Revue du Web de l’or du 16/02/2017 : L’or tente de passer la barre des 1 230 dollars
Par joubert le lundi 20 février 2017, 09:50 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
Après une semaine dernière qui a vu l’or grimper, cette semaine est bien plus mitigée. Les déclarations de Trump ont encore fait effet. Sa rencontre avec le Premier ministre japonais a pu apaiser les tensions. Quant aux déclarations de Yellen sur un relèvement des taux en mai, elles ont clairement détourné les investisseurs de l’or, finissant de les rassurer sur le billet vert. Voici notre revue de presse de l’or cette semaine.
Mercredi
et jeudi dernier, l’or avait presque atteint son plus haut depuis 3 mois, et
c’est TradingSat.com qui nous
rapporte cette information dans son article « Or : l’once proche d’un
sommet de trois mois » : « Au terme du premier fixing de ce jeudi à
Londres, l'once d'or cotait 1 241,75 dollars ». La cause de cette embellie est à
chercher du côté des taux d’intérêt, qui ont légèrement infléchi
dernièrement : « L'once d'or,
qui hier a aussi touché un sommet de trois mois vers 1 245 dollars au comptant,
prouve sa sensibilité à l'environnement de taux d'intérêt : supérieur à 2,51 %
le 25 janvier dernier, le rendement du T-Note américain à dix ans est revenu
sous 2,36 % ce midi. »
Mais cela fut de courte durée : en effet, la fin de la semaine dernière a
été plutôt baissière pour le métal précieux. Le vendredi 10 février, ce n’est
pas moins de 11 dollars que la relique barbare a perdu, cotant 1 225,75 dollars
: « L'once d'or revient donc
vendredi sur une partie des gains qui, au milieu de la semaine, l'ont propulsé
jusqu'à un plus haut niveau en trois mois, vers 1 245 dollars ». En
cause dans cette hausse soudaine pour TradingSat.com, « probablement les considérations “monétaires”
égrenées par Donald Trump ces derniers jours. Tour à tour, le président
américain a accusé les devises asiatiques et l'euro d'être sous-évaluées par
rapport au dollar, sinon manipulées ». Incertitudes en Europe, inquiétudes sur la politique de
Trump ont ainsi soutenu la valeur refuge.
Ce début de semaine a vu l’or continuer à baisser. Ainsi, pour Investing.com, « les prix de l’or reculent durant la matinée en
Europe ce lundi, tandis que de récentes décisions prises par le président
américain Donald Trump ont apaisé les inquiétudes des investisseurs quant aux
politiques controversées de la nouvelle administration ». Le président
des États-Unis a su rassurer les investisseurs : ainsi, il a annoncé
« quelque chose de phénoménal en
termes de réforme d’imposition » au cours « des deux ou trois prochaines semaines ».
En outre, Trump a rencontré le Premier ministre japonais Shinzo Abe le week-end
dernier. Une rencontre qui s’est déroulée paisiblement, faisant alors
redescendre les tensions entre les deux nations après les attaques faites à
l’encontre de la devise japonaise dernièrement. Cette rencontre a ainsi fait
remonter le billet vert, comme le note Business Live ce lundi 13 février : « L'or a glissé lundi alors que le dollar se renforçait face au yen, le
billet vert soutenu par une rencontre fluide entre le président américain
Donald Trump et le Premier ministre japonais Shinzo. L'or au comptant a
reculé de 0,3%, pour s'établir à 1 229,77 $ / once (…). L'indice du dollar a
augmenté de 0,16% (…) »
Mardi, l’or tentait de remonter vers la barre
des 1 230 dollars : « Au terme du premier fixing
de ce mardi sur le marché de Londres, l'once d'or fin cotait 1.229,69 dollars
(+ 7,4 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1.157,8 euros (+ 4,9
euros). »
Les taux d’intérêt vont-ils être
relevés ?
Comme nous l’avons déjà évoqué, Janet Yellen, gouverneur de la FED, la Banque
centrale américaine, ne voit pas d’un très bon œil la politique largement inflationniste
de Trump. Et Trump, ne souhaite pas particulièrement que les taux remontent… Mais
Janet Yellen semble bien décidée : elle a laissé entendre il y a peu si
l’on en croit l’article de L’Expressde
ce mardi 14 février. « La présidente
de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen a invité mardi à la
prudence sur les éventuelles mesures de relance budgétaire voulues par
l'administration Trump, avertissant qu'elles pourraient aussi avoir un impact
sur la politique monétaire. Devant une commission du Sénat, Mme Yellen a aussi
dressé un tableau plutôt positif de l'économie et répété que la Fed allait
continuer de remonter ses taux d'intérêt face à la solide croissance économique
et à la progression de l'inflation aux Etats-Unis. » Et l’or étant
sensible aux taux, il pourrait rebaisser, tsi bien sûr d’autres facteurs
n’ajoutent pas des tensions économiques ou géopolitiques et plongerait les
marchés dans l’incertitude.
D’ailleurs, l’effet de ces déclarations de la FED ne se sont pas fait
attendre : mercredi 15 février, l’or a perdu 5 dollars par rapport au
fixing de la veille, cotant à 1 225,15 dollars. CercleFinance.com rapporte
ainsi : « Hier en effet, Janet Yellen, la
présidente de la Réserve fédérale américaine, a présenté son rapport semestriel
sur la politique monétaire au Sénat. “La présidente de la Fed a clairement
indiqué que la remontée des taux directeurs se poursuivra cette année et qu'une
hausse des taux est probable en mars ou en juin. (…) Désormais, la probabilité
implicite de voir la Fed relever ses taux courts lors du comité de politique
monétaire de mai dépasse 50%. Dans ce contexte, les taux longs grimpent : le
rendement du T-Note américain à dix ans, le produit obligataire de référence
outre Atlantique, ressort à presque 2,48% ce midi. Un mauvais point pour l'or
dont par définition, le rendement est nul. »
L’Allemagne
récupère son or
Cette
nouvelle a été relayée par plusieurs quotidiens cette semaine tous en date du
vendredi 10 février. Europe 1 en a fait
la une de leur rubrique « Eco ». L’Allemagne a effectivement décidé
de rapatrier son or stocké à Londres, aux États-Unis mais aussi en France. La
chronique rappelle que « du temps de la guerre froide, les
Allemands craignaient une invasion de soviétiques et avait donc envoyé leur
stock d'or, au chaud, à l'étranger ». L’année dernière, « l’Allemagne a rapatrié 111 tonnes depuis New York et 105 tonnes depuis
Paris ». Il reste actuellement 91 tonnes d’or allemand à Paris.
Les Échos titrait
« Fin 2017, il n’y aura plus
d’or allemand stocké à Paris ». On
apprend dans l’article que la Bundesbank, la Banque centrale allemande, avait
avancé la date du rapatriement de cet or. À quoi peut bien servir tout cet
or ? Eh bien au même titre que pour les particuliers, les banques
centrales peuvent utiliser l’or en cas de coup dur ou, dans le cas de
l’Allemagne, d’un éventuel effondrement de l’euro… Ainsi, « en cas de
crise grave, la Bundesbank pourrait rapidement intervenir sur ces marchés en
ayant de l'or comme monnaie d'échange »
explique Les Échos. Une autre raison
avait poussé l’Allemagne à stocker son or en dehors du pays, apprend-on dans
l’article : « Historiquement,
la Bundesbank a constitué un important stock d'or à l'étranger au moment du
système des changes fixes de Bretton-Woods. Dans les années 1950 et 1960,
l'Allemagne réalisait d'importants excédents commerciaux. Afin de maintenir le
cours du Deutsche Mark stable, la Banque fédérale a acheté quantité d'or et l'a
entreposé à l'étranger. »
Enfin, BFM Business précise que « l'institution de Francfort devrait donc
détenir 1 710 tonnes d'or fin 2017, soit 50,6 % du total de ses réserves ». La moitié de l’or allemand restera ainsi stockée
dans d’autres pays : « Environ
1 236 tonnes du métal resteront tout de même dans les coffres de la Fed à
New York et 432 tonnes dans ceux de la banque d'Angleterre à Londres. »
Mais jusqu’à quand ? Rappelons néanmoins que le coût de ces rapatriements
est considérable que ce soit en transport, en sécurité et en assurances, ceci
expliquant peut-être cela.
A la recherche
d’or dans le Maine-et-Loire
Les recherches d’or ont vraiment le vent en poupe dans l’Hexagone. Cette fois c’est
dans le Maine-et-Loire que cela se passe, et c’est Ouest France qui nous
le rapporte. Mais les projets n’en sont plus à la simple demande de permis
puisque « Variscan commence à
chercher de l'or en Maine-et-Loire » : « Trois ans après avoir obtenu un permis exclusif de
recherches minières, l'entreprise Variscan Mines démarre des forages dans le
bourg de Saint-Pierre-Montlimart (Maine-et-Loire). Les analyses de sol ont
révélé un potentiel prometteur… Mais l'exploitation ne commencerait pas avant
huit à dix ans. »
La grogne
continue du côté du Pays basque
Et pendant ce temps-là, au Pays basque, la mobilisation continue contre les
projets de mines d’or. C’est encore Ouest France qui nous
révèle que « près d’un millier de
personnes ont manifesté, ce samedi, à Espelette (Pyrénées-Atlantiques) contre
une demande de « permis exclusif de recherche » de mines d’or dans une zone du Pays basque
connue pour ses productions agricoles protégées telles que le piment
d’Espelette ou le fromage Ossau-Iraty. » L’article retranscrit ainsi
les explications de la sous-préfète de Bayonne qui rappelle que « nous sommes dans le cadre d’une consultation
de la population d’une demande de permis de recherche minière. » « Ce n’est pas
une autorisation de travaux », a-t-elle insisté. »
Sud-Ouest a également
consacré un article le 13 février « L’or et la manière de
l’extraire » qui se veut rassurant. La demande de permis exclusif de
recherche d’or n’est pas encore actée et la société minière Sudmine s’engage à
ne pas exploiter d’or primaire, qui nécessite l’utilisation de cyanure pour son
extraction…