Revue du Web de l’or du 22/12/2016 : 2016, une année blanche pour l’or ?
Par joubert le vendredi 23 décembre 2016, 16:41 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
Bien que l’or ait connu un premier semestre florissant, la fin d’année est plutôt sur une tendance baissière. Un mouvement qui ne semble pas s’arrêter pour le moment, malgré un petit rebond en milieu de semaine. L’économie américaine semble être en forme, la FED va encore remonter ses taux en 2017 et le billet vert se porte bien : des facteurs plutôt négatifs pour l’or, le métal doré qui suscite toujours autant l’engouement à travers le monde même si les investisseurs s’en détournent… pour le moment. Voici notre revue de presse sur l’or !
FED : les prochains relèvements pèsent sur l’or
Vendredi dernier, le 16 décembre, Romandie, dans une news de l’AFP/AWP, est revenue sur les
raisons de la baisse de cette semaine, notamment marquée par la décision de la
FED de relever les taux: « L'or a
poursuivi sa baisse cette semaine, alors que le dollar continue de grimper,
soutenu par la perspective d'une série de relèvements du taux directeur de la
Réserve fédérale américaine (Fed). Le cours de l'or a atteint en séance 1121,03
dollars l'once vendredi, à son plus bas depuis plus de dix mois (…) Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à
1131,60 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1163,60 dollars le vendredi
précédent.» Certains analystes se veulent pourtant optimistes,
affirmant que « la hausse des taux n'est pas forcément négative pour l'or,
s'il s'agit d'une réaction à une hausse de l'inflation ». Le temps le dira…
Pas de reprise en début de semaine
Ce lundi 19 décembre, l’or a continué de baissé, n’affichant « plus qu’une avance de 7% en un an »
comme l’explique LeRevenu.com. Ainsi, ce début de
semaine, il a atteint son plus bas… depuis 10 mois, à 1 139 dollars
l’once, loin des 1 366 de juillet dernier qui représentaient « un gain de 30% au premier semestre ».
L’appréciation du dollar continue de peser sur l’or. Le relèvement des taux par
la FED, la semaine dernière, n’a pas joué en sa faveur, surtout que d’autres
relèvements, au moins deux, semblent se profiler. Les investisseurs se
détournent ainsi de l’or, attirés par le programme alléchant du nouveau
président des États-Unis : « L’espoir
que suscite le programme économique du futur président américain détourne
nombre d’investisseurs des placements refuges, l’or en particulier et les
emprunts d’État, au profit d’actifs plus risqués comme les actions. »
Ainsi, les grands producteurs d’or ont vu leurs actions perdre de la
valeur : 17 % pour Barrick Gold, 18 % pour Newmont Mining. Néanmoins,
elles affichent respectivement une plus-value de 92 et 75 % depuis
janvier 2016.
Mardi, « pas
de miracle au terme du premier fixing du jour à Londres : l'once d'or cotait ce
matin 1132,75 dollars (- 3,5 dollars par rapport au fixing d'hier
après-midi) » pour
CercleFinance.com, relayé par ABC Bourse. Point de
perspective positive à l’horizon pour le moment, « les obligations d’État de référence à 10 ans avoisinent toujours les
2,60% ». De plus, lundi 19
décembre, dans son discours, Janet Yellen, présidente de la FED, « a notamment relevé que le marché américain
de l'emploi n'avait jamais été aussi solide depuis presque dix ans et qu'en
dépit de quelques points négatifs, des signes avant-coureurs de hausses des
salaires étaient décelables ».
Petit rebond pour l’or mercredi 22 décembre
Petit, le terme est encore trop fort : l’or s’est apprécié de 8,7 dollars par
rapport à la dernière séance la veille sur les marchés de Londres au terme du
premier fixing, arrivant péniblement à 1 134,4 dollars l’once. TradingSat relève d’ailleurs que les
ETF aurifères n’ont pas bougé cette séance, mais atteignent cependant des
niveaux bas, notamment au sujet du « SPDR Gold Shares
américain, le premier ETF aurifère au monde dont l'encours était stable hier
soir à 828,1 tonnes. Il s'agit
cependant de son plus bas niveau depuis le début du mois de mai, ainsi que
d'une tendance générale, selon les analystes Matières premières de Commerzbank ».
Or :
le bilan de l’année 2016
« Et si 2016 était une année blanche pour l'or ? », voilà comment Le Figaro a
intitulé un article paru mardi 20 décembre. Après un premier semestre qui a
fait gagner 30 % à l’or, ces dernières semaines, c’est la dégringolade :
« Sous pression avec le rebond des
actifs risqués post-élection américaine, l'once d'or est également pénalisée
par la perspective d'une politique monétaire plus agressive l'année prochaine
avec trois relèvements de taux annoncés contre deux précédemment. » Mais pas rapport à janvier 2016, la situation
n’est pas si catastrophique : «À
quelques jours de la fin de l'année, certains observateurs voient l'once d'or
terminer fin décembre à son niveau de début janvier, autour de 1 070
dollars. »
Quelles
perspectives pour 2017 ?
Vous pouvez donc légitimement vous posez la
question suivante : jusqu’où cette baisse de l’or va-t-elle aller ? et surtout, va-t'elle continuer l’année prochaine ? Selon un analyste, sur MorningStar.fr, « la faiblesse actuelle du métal jaune pourrait
perdurer ». Ses arguments ? L’annonce de deux autres relèvements
par la FED qui devraient à nouveau mettre à mal l’or, s’il on en croit la réaction
du métal doré suite au relèvement des taux de la FED le 14 décembre et de probables
augmentations des taux à venir : « La décision de la Fed de relever son taux directeur de 25
points de base mercredi 14 décembre était largement attendue par le marché. Les
investisseurs ont néanmoins été surpris par l’annonce d’une hausse de 75 points
de base l’an prochain (soit 3 hausses au lieu de 2 prévues jusqu’ici).Cet élément de surprise a provoqué une chute de 20
dollars de l’once d’or à 1140 dollars. » Un effet négatif
certes sur le court terme mais « sur le long terme, notre prévision pour l’or est de
1300 dollars l’once ».
Pour Henry To qui a publié un article sur MarketWatch, l’or est
l’investissement avec le plus gros potentiel de redressement pour 2017. Pourquoi ?
La politique de Trump devrait augmenter la dette déjà faramineuse de l’État et
mener tout droit à l’inflation. Quant à la baisse des achats d’or de la Chine
et de l’Inde au 3e trimestre 2016, « selon le World Gold Council, la demande mondiale de bijoux, qui
représente la moitié de la demande annuelle d'or, a diminué de 21% d'une année
sur l'autre au troisième trimestre ». La baisse de cette année est
d’ailleurs due aussi à la coexistence de plusieurs facteurs comme les restrictions
concernant l’importation de l’or en Chine ou la démonétisation des deux billets
les plus utilisés en Inde. Étant donné qu’il y a peu de chances que ces
facteurs ne se retrouvent cette année, il n’y a donc rien d’alarmant à cette
diminution des achats. Enfin, « les
entrées spéculatives dans le SPDR Gold Trust GLD, -0,18% ont capitulé, ce qui
suggère un bon point d'entrée».
La fièvre
de l’or
L’or
fascine toujours autant, malgré son prix en baisse, et ce, à travers le monde…
au point de faire tourner les têtes aux hommes même les plus sensés, comme en
témoigne cet article de Jeune
Afrique du mercredi 21 décembre. À cause d’une rumeur, des milliers
d’orpailleurs se sont rués « sur la
région de Tijirit, à quelques centaines de kilomètres de Nouakchott »
en Mauritanie. Après avoir investi dans un droit pour rechercher le minerai précieux,
un détecteur de métaux, un 4x4 et autre matériel, ces hommes sont rentrés chez
eux, faute d’avoir fait fortune : « En fait de fortune, les plus chanceux ont déniché quelques onces d’or
qui ont à peine remboursé les frais engagés. Certains, qui ont englouti tous
leurs biens dans ce mirage, sont devenus fous, dit-on. Comme en Californie puis
au Klondike au XIXe siècle, il était sacrément difficile, même pour des gens
sensés, de résister à une telle poussée de fièvre… »
Mais pas besoin d’aller si loin pour constater la fascination qu’exerce l’or.
En effet, en Bretagne, une des rares régions de l’Hexagone qui soit aurifère,
les prospections vont bon train, notamment « dans
le bassin de Châteaulin (Finistère), au pied des monts d'Arrée », comme le rapporte Le Parisien dans un
article paru le samedi 17 décembre. « SGZ France SAS, filiale d'une importante
société australienne, Scotgold Resources Limited, a sollicité un périmètre de
66 km² sur toutes les communes concernées [Lopérec, Pleyben, Saint-Ségal, Brasparts et Pont-de-Buis, ndlr]. La seconde, Sudmine, se limiterait, quant à elle, à un site de la
commune de Lopérec ». Si pour le moment, les recherches en
sont seulement aux prémices, avec des demandes de permis de recherches
minières, les sols bretons semblent être riches en métal
doré : « Sudmine pense pouvoir
extraire près de 4 t d'or des sous-sols de Lopérec. »
Les mines
d’or clandestines font toujours des morts
Il est primordial de savoir d’où provient l’or, alors même qu’il existe de trop
nombreuses mines illégales à travers le monde, où les conditions de travail
sont déplorables et les effets sur l’environnement dévastateurs. Cette semaine,
Le Point rapporte à nouveau un accident dans
une mine qui a fait une vingtaine de morts en République démocratique du Congo,
où une crise politique fait d’ailleurs rage. « Au moins 20
personnes sont mortes dans un éboulement survenu la nuit de samedi à ce
dimanche dans un carré minier à Makungu », dans le sud du Sud-Kivu, a
déclaré le ministre des Mines de cette province, Apollinaire Bulindi (…)
L'éboulement pourrait avoir été provoqué par des pluies très abondantes. (…) Les « creuseurs
artisanaux » se comptent par dizaines de milliers au Congo. (…) Les
accidents dans les mines exploitées par des creuseurs artisanaux au Congo sont
fréquents et souvent très meurtriers, mais largement sous-documentés compte
tenu des endroits extrêmement enclavés où ils se produisent.» Des mines
illégales que les autorités peinent bien à maîtriser en raison des conditions
politiques plus que tendues…
Voilà pour nos revues de presse sur l’or… en 2016. Passez d’excellentes fêtes de fin d’année !