L’or progresse suite aux politiques monétaires inchangées

FED, BCE, Banque du Japon (BoJ), les politiques monétaires sont restées inchangées. D’aucuns estiment que la situation n’est pas assez grave pour relever les taux et tenter de redonner un souffle de vie à la situation économique pour le moins tendue. Une ambiance qui profite à l’or puisque « sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 338,65 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1 308,35 dollars le vendredi précédent ». Une petite hausse qui n’est peut-être pas importante mais qui annonce sûrement d’autres mouvements haussiers. Comme le rapporte le journal Le Figaro, "alors que l'aversion au risque est très élevée chez les investisseurs, et que l'incertitude plombe les marchés, l'or pourrait encore monter dans le futur proche" selon les observations de Lukman Otunuga, analyste chez ForexTime (FXTM), courtier international des devises en ligne.

Mardi, l’or gardait sa position à
1 335,85 dollars l’once contre 1 315,05 dollar mardi dernier. L’article de L’Express fait d’ailleurs allusion aux décisions de la FED de maintenir ses taux, profitant alors à l’or : « L'or ne procure par définition aucun rendement : son cours est de ce fait sensible aux anticipations de taux d'intérêt, et tend à pâtir des hausses. » Pour baisser finalement ce mercredi 28 septembre au second fixing de la journée.

Les élections américaines pénalisent l’or
Le débat entre Hilary Clinton et Donald Trump a fait autant de remous dans la presse que sur les marchés. Parfois donnée gagnante après cette rencontre avec son adversaire, Clinton fait de l’ombre à Trump qui n’est pour le moment pas évincé. Car Investing.com rappelle que « l'idée que Trump arrive à la Maison blanche inquiète certains investisseurs ». Surtout que les perspectives d’un relèvement des taux s’éloignent et sont de plus en plus incertaines, du moins pour la prochaine réunion de la FED qui a lieu en novembre, autour des élections présidentielles. « La FED se réunira début novembre et mi-décembre. Les économistes croient que la banque évitera un relèvement en novembre car la réunion tombe quelques jours avant les élections présidentielles. Il y a 10 % de chances que la FED remonte ses taux en novembre et 53 % en décembre, selon le FED Rate Monitor Tool d'Investing.com. »

L’Express rapporte d’ailleurs les propos des analystes de ScotiMocatta, chef de file mondial dans le commerce et le financement des métaux, qui expliquent le mécanisme en cours sur l’or suite à ce fameux débat. Clinton bénéficiant d’une avance et d’un avis plutôt positif, les investisseurs reprennent un peu le goût du risque pour d’autres actifs, délaissant un peu l’or : « Les analystes évoquent le regain de goût pour le risque qui a suivi le premier débat télévisé entre Hillary Clinton et Donald Trump, et qui a donné l'avantage à la première. D'où une hausse des actions, actifs risqués par excellence, ce qui mécaniquement pénalise la valeur refuge. » Et de rajouter : « L'encours du premier des ETF aurifères au monde, le SPDR Gold Shares américain a baissé de 2,1 tonnes à 949,1 tonnes. Il s'agit d'un des indicateurs utilisés pour jauger de l'appétit des investisseurs pour le métal jaune. »

En Asie, la consommation en or baisse malgré les fêtes
Les petites hausses qui sont observées de manière discontinue sur le prix de l’or ne sont en tout cas pas dues à un regain de consommation en Asie. En effet, la Chine et l’Inde ont vu baisser leur importation de métal précieux et c’est ce sur quoi est revenu un article de RFI ce lundi 26 septembre. L’Inde souffre du prix de l’or trop élevé et les acheteurs restent très frileux malgré les fêtes hindouistes qui approchent. Pire : ils revendent leur or, les paysans manquant de semences. « Le recyclage est tel qu’il assure la moitié des besoins de l’Inde, deuxième plus grand consommateur d’or au monde. Depuis le début de l’année, les importations ont chuté de moitié. »

Chez l’autre géant mondial en matière de consommation de métal précieux, la Chine, les achats devraient pourtant connaître un certain essor ce dernier trimestre 2016 avec la fête nationale ainsi que les fêtes de fin d’année qui arrivent. Mais il n’en est rien : « 
En Chine, premier consommateur d’or de la planète, la demande est également très timide, à cause des prix élevés du métal précieux, dans un contexte de ralentissement économique. Les importations d’or ont chuté de 10 % au cours des six premiers mois de l’année. » Qui soutient l’or alors ? « Le statu quo de la Banque fédérale américaine pousse les investisseurs à parier sur l’or » précise l’article. Les taux d’intérêt étant toujours bas, ils ne garantissent aucun rendement aux investisseurs qui se tournent donc vers la valeur refuge de référence, l’or.

Ghana : la production d’or augmente
Le Ghana fait partie des 10 plus grands producteurs d’or au monde et est le 2e d’Afrique après l’Afrique du Sud. Au premier semestre 2016, le pays, pour lequel l’or est la principale source de revenus, a vu sa production d’or bondir de 38,5 % rapporte Financial Afrik avec 56,39 tonnes environ d’or : « Le Ghana a produit au premier semestre 2016, 1,99 million d’onces d’or, en progression de 38,6 % par rapport aux 1,44 million d’onces produites au premier semestre 2015, stimulé principalement par les nouvelles exploitations minières,  a déclaré la Chambre des mines du Ghana  mardi 27 septembre. » En 2015, le pays avait produit 2,8 millions d’once d’or. En juin, les prévisions pour 2016 s’élevaient à 2,7 millions d’onces. « Le secteur aurifère a généré 2,43 milliards $ au cours du semestre, contre 1,75 milliard de dollars au premier semestre 2015. » L’année serait donc meilleure que prévu.

Production record au Burkina
Le Burkina Faso n’est pas en reste puisqu’il devrait battre son record de production d’or cette année avec une estimation de 40 tonnes d’or (soit environ 1,4 million d’onces d’or) alors même qu’en 2000, « le Burkina Faso parvenait à exporter à peine une tonne de métal jaune. En 2008, la production atteignait déjà les 5 600 kilos, et l'année dernière, 36,5 tonnes ont été exportées, rapportant 256 millions d'euros ». Désormais premier produit d’exportation du pays devant le coton depuis 2009, l’or ne profite cependant pas aux populations comme l’explique un article de RFI. « Mais les populations résidant dans les régions qui abritent ces sociétés minières ne voient pas les bénéfices de cette exploitation.  « Les gens ont perdu de véritables sources de revenus comme les champs de culture, les pâturages(…) Le secteur minier a créé environ 7 000 emplois, mais très peu de cadres burkinabè travaillent dans les sociétés minières. ». Quant au pays lui-même, là encore, on ne peut pas dire que cela soit source de richesse : « Pour attirer les sociétés minières, les gouvernements successifs ont multiplié les incitations fiscales qui se traduisent aujourd’hui par une perte de revenus. »