qui nous le rapporte. Mais les projets n’en sont plus à la simple demande de permis puisque « Variscan commence à chercher de l'or en Maine-et-Loire » : « Trois ans après avoir obtenu un permis exclusif de recherches minières, l'entreprise Variscan Mines démarre des forages dans le bourg de Saint-Pierre-Montlimart (Maine-et-Loire). Les analyses de sol ont révélé un potentiel prometteur… Mais l'exploitation ne commencerait pas avant huit à dix ans. » 

La grogne continue du côté du Pays basque
Et pendant ce temps-là, au Pays basque, la mobilisation continue contre les projets de mines d’or. C’est encore
Ouest France qui nous révèle que « près d’un millier de personnes ont manifesté, ce samedi, à Espelette (Pyrénées-Atlantiques) contre une demande de « permis exclusif de recherche » de mines d’or dans une zone du Pays basque connue pour ses productions agricoles protégées telles que le piment d’Espelette ou le fromage Ossau-Iraty. » L’article retranscrit ainsi les explications de la sous-préfète de Bayonne qui rappelle que « nous sommes dans le cadre d’une consultation de la population d’une demande de permis de recherche minière. » « Ce n’est pas une autorisation de travaux », a-t-elle insisté. »

Sud-Ouest a également consacré un article le 13 février « L’or et la manière de l’extraire » qui se veut rassurant. La demande de permis exclusif de recherche d’or n’est pas encore actée et la société minière Sudmine s’engage à ne pas exploiter d’or primaire, qui nécessite l’utilisation de cyanure pour son extraction…