Baisse de l’or en fin de semaine dernière 

Si l’or se maintenait depuis mi-janvier au-dessus de la barre des 1 200 dollars, jeudi 26 janvier, l’or est redescendu à 1 191 dollars. En cause ? « Les taux longs tirent l’once sous les 1 200 dollars » comme le titrait Tradingsat.com : aux USA, les actions et les taux montent… et les actifs risqués sont devenus à nouveau attractifs pour les investisseurs qui délaissent alors le minerai précieux. Le Dow Jones a même atteint les 20 000 points, une première dans l’histoire de l’indice. Mais ce n’est pas tout : « Les marchés obligataires ne sont pas en reste : toujours aux Etats-Unis, dont les perspectives conjoncturelles paraissent plus positives, les taux longs se tendent de nouveau. A 2,54% ce midi, le rendement du T-note à dix ans a pris plus de 20 points de base depuis le 17 janvier, quelques jours avant l'investiture de Donald Trump. »

Vendredi, la baisse s’est poursuivie, menant le métal jaune à 1 184,2 dollars au terme du premier fixing sur le marché de Londres, perdant plus de 5 dollars par rapport au fixing de l’après-midi de la veille. Pour
L’Express, l’or subit une pression baissière dont les causes sont toujours les mêmes : « Le raffermissement du dollar, la hausse des marchés d'actions et la tension des taux longs', selon les analystes Matières premières de Commerzbank. » 

Un recul de l’or qui s’est d’ailleurs poursuivi lundi 27 janvier : Zonebourse.com explique aussi ce mouvement par un attrait certain des investisseurs pour le marché actions alors que le prix de l’once d’or avait grimpé jusqu’à 1220,39 dollars mardi 24 janvier, un plus haut depuis 6 semaines : « D'un côté, les mesures de relance fiscale et d'investissement dans les infrastructures poussent les investisseurs à privilégier les marchés actions à l'or, actif qui ne rapporte pas de rendement. De l'autre, l'imprévisibilité et le protectionnisme de Donald Trump poussent les marchés à acheter le métal jaune, valeur refuge par excellence."La raison la plus logique des pertes de l'or cette semaine est à chercher du côté d'un retour d'une «hausse Trump», car le S&P 500, le Nasdaq et le Dow Jones ont atteint des plus hauts cette semaine", a conclu l'analyste [Jameel Ahmad, analyste chez FXTM]. »

 

L’or galvanisé par l’arrivée de Trump à la Maison Blanche
C’est le titre d’un article des Échos ce mercredi 1er février. Janvier a vu l’or progresser de 6 %, alors même qu’il avait perdu près de 13 % le dernier trimestre 2016 : « [cette hausse] est (…) bien supérieure aux gains accumulés en moyenne en janvier sur les quinze dernières années (+3,3 %), note la Société Générale. » Comme le rappelle cet article, la hausse a été causée par la prise de fonction de Trump et ses mesures protectionnistes rapidement mises en place qui ont « saisi le marché ». La baisse récente du dollar a également pesé dans la balance : « Trump a fait savoir que le dollar américain était trop fort par rapport au yuan chinois, souligne Robindranath Bhar, analyste à la Société Générale, tandis que Janet Yellen [la présidente de la banque centrale américaine, NDLR] a laissé entendre que le resserrement monétaire de la Réserve fédérale devrait se faire "progressivement dans le temps". Deux commentaires qui soutiennent le métal », explique l'expert. »

La baisse du dollar était également évoquée dans une news Reuters ce mardi 31 janvier et qui titrait
« L'or atteint son plus haut alors que le dollar est secoué par les commentaires de Trump » : « L'or a atteint son niveau le plus élevé en une semaine, mardi, alors que les investisseurs bouleversés ont acheté des lingots après que le dollar ait été touché par les commentaires du président américain Donald Trump sur la dévaluation de la monnaie par d'autres pays. » Ainsi, l’or a monté de 1,6 %, atteignant les 1 214,19 dollars l'once. Le conseiller commercial de Trump a ainsi accusé l’Allemagne d’utiliser un euro grossièrement sous-évalué pour gagner en compétitivité. Le président lui-même a aussi évoqué les laboratoires pharmaceutiques qui ont « externalisé la production en raison de la dévaluation de la monnaie par d'autres pays ». Le dollar a ainsi glissé à son plus bas de 7 semaines.

Les marchés en attente de la réunion de la FED et des chiffres US sur le travail

Un soutien de l’or, oui, mais jusqu’à quand ? La baisse des derniers jours a semé le doute. Heureusement, « L'or marque le premier gain en 5 sessions alors que le Dow descend en dessous de 20 000 » pour
Market Watch lundi 30 janvier, évoquant « les signes d'une inflation croissante et d'une forte baisse des actions américaines ayant contribué à accroître la demande d'investissement dans le métal précieux ». Réunion de la FED, attente des chiffres officiels des créations d'emploi US en janvier, les marchés sont dans l’expectative et l’or est peut-être loin de dire son dernier mot : « Les deux événements clés, entre autres, pourraient modifier les attentes pour les hausses des taux d'intérêt et conduire le dollar et les actifs liés à lui comme l'or. » Traduction : si le dollar continue de baisser, cela profitera à l’or qui poursuivra son ascension.

Zone euro : des incertitudes persistent
« L’once tient les 1 200 dollars mercredi midi » chez
Boursorama.com : « Au terme du premier fixing de ce mercredi sur le marché de Londres, l'once d'or fin cotait 1210 dollars (- 2,8 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1122 euros (- 1,1 euro). » En effet, bien que les investisseurs aient montré une désaffection pour le métal doré, de nombreuses incertitudes politiques planent, particulièrement en zone euro : Brexit, différentes élections, indice des prix à la consommation en hausse en janvier 2017, « une perspective qui peut alimenter les achats de métal jaune qui, à la différence d'une devise fiduciaire, est doté d'une valeur intrinsèque ». Enfin, la politique de Trump suscite également de très nombreuses inquiétudes : « l'inquiétude suscitée par les premières décisions et prises de position de Donald Trump peut également jouer en faveur des actifs “sans risque”. »

Finalement, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, il y a de quoi se faire du souci et c’est ce qu’évoque une note de
Reuters intitulé « L’or soutenu par les incertitudes vis-à-vis des politiques US et européenne » le lundi 30 janvier : « L'or s'est stabilisé lundi, l'incertitude politique créée par l'initiative du président américain Donald Trump d'interdire les gens de sept pays à majorité musulmane et par les élections en Europe, a soutenu les prix. Les commerçants ont signalé une activité modérée en raison des vacances du Nouvel An lunaire dans de nombreux pays asiatiques et une certaine nervosité avant la réunion de deux jours de la Réserve fédérale sur la politique monétaire à partir de mardi. » Ainsi, ce lundi, l’once cotait 1 192,55 dollars, soit une hausse de 0,1 % par rapport au vendredi. « L'orientation future de l’or dépendra du dollar, de la politique monétaire des États-Unis et des taux d'intérêt à long terme. (…) L'interdiction de l'immigration a ajouté au sentiment de risque et a stimulé l'or ... Il ya aussi un risque politique à venir à travers les élections en France et aux Pays-Bas. »

La demande d'or de l'Inde à son plus bas niveau en 13 ans

Nous avions déjà évoqué la baisse de la consommation d’or au pays de Gandhi. Business Standard revient sur la consommation de l’Inde en 2016, dans son article « La demande d'or de l'Inde à son plus bas niveau en 13 ans ». Les différentes mesures prises par le gouvernement visaient à décourager les achats : eh bien c’est chose faite. Le pays est passé d’une demande de 858 tonnes d’or en 2015 à 580 en 2016 selon GFMS, un consultant en métaux précieux. Le World Gold Council (WGC), cependant, maintient la demande d'or en Inde en 2016 à 650-750 tonnes : les chiffres seront connus prochainement. Le WGC reste néanmoins optimiste, la consommation de l’or dépendant également d’autres facteurs : « Il y a aussi des dynamiques à court terme intéressantes. La demande d'or est stimulée par l'inflation, augmente avec une bonne mousson, et est atténuée par des taxes à l'importation plus élevées et d'autres mesures restrictives. »

Les Russes à la recherche d’une épave contenant de l’or
C’est
Sputnik qui nous apprend qu’ « en 1854, un navire britannique, les cales bourrées de sterling en or, a sombré aux alentours du port de Sébastopol ». Plus de 150 ans après, des plongeurs russes entendent bien mettre la main sur ce trésor de 200 000 livres sterling : « Un siècle et demi après le naufrage, des plongeurs-chercheurs sous la houlette de Viktor Lebedinski (Institut d'études orientales de l'Académie des sciences de Russie) comptent se lancer dans une exceptionnelle chasse au trésor d'ici début juin, écrivent les médias russes. » Le navire a sombré suite à une violente tempête. Si de nombreuses équipes ont déjà cherché l’épave du navire, pour le moment elle demeure introuvable.