FED : les prochains relèvements pèsent sur l’or
Vendredi dernier, le 16 décembre,
Romandie, dans une news de l’AFP/AWP, est revenue sur les raisons de la baisse de cette semaine, notamment marquée par la décision de la FED de relever les taux: « L'or a poursuivi sa baisse cette semaine, alors que le dollar continue de grimper, soutenu par la perspective d'une série de relèvements du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed). Le cours de l'or a atteint en séance 1121,03 dollars l'once vendredi, à son plus bas depuis plus de dix mois (…) Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1131,60 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1163,60 dollars le vendredi précédent.» Certains analystes se veulent pourtant optimistes, affirmant que « la hausse des taux n'est pas forcément négative pour l'or, s'il s'agit d'une réaction à une hausse de l'inflation ». Le temps le dira…

Pas de reprise en début de semaine
Ce lundi 19 décembre, l’or a continué de baissé, n’affichant « plus qu’une avance de 7% en un an » comme l’explique LeRevenu.com. Ainsi, ce début de semaine, il a atteint son plus bas… depuis 10 mois, à 1 139 dollars l’once, loin des 1 366 de juillet dernier qui représentaient « un gain de 30% au premier semestre ». L’appréciation du dollar continue de peser sur l’or. Le relèvement des taux par la FED, la semaine dernière, n’a pas joué en sa faveur, surtout que d’autres relèvements, au moins deux, semblent se profiler. Les investisseurs se détournent ainsi de l’or, attirés par le programme alléchant du nouveau président des États-Unis : « L’espoir que suscite le programme économique du futur président américain détourne nombre d’investisseurs des placements refuges, l’or en particulier et les emprunts d’État, au profit d’actifs plus risqués comme les actions. » Ainsi, les grands producteurs d’or ont vu leurs actions perdre de la valeur : 17 % pour Barrick Gold, 18 % pour Newmont Mining. Néanmoins, elles affichent respectivement une plus-value de 92 et 75 % depuis janvier 2016.

Mardi, « pas de miracle au terme du premier fixing du jour à Londres : l'once d'or cotait ce matin 1132,75 dollars (- 3,5 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) » pour CercleFinance.com, relayé par
ABC Bourse. Point de perspective positive à l’horizon pour le moment, « les obligations d’État de référence à 10 ans avoisinent toujours les 2,60% ». De plus, lundi 19 décembre, dans son discours, Janet Yellen, présidente de la FED, « a notamment relevé que le marché américain de l'emploi n'avait jamais été aussi solide depuis presque dix ans et qu'en dépit de quelques points négatifs, des signes avant-coureurs de hausses des salaires étaient décelables ». 

Petit rebond pour l’or mercredi 22 décembre

Petit, le terme est encore trop fort : l’or s’est apprécié de 8,7 dollars par rapport à la dernière séance la veille sur les marchés de Londres au terme du premier fixing, arrivant péniblement à 
1 134,4 dollars l’once. TradingSat relève d’ailleurs que les ETF aurifères n’ont pas bougé cette séance, mais atteignent cependant des niveaux bas, notamment au sujet du « SPDR Gold Shares américain, le premier ETF aurifère au monde dont l'encours était stable hier soir à 828,1 tonnes. Il s'agit cependant de son plus bas niveau depuis le début du mois de mai, ainsi que d'une tendance générale, selon les analystes Matières premières de Commerzbank ».

Or : le bilan de l’année 2016
« Et si 2016 était une année blanche pour l'or ? », voilà comment
Le Figaro a intitulé un article paru mardi 20 décembre. Après un premier semestre qui a fait gagner 30 % à l’or, ces dernières semaines, c’est la dégringolade : « Sous pression avec le rebond des actifs risqués post-élection américaine, l'once d'or est également pénalisée par la perspective d'une politique monétaire plus agressive l'année prochaine avec trois relèvements de taux annoncés contre deux précédemment. »  Mais pas rapport à janvier 2016, la situation n’est pas si catastrophique : «À quelques jours de la fin de l'année, certains observateurs voient l'once d'or terminer fin décembre à son niveau de début janvier, autour de 1 070 dollars. »

Quelles perspectives pour 2017 ?
Vous pouvez donc légitimement vous posez la question suivante : jusqu’où cette baisse de l’or va-t-elle aller ? et surtout, va-t'elle continuer l’année prochaine ? Selon un analyste, sur MorningStar.fr, « la faiblesse actuelle du métal jaune pourrait perdurer ». Ses arguments ? L’annonce de deux autres relèvements par la FED qui devraient à nouveau mettre à mal l’or, s’il on en croit la réaction du métal doré suite au relèvement des taux de la FED le 14 décembre et de probables augmentations des taux à venir : « La décision de la Fed de relever son taux directeur de 25 points de base mercredi 14 décembre était largement attendue par le marché. Les investisseurs ont néanmoins été surpris par l’annonce d’une hausse de 75 points de base l’an prochain (soit 3 hausses au lieu de 2 prévues jusqu’ici).Cet élément de surprise a provoqué une chute de 20 dollars de l’once d’or à 1140 dollars. » Un effet négatif certes sur le court terme mais « sur le long terme, notre prévision pour l’or est de 1300 dollars l’once ».

Pour Henry To qui a publié un article sur
MarketWatch, l’or est l’investissement avec le plus gros potentiel de redressement pour 2017. Pourquoi ? La politique de Trump devrait augmenter la dette déjà faramineuse de l’État et mener tout droit à l’inflation. Quant à la baisse des achats d’or de la Chine et de l’Inde au 3e trimestre 2016, « selon le World Gold Council, la demande mondiale de bijoux, qui représente la moitié de la demande annuelle d'or, a diminué de 21% d'une année sur l'autre au troisième trimestre ». La baisse de cette année est d’ailleurs due aussi à la coexistence de plusieurs facteurs comme les restrictions concernant l’importation de l’or en Chine ou la démonétisation des deux billets les plus utilisés en Inde. Étant donné qu’il y a peu de chances que ces facteurs ne se retrouvent cette année, il n’y a donc rien d’alarmant à cette diminution des achats. Enfin, « les entrées spéculatives dans le SPDR Gold Trust GLD, -0,18% ont capitulé, ce qui suggère un bon point d'entrée». 



La fièvre de l’or
L’or fascine toujours autant, malgré son prix en baisse, et ce, à travers le monde… au point de faire tourner les têtes aux hommes même les plus sensés, comme en témoigne cet article de Jeune Afrique du mercredi 21 décembre. À cause d’une rumeur, des milliers d’orpailleurs se sont rués « sur la région de Tijirit, à quelques centaines de kilomètres de Nouakchott » en Mauritanie. Après avoir investi dans un droit pour rechercher le minerai précieux, un détecteur de métaux, un 4x4 et autre matériel, ces hommes sont rentrés chez eux, faute d’avoir fait fortune : « En fait de fortune, les plus chanceux ont déniché quelques onces d’or qui ont à peine remboursé les frais engagés. Certains, qui ont englouti tous leurs biens dans ce mirage, sont devenus fous, dit-on. Comme en Californie puis au Klondike au XIXe siècle, il était sacrément difficile, même pour des gens sensés, de résister à une telle poussée de fièvre… »

Mais pas besoin d’aller si loin pour constater la fascination qu’exerce l’or. En effet, en Bretagne, une des rares régions de l’Hexagone qui soit aurifère, les prospections vont bon train, notamment « dans le bassin de Châteaulin (Finistère), au pied des monts d'Arrée », comme le rapporte
Le Parisien dans un article paru le samedi 17 décembre. « SGZ France SAS, filiale d'une importante société australienne, Scotgold Resources Limited, a sollicité un périmètre de 66 km² sur toutes les communes concernées [Lopérec, Pleyben, Saint-Ségal, Brasparts et Pont-de-Buis, ndlr]. La seconde, Sudmine, se limiterait, quant à elle, à un site de la commune de Lopérec ». Si pour le moment, les recherches en sont seulement aux prémices, avec des demandes de permis de recherches minières, les sols bretons semblent être riches en métal doré : « Sudmine pense pouvoir extraire près de 4 t d'or des sous-sols de Lopérec. »

 

Les mines d’or clandestines font toujours des morts
Il est primordial de savoir d’où provient l’or, alors même qu’il existe de trop nombreuses mines illégales à travers le monde, où les conditions de travail sont déplorables et les effets sur l’environnement dévastateurs. Cette semaine,
Le Point rapporte à nouveau un accident dans une mine qui a fait une vingtaine de morts en République démocratique du Congo, où une crise politique fait d’ailleurs rage. « Au moins 20 personnes sont mortes dans un éboulement survenu la nuit de samedi à ce dimanche dans un carré minier à Makungu », dans le sud du Sud-Kivu, a déclaré le ministre des Mines de cette province, Apollinaire Bulindi (…) L'éboulement pourrait avoir été provoqué par des pluies très abondantes. (…)  Les « creuseurs artisanaux » se comptent par dizaines de milliers au Congo. (…) Les accidents dans les mines exploitées par des creuseurs artisanaux au Congo sont fréquents et souvent très meurtriers, mais largement sous-documentés compte tenu des endroits extrêmement enclavés où ils se produisent.» Des mines illégales que les autorités peinent bien à maîtriser en raison des conditions politiques plus que tendues…

 

Voilà pour nos revues de presse sur l’or… en 2016. Passez d’excellentes fêtes de fin d’année !