L’or toujours en baisse
C’est près de 100 dollars de perdu au total pour le métal précieux en près d’un mois comme le rappelle
L’Express. La fin de la semaine dernière était morose du côté de l’or : le vendredi 9 décembre, « au terme du premier fixing du jour sur le marché de Londres, l'once d'or fin cotait 1168,9 dollars » soit peu ou prou la même chose que la semaine d’avant. En cause toujours : les Trumponomics : « Les marchés anticipent un rebond de la croissance américaine lorsque le 45e président des États-Unis, Donald Trump, prendra ses fonctions le mois prochain. De son programme électoral, les investisseurs ont retenu les baisses massives d'impôts et un plan de relance des infrastructures. De quoi doper la croissance du PIB et de l'inflation aux États-Unis en 2017. »

Même constat chez Investing.com qui résume bien le lien de cause à effet entre l’or et le billet vert dans son titre d’un article du 9 décembre, « L’or se replie tandis que le dollar reste soutenu ». Et si le dollar monte c’est aussi suite aux déclaration de la BCE, la banque centrale européenne, au sujet de sa politique monétaire : « Le dollar s'est renforcé après que la BCE ait déclaré jeudi, suite à sa réunion de politique qu'elle étendrait son programme d'achat d'actif de neuf mois supplémentaires. Le programme, devant initialement prendre fin en mars 2017, se poursuivra à un rythme de 60 milliards d'euros par mois jusqu'à, décembre 2017. De plus, la BCE a, comme prévu par les marchés, maintenu son taux d'intérêt inchangé à un niveau record de zéro. »

Pas étonnant qu’UBP, l’Union bancaire privée, conseille d’être prudent sur l’or :
Le Figaro, le lundi 12 décembre, énumère les facteurs néfastes au métal doré : appréciation de la devise américaine, hausse des rendements obligataires, économie américaine qui semble robuste, mesures de relance de Donald Trump… Mais aussi « la faible demande physique en provenance de l’Inde et de la Chine ». Mardi 13 décembre, la situation n’évolue guerre. « L’or broie du noir » sur le site ProfesseurForex.com et c’est peu de le dire : la relique barbare « a touché 1150$ ». Néanmoins Le Figaro conclut, dans l’article mentionné ci-dessus, sur une note optimiste : « Nous pensons, cependant, que l’or ne devrait pas être totalement ignoré; il pourrait bien revenir au premier plan étant donné que, d’un point de vue technique, il est largement survendu et pourrait bénéficier d’un rallye de soulagement une fois que la hausse de taux de décembre sera derrière nous. »

L’or connaît un rebond symbolique avant la FED
« Au terme du premier fixing du jour sur le marché de Londres, l'once de 31,1 grammes d'or cotait 1160,95 dollars », voilà ce que rapporte
ABCBourse le mercredi 14 décembre. Un rebond bien léger qui ne laisse pas du tout présager une amélioration pour autant. En effet, « le rendement de l'obligation d'Etat américaine à dix ans, produit obligataire de référence, atteint désormais 2,44%, soit un bond de plus de 60 points de base depuis début novembre. Il a récemment atteint son niveau le plus élevé depuis septembre 2014, plombant un peu plus l'once qui, par définition, ne rapporte rien ». Autant dire que les investisseurs ne sont pas près de se positionner à nouveau sur l’or…

Même constat sur le site
FXEmpir.fr : « Les contrats à terme sur l’or ont atteint un sommet de 10 mois au début de la séance, sous l’effet d’un dollar américain plus fort, de la hausse des rendements du Trésor et d’un marché boursier solide pendant la période de pré-commercialisation (…) Les contrats à terme de février Comex Gold se négocient à 1164,70 $, en hausse de 2,80 $ ou 0,24% ».


La FED décide de relever ses taux… et ce n’est pas fini !

Aujourd’hui, jeudi 15 décembre, l’or accuse le coup après le relèvement des taux par la FED hier soir et c’est ce que Tradingsat.com rapporte ce jour avec son titre évocateur « L’or : l’once plombée par la Réserve Fédérale ».  En effet, au terme du premier fixing à Londres, il dégringole littéralement : « Au plus bas depuis début février après la Fed ! Au terme du premier fixing du jour à Londres, l'once d'or fin cotait 1132,45 dollars (- 29,8 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi). » Le dollar s’est bien évidemment apprécié : « la valeur du dollar a de plus atteint un nouveau sommet en 14 ans ». Résultat : les investisseurs ont repris le goût du risque et délaissent la valeur refuge pour se tourner vers des actifs plus rentables. La baisse du métal doré pourrait d’ailleurs se poursuivre puisque la Banque centrale américaine a annoncé qu’en 2017 d’autres relèvement des taux sont d’ores et déjà prévus… « Le comité de politique monétaire de la Fed est d'avis de procéder à trois nouvelles hausses de taux l'année prochaine. »

Un fourgon transportant de l’or attaqué
Décidément, la relique barbare a beau perdre les faveurs des investisseurs, elle attise toujours autant les convoitises si l’on en croit cette  nouvelle attaque de fourgon blindé qui a eu lieu près de Lyon. D’après l’article du
Monde ce lundi, « quatre malfaiteurs armés sont parvenus s’emparer de 70 kg d’or avant de prendre la fuite, selon des sources proches de l’enquête. Arrivés dans deux voitures qui ont pris en tenaille la camionnette, banalisée semble-t-il, les malfaiteurs ont enfermé les deux convoyeurs à l’arrière de leur fourgon, selon des sources proches de l’enquête (…) La valeur du butin emporté par les braqueurs est estimée à environ 2,5 millions d’euros au cours actuel de l’or. »


Justement
Europe1 se pose la question fort judicieuse de « pourquoi transporte-t-on de l’or aujourd’hui » à l’heure de la dématérialisation de la monnaie grandissante. L’article rappelle alors que « le précieux métal est encore largement utilisé ». Eh oui ! Les Banques centrales achètent de l’or : « 2 435 tonnes d'or sont par exemple enfermées sous la Banque de France, dans un bunker d'un hectare, construit au milieu d'une nappe phréatique. Un pactole d'environ 76 milliards d'euros qui fait de la France le quatrième plus gros stock d'or au monde après les États-Unis et l'Allemagne. » Mais aussi les particuliers – qui représentent 25 % des acheteurs privés – et les bijoutiers, qui représentent la moitié du marché, ainsi que les industriels. Les attaques ont lieu essentiellement dans la région lyonnaise… Mais ce n’est pas un hasard : « On transporte en effet beaucoup d'or dans la région lyonnaise, où se trouve la majeure partie des fonderies françaises. »


De l’or équitable
RFI parle or équitable dans un article à l’occasion de la remise de la médaille au prix Nobel de la paix, le président colombien Juan Manuel Santos,le samedi 10 décembre. Celle-ci a été fabriquée avec de l’or colombien équitable. Un signe fort dans un pays où les mines illégales sont légions. « Dans les montagnes colombiennes de la région de Nariño, dans le sud-ouest du pays, cinq mines certifiées extraient l'or sous ce label. Alors que 63% des mines colombiennes restent illégales ou informelles. » L’une d’entre elles se trouvent dans le village de Llanada, dans la cordillère des Andes, à 2 300 mètres. C’est un début mais il y a encore tant à faire pour que l’or soit exploité en respectant et l’Homme et l’environnement...  

Consoglobe parle aussi or équitable ce jeudi 15 décembre. Le Luxembourg innove et crée un lingot d’or équitable : « D’une association inédite entre une ONG humanitaire et une banque luxembourgeoise est né un produit inédit : le lingot d’or équitable. » Pourquoi opter pour de l’or équitable ? « Il assure une meilleure rémunération des extracteurs d’or partout dans le monde » explique cet article. En plus de polluer la nature durablement, l’exploitation de l’or viole souvent les droits de l’homme… « L’initiative est luxembourgeoise et a été lancée par la Banque et Caisse d’Épargne de l’État (BCEE), en partenariat avec l’ONG Fairtrade Lëtzbuerg. Les premiers lingots, reconnaissables à leur certification « Fairtrade », soit « commerce équitable », sont arrivés sur le marché mardi 13 décembre et se présentent sous la forme de petits pavés de 5 g et 10 g. Ils sont disponibles à l’achat dans les agences BCEE. »