L’or continue de baisser…

La semaine dernière, l’or a continué sur la même trajectoire : il a continué à baisser. Après une belle progression au premier semestre 2016, le dernier trimestre s’annonce plutôt mitigé. Ainsi, vendredi 7 octobre, « l’once d’or se négociait à 1258,75 dollars. S’approchant de la barre des 1 250 dollars » alors que 3 jours plus tôt, il se négociait à 1 281 dollars… Le Monde précise dans son article du samedi 8 octobre que « le cours a subi ainsi son plus fort recul sur une semaine depuis quatre mois ». Lissée sur l’année, la progression du cours de l’or, néanmoins intéressante par rapport à d’autres actifs, n’est désormais plus que de 18 %.

Dimanche,
Le Temps revenait également sur cette baisse soudaine du métal doré en titrant « La progression de l’or subit un coup d’arrêt brutal ». En effet, malgré une performance solide cette année, l’or a chuté de « 80 dollars en 6 séances » alors même que tous les facteurs sont plutôt favorables à une hausse des cours de la relique barbare. Perte de confiance dans les banques centrales – avec la Deutsche Bank plutôt mal en point –, des actifs risqués plus volatils, un climat politique tendu et incertain entre les présidentielles américaines dans moins d’un mois ainsi que le référendum sur la réforme constitutionnelle en Italie, ces indices négatifs ne renforcent pas pour autant l’or. Certains pensent que « l’explication la plus probante de ce recul de l’or est à chercher du côté des positions spéculatives, qui étaient largement acheteuses sur le métal jaune. Des dénouements de positions seraient donc à l’origine de ce mouvement abrupt sur les cours ». En cause aussi peut-être, les perspectives de relèvement des taux américains par la Fed. Mais pour le journal suisse, la raison est claire : « Le recul des cours aurifères nous semble être une consolidation qui peut être utilisée pour acheter ou compléter des positions en or. Dans le monde actuel, l’or nous semble toujours offrir des vertus en cas d’événement extrême ou imprévu. »

En effet, les anticipations de taux pèsent toujours pour ABCBourse« les 1 340 dollars que l'once dépassait encore le 26 septembre dernier semblent bien loin. En effet, depuis lors, les anticipations de relèvement de ses taux par la Fed se sont renforcées. Selon l'indice FedWatch du CME, 64% des opérateurs sont d'avis que la banque centrale américaine relèvera ses taux directeurs le 14 décembre prochain, soit presque un an jour pour jour après son premier 'tour de vis' depuis mi 2006 » expliquait le site ce mardi 11 octobre. Enfin, le dollar qui monte est plutôt défavorable à l’or…

Légère remontée de l’or après le fort recul de la semaine dernière
Si la semaine du 3 octobre a vu « les futures sur l'or vivre leur pire semaine en plus de 3 ans », l’or remonte désormais un peu depuis lundi 10 octobre. Pour
Investing.com, « l'or pour livraison en décembre sur le Comex progresse de 1.2 % à son plus haut de la séance à $1 266.75 l'once troy. Il a terminé à $1 262.05, en hausse de $10.05, ou 0.8%. » Le site explique lui aussi que l’or, malgré le contexte économique pas très florissant, ne monte pas « étant donné qu’il (le dollar) plombe la demande d'actifs alternatifs et rend les matières premières libellées en dollars plus coûteuses pour les détenteurs de devises étrangères».

Un euro affaibli
Pendant que le billet vert se renforce face à toutes les devises… la monnaie unique européenne, elle, connaît un moins bien. Résultat : l’or s’apprécie plutôt vivement en euros. « L'appréciation relativement vive de la valeur refuge en euros peut s'expliquer par la dépréciation de la monnaie unique européenne, sous pression ces derniers jours face au dollar américain. Rappelons que l'euro était monté jusqu'à 1,16 dollar au début du mois de mai dernier, avant d'entamer un mouvement de repli irrégulier. En effet, les 1,10 dollar l'euro ont été 'cassés' à la fin du mois de juillet, puis la devise européenne avait repris, mi-août, le chemin des 1,1350 dollar » d’après
ABCBourse.

Les raisons de cette dépréciation de l’euro ? Pour
Boursorama, qui rapporte les propos d’un analyste du site de news DailyFX, il s’agit d’une accumulation de facteurs pesant alors un peu trop lourd sur la monnaie européenne. Brexit, contexte géopolitique avec la Russie, mais aussi la situation de la Deutsche Bank ne jouent pas vraiment en sa faveur.

Faut-il acheter ou pas ?

Du coup, dans ce contexte, il est légitime de se demander si c’est le bon moment pour se positionner sur l’or… ou s’il vaut mieux attendre que cela baisse encore. Pour IG.com, la situation actuelle indique « le doute et un potentiel rebond des cours. Un mouvement adverse vis-à-vis des vendeurs qui avaient repris l’initiative est donc possible».

Pour Alain Corbani, gérant du fonds Global Gold & Precious chez Finance SA interviewé par
Boursorama, pour qui l’or a souffert de l’appréciation du dollar, des rumeurs de « tapering » par la BCE avec une baisse éventuelle des rachats d’obligations ainsi que de relèvement des taux par la FED, il faut « s'attendre à court terme à une période d'observation avant de reprendre le trend haussier car les raisons fondamentales militant en faveur d'une appréciation du cours de l'or et des mines sont intactes ».

Les analystes de Goldman Sachs, eux, dont le journal 
Les Échos rapporte les propos, voient « en tous cas dans cette glissade de l’or une « opportunité d’achat » en dessous des 1250 dollars. Un bon niveau d’intervention « au cas où », si de nouvelles turbulences étaient observées sur le plan de la croissance».


La vente de l’or par les particuliers continue de progresser

À l’heure où il est conseillé d’acheter de l’or, d’autres continuent d’en vendre pour mettre  un peu de beurre dans les épinards mais pas uniquement. Dans Le Berry Républicain, un article revient sur l’évolution de la vente d’or par les particuliers qui se tasse légèrement ces derniers temps. La nouveauté aujourd’hui : les personnes issues des classes supérieures poussent désormais la porte des boutiques d’achat d’or.

Quant à la raison pour laquelle les gens vendent leurs bijoux en or ? Elles «ont beaucoup changé en une décennie. Avant, les particuliers avaient coutume de venir chez moi pour faire fondre leurs bijoux afin d’en fabriquer de nouveaux. Désormais, ils préfèrent les vendre ou les faire fondre plutôt que d’acheter des bijoux chers qui seront vite démodés. J’ai beaucoup de personnes âgées qui préfèrent vendre leurs beaux bijoux par crainte de se les faire voler dans la rue ! »