L’or au plus bas depuis juin 

Alors que tous les signaux devraient pourtant être en faveur du métal précieux, l’or dégringole à son plus bas depuis le 24 juin, une baisse amorcée ce vendredi 30 septembre. L’une des plus grandes banques allemandes, la Deutsche Bank, menace de s’effondrer. Cette banque, systémique, risquerait d’entraîner avec elle l’économie encore plus bas qu’elle ne l’est. Monte dei Paschi, troisième banque italienne et sans doute la plus ancienne, est, elle aussi, au bord de la faillite… Les taux négatifs et le contexte géopolitique ne sont pas non plus très rassurants pour les investisseurs si l’on en croit ProfesseurForex.com. Ils devraient ainsi normalement se rabattre sur l’or.

Mais il n’en est rien. Un certain goût du risque est revenu sur les marchés. Après une période atone, l’or est descendu mardi 4 octobre sous la barre symbolique des 1 300 dollars l’once.
Un article du Figaro rappelle que l’or avait connu une hausse suite au Brexit : « L'once d'or est tombée vers 13H50 GMT à 1281,65 dollars, son niveau le plus faible depuis le 24 juin, jour où le cours de cette valeur refuge par excellence s'était envolé, à des plus hauts sommets en plus de deux ans, suite à la victoire des partisans à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), porté par les incertitudes sur l'impact économique d'une telle décision. »

Les rumeurs de relèvement des taux
Autre facteur défavorable à une progression de l’or : un éventuel relèvement des taux d’intérêts par la FED. Bien que la dernière réunion ait aboutie à un statu quo concernant la politique monétaire américaine, les jours suivants les déclarations sont venus semer le trouble concernant un éventuel relèvement des taux cet hiver, lors d’une des réunions de la FED, probablement celle de décembre. Ces annonces ont eu un effet catalyseur sur les marchés. Ce même article du Figaro du 4 octobre rapporte d’ailleurs l’analyse de Jameel Ahmad de ForexTime (FXTM) :« Si la probabilité que la Fed relève ses taux d'intérêts aux Etats-Unis augmente encore dans les prochains jours, l'or pourrait encore reculer. »

L’Express évoque, quant à lui, ce jeudi 5 octobre des rumeurs sur une éventuelle révision de la politique monétaire… européenne : une baisse des rachats d’obligations pourrait être d’actualité à partir d’avril 2017. « Selon Bloomberg, un “consensus non officiel” serait en train d'émerger au sein de la banque centrale présidée par Mario Draghi quant à la nécessité de diminuer le programme de rachat obligataire. Bref, le “QE à l'Européenne” pourrait voir son montant mensuel actuel diminuer à partir d'avril 2017. » Beaucoup de suppositions qui rendent les marchés fébriles et assez imprévisibles. Pour les analystes du chef de file mondial dans le commerce et le financement des métaux, l’or ne devrait pas remonter pour le moment. « D'un point de vue technique, les analystes de ScotiaMocatta estiment que le cours de l'once est actuellement survendu et qu'un rebond est possible à court terme. Mais les indicateurs sont globalement négatifs à plus longue échéance. Prochain support identifié à 1.251,5 dollars. »

La reprise du dollar
Pendant ce temps-là, le dollar, lui, se porte plutôt bien. En effet, ce mardi 4 le billet vert s’appréciait encore. Et un dollar qui monte est donc plus rémunérateur. Une tendance qui met à mal l’or qui, par définition, ne rapporte rien. C’est ainsi que
Le Figaro titrait « La hausse du dollar pèse sur le cours de l'or » ainsi que Tradingsat.com « Le dollar US enfonce le cours de l’or sous le seuil des 1 300$ » ce mardi.

En cause dans cette reprise de la monnaie US ? Toujours ces rumeurs de relèvement des taux, comme l’explique
Investing.com. Mais le site évoque également les chiffres positifs concernant l’activité manufacturière ainsi que la confiance des Américains. « Le dollar s'est renforcé après que Institute for Supply Management a indiqué lundi que son indice sur l'activité manufacturière a grimpé à 51.5 le mois dernier, comparé à 49.4 en août. Les analystes prévoyaient une hausse à 50.3. Les rapports sont optimistes concernant la santé de l'économie après les bons chiffres de vendredi sur la confiance des consommateurs américains. »


Des marchés incompréhensibles
Un vent de mystère vole néanmoins au-dessus des marchés actuellement. C’est ce que Philippe Béchade, analyste, évoque, toujours ce mardi 4 octobre. Malgré la baisse du PIB américain, le dollar s’apprécie. Même le pétrole gagne du terrain alors qu’avec un billet vert fort il devrait corriger de – 1 à -2%. L’auteur le précise sur
Labourseauquotidien.com : « L’or et le pétrole sont souvent liés par leur rapport inverse au dollar… et là, c’est l’or qui dévisse brutalement de -2% sous 1306 $, en direction de 1285 $/once. Vous y comprenez quelque chose ? Nous non plus ! »


Le Sénat veut récupérer l’or des smartphones
Chaque jour, sous  nos yeux, une mine d’or reste là, inexploitée. Non pas celle dans les sols ou les rivières mais plutôt dans nos… smartphones, ceux qui ne fonctionnent plus et que nous gardons plus exactement. Un rapport du Sénat présenté le 28 septembre dernier évaluerait à 100 millions le nombre de téléphones hors d’usage qui dorment dans les tiroirs des Français. Comme l’indique 01net.com qui rapporte les propos d’une sénatrice écologiste, Marie-Christine Blandin, « il y a 200 grammes d’or dans une tonne de cartes électroniques, quand on en trouve moins de 5 grammes dans une tonne de minerai ». Comment faire pour récupérer cette manne ? « Pour éviter ce phénomène de stockage des anciens appareils et des dérives de leur traitement après utilisation, le rapport recommande donc plusieurs actions. Une campagne de collecte pourrait tout d’abord être organisée pour vider les tiroirs des 100 millions de smartphones qui s’y trouvent. » En effet, les Français font figure de mauvais élèves puisque seulement 15 % des téléphones vendus en France sont recyclés… Les opérateurs sont également pointés du doigt car comme l’évoque Le Figaro « les vendeurs ont pourtant une obligation de reprise lors de l'achat d'un nouvel appareil. Cette obligation a été mise en place par une directive européenne datant de juillet 2012, dite directive D3E (Déchets d'équipements électriques et électroniques). »