Revue du Web de l’or du 02/02/2017 : L’or remonte, porté par les incertitudes de part et d’autre de l’Atlantique
Par joubert le dimanche 5 février 2017, 21:15 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
La semaine dernière n’avait pas été favorable pour l’or : en effet, l’once était repassée sous la barre des 1 200 dollars. Réunion de la FED, mesures prises par Trump, incertitudes politiques dans la zone euro, semblent cette semaine jouer en faveur du métal doré qui redore son blason en repassant au-dessus des 1 200 dollars. Voici notre revue de presse de l’or cette semaine.
Baisse de l’or en fin de semaine dernière
Si l’or se maintenait depuis
mi-janvier au-dessus de la barre des 1 200 dollars, jeudi 26 janvier, l’or
est redescendu à 1 191 dollars. En cause ? « Les taux longs
tirent l’once sous les 1 200 dollars » comme le titrait Tradingsat.com : aux USA, les actions et les taux montent… et les
actifs risqués sont devenus à nouveau attractifs pour les investisseurs qui
délaissent alors le minerai précieux. Le Dow Jones a même atteint les
20 000 points, une première dans l’histoire de l’indice. Mais ce n’est pas
tout : « Les marchés obligataires ne sont pas en reste : toujours
aux Etats-Unis, dont les perspectives conjoncturelles paraissent plus
positives, les taux longs se tendent de nouveau. A 2,54% ce midi, le rendement
du T-note à dix ans a pris plus de 20 points de base depuis le 17 janvier,
quelques jours avant l'investiture de Donald Trump. »
Vendredi, la baisse s’est poursuivie, menant le métal jaune à 1 184,2
dollars au terme du premier fixing sur le marché de Londres, perdant plus de 5
dollars par rapport au fixing de l’après-midi de la veille. Pour L’Express, l’or subit une pression baissière
dont les causes sont toujours les mêmes : « Le raffermissement du dollar, la
hausse des marchés d'actions et la tension des taux longs', selon les analystes
Matières premières de Commerzbank. »
Un recul de l’or qui s’est
d’ailleurs poursuivi lundi 27 janvier : Zonebourse.com explique aussi ce mouvement par un attrait certain des
investisseurs pour le marché actions alors que le prix de l’once d’or avait
grimpé jusqu’à 1220,39 dollars mardi 24 janvier, un
plus haut depuis 6 semaines : « D'un
côté, les mesures de relance fiscale et d'investissement dans les
infrastructures poussent les investisseurs à privilégier les marchés actions à
l'or, actif qui ne rapporte pas de rendement. De
l'autre, l'imprévisibilité et le protectionnisme de Donald Trump poussent les
marchés à acheter le métal jaune, valeur refuge par excellence."La raison
la plus logique des pertes de l'or cette semaine est à chercher du côté d'un
retour d'une «hausse Trump», car le S&P 500, le Nasdaq et le Dow Jones ont
atteint des plus hauts cette semaine", a conclu l'analyste [Jameel Ahmad, analyste chez FXTM]. »
L’or galvanisé par l’arrivée de Trump à la Maison Blanche
C’est le titre d’un article des Échos ce mercredi 1er février. Janvier a vu l’or progresser de 6 %,
alors même qu’il avait perdu près de 13 % le dernier trimestre 2016 : « [cette hausse] est (…) bien supérieure aux
gains accumulés en moyenne en janvier sur les quinze dernières années (+3,3 %),
note la Société Générale. »
Comme le rappelle cet article, la hausse a été causée par la prise de fonction
de Trump et ses mesures protectionnistes rapidement mises en place qui ont
« saisi le marché ». La
baisse récente du dollar a également pesé dans la balance : « Trump
a fait savoir que le dollar américain était trop fort par rapport au yuan
chinois, souligne Robindranath Bhar, analyste à la Société Générale, tandis que Janet
Yellen [la présidente de la banque centrale américaine, NDLR] a laissé entendre
que le resserrement monétaire de la Réserve fédérale devrait se faire
"progressivement dans le temps". Deux commentaires qui soutiennent le
métal », explique l'expert. »
La baisse du dollar était également évoquée dans une news Reuters ce mardi
31 janvier et qui titrait
« L'or atteint son
plus haut alors que le dollar est secoué par les commentaires de
Trump » : « L'or a atteint
son niveau le plus élevé en une semaine, mardi, alors que les investisseurs
bouleversés ont acheté des lingots après que le dollar ait été touché par les
commentaires du président américain Donald Trump sur la dévaluation de la
monnaie par d'autres pays. » Ainsi, l’or a monté de 1,6 %, atteignant
les 1 214,19 dollars l'once. Le conseiller commercial de Trump a ainsi accusé
l’Allemagne d’utiliser un euro grossièrement sous-évalué pour gagner en
compétitivité. Le président lui-même a aussi évoqué les laboratoires
pharmaceutiques qui ont « externalisé la production en raison de la
dévaluation de la monnaie par d'autres pays ». Le dollar a ainsi glissé à
son plus bas de 7 semaines.
Les marchés en attente de la réunion de
la FED et des chiffres US sur le travail
Un soutien de l’or, oui, mais jusqu’à quand ? La baisse des
derniers jours a semé le doute. Heureusement, « L'or marque le premier
gain en 5 sessions alors que le Dow descend en dessous de 20 000 »
pour Market
Watch lundi 30 janvier, évoquant « les signes d'une inflation croissante et d'une forte baisse des actions
américaines ayant contribué à accroître la demande d'investissement dans le
métal précieux ». Réunion de la FED, attente des chiffres officiels des créations d'emploi US en
janvier, les marchés sont dans l’expectative et l’or est peut-être loin de dire
son dernier mot : « Les deux
événements clés, entre autres, pourraient modifier les attentes pour les
hausses des taux d'intérêt et conduire le dollar et les actifs liés à lui comme
l'or. » Traduction : si le dollar continue de baisser, cela
profitera à l’or qui poursuivra son ascension.
Zone euro : des incertitudes
persistent
« L’once tient les 1 200 dollars mercredi midi » chez Boursorama.com :
« Au terme du premier fixing de ce mercredi sur le marché de
Londres, l'once d'or fin cotait 1210 dollars (- 2,8 dollars par rapport au
fixing d'hier après-midi) et 1122 euros (- 1,1 euro). » En effet, bien que les investisseurs aient
montré une désaffection pour le métal doré, de nombreuses incertitudes
politiques planent, particulièrement en zone euro : Brexit, différentes
élections, indice des prix à la consommation en hausse en janvier 2017,
« une perspective qui peut
alimenter les achats de métal jaune qui, à la différence d'une devise
fiduciaire, est doté d'une valeur intrinsèque ». Enfin, la politique de
Trump suscite également de très nombreuses inquiétudes :
« l'inquiétude suscitée par les premières décisions et prises de position
de Donald Trump peut également jouer en faveur des actifs “sans risque”. »
Finalement, d’un côté comme de l’autre de l’Atlantique, il y a de quoi se faire
du souci et c’est ce qu’évoque une note de Reuters intitulé
« L’or soutenu par les incertitudes vis-à-vis des politiques US et
européenne » le lundi 30 janvier : « L'or s'est stabilisé lundi, l'incertitude politique créée par l'initiative
du président américain Donald Trump d'interdire les gens de sept pays à
majorité musulmane et par les élections en Europe, a soutenu les prix. Les
commerçants ont signalé une activité modérée en raison des vacances du Nouvel
An lunaire dans de nombreux pays asiatiques et une certaine nervosité avant la
réunion de deux jours de la Réserve fédérale sur la politique monétaire à
partir de mardi. » Ainsi, ce lundi, l’once cotait 1 192,55 dollars,
soit une hausse de 0,1 % par rapport au vendredi. « L'orientation future de l’or dépendra du dollar, de la politique
monétaire des États-Unis et des taux d'intérêt à long terme. (…) L'interdiction
de l'immigration a ajouté au sentiment de risque et a stimulé l'or ... Il ya
aussi un risque politique à venir à travers les élections en France et aux
Pays-Bas. »
La demande d'or de l'Inde à son plus bas niveau en 13 ans
Nous avions déjà évoqué la baisse de la consommation d’or au pays
de Gandhi. Business
Standard revient sur la consommation de l’Inde en 2016, dans son article
« La demande d'or de l'Inde à son plus bas niveau en 13 ans ». Les
différentes mesures prises par le gouvernement visaient à décourager les
achats : eh bien c’est chose faite. Le pays est passé d’une demande de 858
tonnes d’or en 2015 à 580 en 2016 selon GFMS, un consultant en métaux
précieux. Le World Gold Council (WGC), cependant, maintient la demande d'or en
Inde en 2016 à 650-750 tonnes : les chiffres seront connus prochainement.
Le WGC reste néanmoins optimiste, la consommation de l’or dépendant également
d’autres facteurs : « Il y a aussi
des dynamiques à court terme intéressantes. La demande d'or est stimulée par
l'inflation, augmente avec une bonne mousson, et est atténuée par des taxes à
l'importation plus élevées et d'autres mesures restrictives. »
Les Russes à la recherche d’une épave contenant de l’or
C’est Sputnik qui nous
apprend qu’ « en 1854, un
navire britannique, les cales bourrées de sterling en or, a sombré aux
alentours du port de Sébastopol ». Plus de 150 ans après, des
plongeurs russes entendent bien mettre la main sur ce trésor de 200 000
livres sterling : « Un siècle et demi après le naufrage, des
plongeurs-chercheurs sous la houlette de Viktor Lebedinski (Institut d'études
orientales de l'Académie des sciences de Russie) comptent se lancer dans une
exceptionnelle chasse au trésor d'ici début juin, écrivent les médias russes. » Le navire a sombré suite à une violente tempête.
Si de nombreuses équipes ont déjà cherché l’épave du navire, pour le moment
elle demeure introuvable.