L’or en baisse 

À la fin de la semaine dernière, l’or a continué de baisser, moins abruptement que la semaine précédente qui avait vu le métal doré connaître le plus fort recul en une semaine depuis 4 mois. Vendredi 14 octobre, il débutait la journée à 1 256,15 dollars au premier fixing de Londres… alors que L’Express rappelle dans un article publié ce même jour que « les 1340 dollars étaient toujours tenus le 26 septembre dernier », soit à peine 3 semaines auparavant, et titrait « Or : toujours pas de rebond pour la valeur refuge » laissant poindre une attente fébrile envers le minerai.

En fin de journée, il atteignait ainsi son point le plus bas de la semaine, à 1246,11 dollars l'once. Deux causes sont évoquées par
Zonebourse.com pour expliquer ce léger repli : les perspectives d’une hausse des taux par la FED lors de la réunion des 13 et 14 décembre prochains mais aussi un billet vert en bonne forme : « La perspective d'une hausse des taux de la Fed pénalise les métaux précieux, explique Fawad Razaqdawa, de FXTM. "Ces actifs qui ne rapportent pas de dividende et qui sont cotés en dollar reculent quand le dollar et les rendements obligataires augmentent", a-t-il expliqué. La hausse du billet vert pénalise en effet les investisseurs détenant d'autres devises en affectant leur pouvoir d'achat. » Et L’Express de préciser : « La probabilité implicite de voir la Fed relever ses taux lors de la réunion des 13 et 14 décembre, qui hier frôlait les 70%, est revenue à 65,1%, selon l'indicateur FedWatch calculé par le CME. Mais ce taux reste très supérieur à 50%. »

Un rebond cette semaine et une consolidation en cours 

Après un lundi 17 octobre fini à 1254,80 dollars l’once, mardi 18 l’or connaît un rebond, certes très contenu comme l’indique IG.com. Ce mercredi 19 octobre, le métal précieux a enfin redoré son blason. BullionVault indiquait que «les cours de l'or ont atteint mercredi midi à Londres des pics de deux semaines en dollars US et en euros, dépassant les 1 270 dollars l'once » pour finir à 1269,75 dollars au fixing de l’après-midi sur le marché de Londres.

Les raisons de cette hausse 
Pourquoi cette petite progression ? Selon L’Express, « le rendement de l'obligation d'État fédérale américaine à dix ans a culminé le 14 octobre tout près de 1,80 %. Puis il s'est détendu : le voilà revenu ce midi sous 1,75 % ». La publication d’un indice des prix à la consommation, moins élevé que prévu, a également joué en faveur du métal doré. Les spécialistes de la Commerzbank, deuxième banque allemande, relèvent en outre une baisse de la probabilité des relèvements des taux américains : « La probabilité de voir la Réserve fédérale américaine relever ses taux s'est un peu amoindrie. »

Pour
FxEmpire, le dollar en berne sert l’or mais pas seulement : « Les catalyseurs derrière le mouvement sont la faiblesse du dollar américain, une baisse des rendements du Trésor et recul des soucis quant à l’issue de l’élection présidentielle américaine en novembre. »

Il est encore temps de miser sur l’or

Mais alors que l’or remonte, faut-il se positionner sur le métal précieux ou attendre une éventuelle baisse ? Capital.fr est formel : ils ont interrogé des experts qui sont d’accord pour dire que cette baisse est une réelle opportunité d’achat d’or. Ainsi « François de Lassus, de CPoR Devises, juge en effet que tout geste de la Réserve fédérale américaine devrait rester mesuré, tandis que la BCE a récemment rassuré sur ses mesures de soutien. » Traduction : certains événements devraient soutenir l’or qui pourrait repartir à la hausse. De toutes les façons, que l’or baisse ou pas, ce spécialiste interviewé dans l’article se veut rassurant quant à l’or : « L’environnement de taux d’intérêt réels (c’est-à-dire déduction faite de l’inflation) négatifs ou très bas au Japon et en Europe est très favorable à l’or, jugé "compétitif" face à des obligations qui rapportent peu, ainsi que face à des placements alternatifs peu rémunérateurs. En outre, "les banques centrales continuent d’acheter de l’or, ce qui constitue un soutien aux cours", relève-t-il. »

Un regain pour l’or
Avec ces perspectives économiques incertaines, que ce soit donc aux États-Unis, en Europe ou au Japon, l’or fait figure de valeur sûre. Et les investisseurs ne s’y trompent pas : après quelques années difficiles, les mines redeviennent un centre d’intérêt. En pariant sur une hausse de l’or, ils espèrent gagner de l’argent puisque « les cours des mines d’or suivent en général la même tendance que le prix de l’or, mais de manière amplifiée » comme le rappelle L’Echo ce mercredi 19. L’article rappelle néanmoins que « ces dernières années, cet effet de levier a cependant cessé de fonctionner suite à des problèmes spécifiques au secteur ». En cause ? Des dettes contractées, et un or qui a chuté sérieusement fin 2015, autour des 1 100 dollars. Mais l’appréciation du prix de l’or, le recul des prix du pétrole, nécessaire dans l’extraction de l’or, et la baisse des devises des pays où est exploité l’or ont permis de changer la donne. Concernant l’avenir, les mines ne devraient pas trop souffrir d’un quelconque désintéressement. En effet, Evy Hambor, qui gère le fonds de mine d’or Blackrock, est plutôt confiant : « Depuis 22 ans que je fais ce travail, je n’ai jamais vu simultanément autant de facteurs susceptibles de soutenir le prix de l’or. Qu’il s’agisse des incertitudes politiques en Europe suite au Brexit, des élections américaines, des taux ultra-bas partout dans le monde ou des taux négatifs des obligations souveraines, explique Evy Hambro. Ces facteurs suscitent un regain d’intérêt pour l’or auprès des grands investisseurs et des fonds spéculatifs, mais aussi des banques centrales et des particuliers. »

Quelles perspectives pour l’or ?
Pour le moment, tous ne sont pas d’accord quant à l’avenir du prix de l’or. Le Figaro reprend les analyses relayées par Bloomberg, groupe financier américain :  « L'once d'or pourrait connaître une fin d'année compliquée (…) elle pourrait passer sous les 1 200 dollars. » Les arguments avancés sont le « resserrement monétaire » qui pourrait être engagé par la FED mais aussi une augmentation de la production de l’or. Et plus il y a de minerai en vente, moins son prix est élevé.

Pour
Scotia Mocatta, acteur majeur dans la négociation de métal précieux,c’est pareil : « D'un point de vue technique, les analystes de ScotiaMocatta sont baissiers à court terme tant que le niveau des 1.267,75 dollars n'aura pas été repris en clôture. Prochain support à 1.241,5 dollars, zone de résistance à 1.263,75-1267,75 dollars ».  Mais avec un mercredi où l’or cotait à 1.269,75 dollars… les prochains jours s’annoncent plutôt positifs !