Revue du Web de l’or du 08/12/2016 : L’or atteint son plus bas depuis 10 mois
Par joubert le lundi 12 décembre 2016, 15:29 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
Rien ne va plus sur le marché de l’or !! Les 1 200 dollars semblent être un lointain souvenir désormais. La baisse continue de manière, certes moins abrupte, mais sans vouloir pour autant s’arrêter. Dollar fort, taux d’intérêt qui vont être vraisemblablement relevés par la FED, rien de bon pour l’or. Mais c’est sans compter sur la nouvelle norme charia qui vient révolutionner l’achat d’or par les investisseurs islamiques et… une diminution de la production d’or ce 3e trimestre 2016. Voici notre revue de presse sur l’or.
L’or atteint son plus bas depuis 10 mois
Doucement mais sûrement, l’or continue sa dégringolade entamée au mois d’août
comme le note IG.com. La semaine du
28 novembre, la veille du week-end, l’or continuait de reculer. Le Point rapporte d’ailleurs que le jeudi 1er décembre « l'or
a atteint (…) 1160,73 dollars l'once, son plus bas niveau depuis 10 mois »… Les marchés sont
confiants : les investisseurs attendent tranquillement « une hausse des taux directeurs imminente (…)
La Réserve fédérale américaine devrait relever ses taux directeurs pour éviter
une trop forte inflation, ce qui devrait renforcer le dollar et ôter de
l'intérêt à la valeur refuge qu'est l'or ». La limitation
d’importation éventuelle de l’or en Inde n’aide pas… surtout que le même chemin
semble être emprunté par la Chine, l’autre plus grand consommateur d’or au
monde : « Il est apparu cette
semaine que des banques qui exercent en Chine ont eu des difficultés à obtenir
les autorisations pour importer de l'or dans le pays » selon un
analyste de Natixis…
Ce même jour, le site Bullion Vault, qui titrait « Les cours de l'or atteignent
des nouveaux plus bas de 10 mois », expliquait les raisons de ce regain de
confiance dans l’économie américaine : « Le rapport
officiel des emplois non fermiers ont indiqué que l'économie US avait gagné 178
000 emplois en novembre, abaissant le taux
de chômage vers son niveau
le plus bas depuis mai 2007 à 4,6%. » Il revient d’ailleurs sur ce qui se passe concernant
le marché de l’or dans les deux pays traditionnellement très attachés au métal
jaune : « Les cours de l'or ont reculé dans la nuit et le prix
officiel chinois de l'or en yuans s'est établi au-dessus
des cotations de Londres, une nouvelle fois, affichant des primes positives de
+25 dollars par once, dans un contexte de restriction des
licences d'importations par la banque centrale du pays,
avant la période la plus importante pour les achats de métal jaune qu'est le
nouvel an chinois (28 janvier 2017).Le second plus grand pays consommateur d'or
au monde, l'Inde, a vu les cours dans son marché "gris" reculer de
23% par rapport au pic du 9 novembre, lorsque le gouvernement a soudainement
interdit les billets de banque à forte valeur nominale, avec les détaillants et
les clients inquiets par les inspecteurs des impôts, dans un contexte de lutte
contre la monnaie du marché noir par le gouvernement de Modi. »
Des chiffres sur l’économie américaine repris par Investing.com ce
lundi 5 décembre, jour où l’or a connu une baisse de « 0,97 % à 1166,45
$à 10:05 GMT, proche de son plus bas de jeudi de 1160,00 $, un niveau que l’on
n’avait pas constaté depuis février ». Pas sûr que la pression sur l’or s’allège après la réunion de la
FED : en effet, « les
investisseurs estiment à 93,9% la probabilité d’une seconde hausse des taux en
février » …
L’or atone : les marchés en attente des décisions de la BCE et de la FED
Mercredi
7, l’or cotait 1171,25 dollars au premier fixing de Londres « soit - 1,25
dollar par rapport au fixing d'hier après-midi » rapporte L’Express. La barre
des 1 200 dollars l’once semble s’éloigner inexorablement. Si l’effet
Trump a été intégré par les marchés, il continue de faire baisser le métal
doré comme le constate également cet article : « Le dollar s'est sensiblement repris, et les taux longs américains sont
remontés, dans la perspective d'une relance budgétaire de la future
administration Trump. Ainsi, en un mois, le rendement du T-Bond américain à dix
ans est passé d'environ 1,80% à 2,45% le 1er décembre, même s'il est maintenant
revenu à 2,36%. Autant de facteurs négatifs pour l'or. » L’Express
évoque aussi justement l’autre facteur aggravant le cours de l’or :
l’attente des prochaines orientations de la politique monétaire de la BCE,
notamment concernant le rachat obligataire, mais aussi de la FED – dont la
réunion se tiendra le 14 décembre et devrait aboutir à un relèvement des taux.
Malgré une petite reprise mardi 6 pour ABCBourse qui
reprend une news de CercleFinance.com, il est difficile de croire à une réelle
reprise du prix de l’or. Au premier fixing de Londres, l'once d'or cotait « 1171,15
dollars » soit + 8,95
dollars par rapport au fixing de la veille. Pour les analystes de Commerzbank,
« l'année 2017 s'annonce plus
favorable à l'or que 2016, et surtout son second semestre. «Nous nous attendons
à ce que la tendance haussière reprenne l'année prochaine», estiment les
spécialistes. «Les vents contraires (pour l'or) que constituent l'appréciation
du dollar et la hausse des taux devraient alors s'amenuiser, et la demande d'or
à des fins d'investissement devrait repartir, étant donné l'importance des
risques», pronostique une note de recherche ». Des perspectives plutôt positives donc même
si actuellement on peine à le croire.
Pour Investing.com,
l’or est effectivement sous la pression du relèvement des taux par la FED et
atteint des niveaux les plus bas depuis février 2016 ce lundi 5 décembre :
« Les
prix ont chuté jusqu’à 1157,00 $ lundi, un niveau qui n’avait pas été atteint
depuis le 5 février. (…) L’or demeure sous pression en vue de la hausse
des taux d’intérêt par la banque centrale américaine la semaine prochaine. D’après
l’outil de suivi des taux de la Fed d’Investing.com, les traders estiment la
probabilité d’un resserrement de la politique monétaire en décembre à 100%. » Reste à savoir comment réagira le cours de l’or une
fois ces décisions adoptées et le nouvel an chinois passé, fête durant laquelle
les Chinois achètent traditionnellement de l’or.
La Russie
et la Chine achètent de l’or
Au vu des perturbations régnant sur les marchés et des facteurs politiques,
l’or reste néanmoins une valeur refuge si l’on en croit les derniers achats de
la Russie et de la Chine. En effet, la Russie continue d’acheter la fameuse
relique barbare et ce, malgré un marché baissier : « La Russie vient
d'effectuer son plus gros achat d'or de ces 20 dernières années. En 24 mois,
les réserves d'or russes ont augmenté de presque 50 % et ont ainsi atteint
1 542 tonnes » comme
l’explique le journal autrichien Die
Presse dont les propos sont retranscris dans cet article de Sputnik
ce mercredi 7 novembre. En achetant de l’or, ces deux pays voient à long
terme : l’or est une valeur sûre… depuis 6 000 ans. « Ce phénomène intéressant et important
s'explique par le fait que la Russie et la Chine préfèrent miser sur un
développement de long terme. Comme l'indique Die Presse, l'or est « une
histoire trop longue » pour la plupart des spéculateurs, ainsi que pour
beaucoup d'investisseurs. Dans le même temps, l'or représente un bon choix pour
les banques centrales et les petits commanditaires. » Particuliers ou État,
l’or, même avec dans un marché baissier, reste un bon moyen d’assurer ses
arrières.
Shariah
Gold Standard : une révolution
C’est
une véritable révolution qui est en marche pour les pays musulmans avec la Norme charia n° 57 » édictée
par l’AAOIFI. « L’or certifié compatible avec la finance
islamique » titrait La Croix ce mardi 6 décembre :« Pour la première fois, une
instance de régulation reconnue, en l’occurrence l’Organisation d’audit et de
comptabilité des institutions de la finance islamique (AAOIFI), basée à
Bahreïn, a estimé lundi 5 novembre que l’or pouvait être un investissement
compatible avec les critères de la « charia », la loi islamique, qui
fixe ce qui est licite ou illicite en la matière. » Jusqu’à présent, acheter de
l’or pour les investisseurs respectant la charia, loi coranique, était un peu
compliqué : « Quand nous
demandions à des experts si investir dans l’or était compatible avec la finance
islamique, ils nous répondaient oui, non ou peut-être. C’est pour cela que nous
avons demandé à l’AAOIFI de clarifier la situation », s’est félicitée Nathalie Dempster, haute responsable au sein du
Conseil mondial de l’or (CMO), la fédération internationale des producteurs
d’or ». Pourquoi est-ce un événement notable pour le marché de l’or ?
Petites explications sur l’usage du minerai précieux vu par la loi
coranique : « Le statut
complexe que lui confère la tradition islamique a en effet singulièrement
limité son usage en tant qu’« actif investissable » (…) Au même titre
que l’argent, le blé, les dattes, l’orge ou le sel, l’or est classé dans une
catégorie de produits particuliers, dits « ribawi » – sans usure,
sans intérêt, sans profit. Toute transaction le concernant est soumise à des
règles très strictes mais aussi très complexes destinées, selon la loi
islamique, à lutter contre l’immoralité et prévenir les injustices. »Désormais,
de nouvelles perspectives s’ouvrent comme l’explique L’Orient le jour qui
relaie également l’information :« La publication du nouveau standard devrait permettre aux
investisseurs suivant la loi islamique, ou charia, d'investir en or physique,
mais également à travers des produits financiers comme des ETF (fonds
d'investissements adossés à des stocks physiques), s'est félicité le Conseil
mondial de l'or (CMO), fédération internationale des producteurs d'or. » Les conséquences sont énormes pour les producteurs
d’or : si 1 % de la finance islamique était investi dans l’or, cela ne
représenterait pas moins de 500 tonnes d’or achetés en plus par an…
La production d’or plafonne
Une autre information importante est relayée ici par RFI surtout si on fait le lien avec le nouveau Standard or charia : « La production des mines d'or a baissé pour le deuxième trimestre consécutif par rapport à l'an dernier. Certains estiment qu'on a déjà dépassé le «pic or», et que la production d'or ne fera plus que régresser. » Au 3etrimestre 2016, 847 tonnes d'or ont été extraites au total. Les gisements s’appauvrissent avec seulement 1 g du précieux métal par tonnes de minerai charrié. Quant à en trouver d’autres, les prix actuels de l’or ne permettent pas aux groupes miniers d’investir : « Trouver de nouveaux gisements n'est plus la priorité des groupes miniers, le niveau actuel des cours du métal jaune, 1170 dollars l'once contre près de 1900 dollars en 2012, ne leur permet plus les dépenses d'investissement somptuaires du début des années 2000, parce qu'ils sont endettés. » Même si l’article se veut rassurant en expliquant que d’autres pays ont de l’or dans leurs sous-sols (Colombie, Birmanie…) et que le stock existant, en pièces, lingots ou bijou est colossal, il n’en reste pas moins que l’or va, semble-t-il, devenir un bien de plus en plus rare surtout donc avec la nouvelle norme charia évoquée ci-dessus qui pourrait augmenter la demande mondiale en or de plusieurs centaines de tonnes… Et la logique veut que ce qui se fait rare… coûte plus cher !