L’or se tassait en fin de semaine dernière
Vendredi 16 septembre, l’or a poursuivi sa baisse suite à l’annonce de la BCE sur sa politique monétaire avec des taux d’intérêt restés inchangés. Les marchés étaient également dans l’expectative des décisions de la Banque du Japon (BoJ), la banque centrale nippone, concernant le relèvement ou pas des taux, mais aussi des décisions de la FED. Bullion Vault explique également cette baisse ainsi : « Les marchés mondiaux des actions ont chuté, tout comme les commodités, après la publication de chiffres sur l'inflation américaine meilleure que prévu, et ce avant la décision la semaine prochaine par la Fed concernant une hausse ou non de ses taux. » Malgré tout, l’or aurait dû connaître un petit rebond, soutenu par le prix des obligations majeures US restant ferme les jours précédents. Pourquoi cette atonie de l’or ? « L'on pourrait expliquer ceci en partie avec la demande physique faible dans les pays grands consommateurs d'or, a conclu HSBC. » En effet, au mois d’août, l’Inde a connu une baisse des importations d’or de 77,5 %. Une chute sans précédent !


Réunion de la FED : l’or monte de 1 %mais les investisseurs sont frileux
Néanmoins, lundi 19, l’once gagnait 6,70 dollars au premier fixing du matin pour atteindre les 1315,05 dollars annonçait Les Échos, bien loin de ses plus hauts du 24 juin. La défiance était pourtant de mise, malgré une attente plutôt pressante concernant la réunion du FOMC, la Federal Open Market Committee, en charge de la politique monétaire américaine, de mardi et mercredi. « À l'approche de la réunion de la banque centrale des États-Unis, ceux qui investissent dans l'or ont préféré jouer la prudence. La semaine dernière, les fonds ont été moins nombreux à parier sur une hausse des cours du métal précieux.» Une frilosité des investisseurs qui n’affole pas le moins du monde les analystes, comme le rapporte Les Échos : « L'incertitude entourant l'élection présidentielle américaine et les politiques des grandes banques centrales devrait contenir l'appétit pour le risque des investisseurs à court terme et soutenir les cours de l'or autour des 1300 dollars », selon les économistes de Citigroup, banque américaine majeure.

Cela n’a pas empêché à l’or de prendre 1 % mardi 20 pour terminer à 1330,80. Comme le rappelle Investing.com, « l'or est sensible aux mouvements des taux américains, qui remontent le coût d'opportunité de détenir des actifs sans rendement comme l'or ». Mercredi 21, l’or cotait à 1319, 60 dollars au terme du premier fixing du matin, soit 5,8 dollars de plus que la veille en fin de journée. Les positions des investisseurs ont été réduites, le 1er ETF aurifère du monde repartant à la baisse. Mais comme le précise L’Express, les analystes restent confiants sur l’or : « Pour le moment, les spécialistes sont neutres à court terme. »

Le statu quoi de la FED
Au terme de la très attendue réunion du FOMC, la nouvelle a été accueillie sans surprise par les marchés, la probabilité de hausse des taux directeurs étant tombée à 15 % les jours précédents. Le suspense n’est pas pour autant terminé. La FED a en effet laissé entendre qu’un relèvement des taux pourrait avoir lieu : « Nous estimons que les conditions pour un relèvement [des taux] se sont renforcées », a expliqué Janet Yellen, la présidente de la Fed lors d’une conférence de presse, tout en soulignant que, « pour l’instant », elle préférait « attendre une poursuite des progrès vers nos objectifs » rapporte
Le Monde ce jeudi 22 au matin. En effet, une nouvelle réunion du Comité de politique monétaire devrait avoir lieu au mois de décembre, après les élections américaines. Pour la suite de l’épisode, il faudra donc attendre 3 mois…

Goldman Sachs aime l’or !

« Il existe des catalyseurs pour que l’once reprenne sa tendance haussière », voilà la déclaration de Goldman Sachs, retranscrite dans cet article du mercredi 20 septembre Le Revenu. Les analystes de cette banque d’investissement internationale que l’on ne présente plus pensent ainsi que de nombreux facteurs sont en faveur de l’or :
- la poursuite de politiques monétaires accommandantes à travers le monde ;
- la possibilité que le gouvernement chinois dévalue sa monnaie ;
- les prochaines élections présidentielles américaines.
Si la Chine dévaluait sa monnaie,« les épargnants chinois pourraient donc être tentés, si tel est le cas, d’acheter des placements d’or pour compenser la dépréciation de leur patrimoine financier ». Et quand on connaît le goût que les Chinois ont traditionnellement pour le métal précieux, on ne peut qu’imaginer l’impact qu’une augmentation des achats en or peut entraîner sur le marché de l’or. Plus de demande, une offre en baisse : tous les éléments réunis pour voir l’once d’or grimper en flèche…

Pérou : de l’or durable ?
Comme de nombreux pays qui ont de l’or dans leurs sols ou dans leurs rivières, le Pérou fait face à l’extraction minière sauvage, illégale ou peu respectueuse de l’environnement mais aussi des hommes. Des mesures ont été prises nationalement afin de juguler le problème mais c’est un projet suisse « destiné à promouvoir le respect de critères écologiques et sociaux dans le cadre de l’extraction du métal précieux » qui ouvre la voie d’un or durable au pays sud-américain. Alors que la production reste plutôt faible – 700 kilos par an –, l’initiative permet aux mineurs certifiés d’avoir des bonus et d’éviter de passer par des intermédiaires qui n’oublient pas au passage de prendre une commission... Les mineurs utilisent le mercure dans la dernière étape de production de l’or mais ils le recyclent, alors que les exploitations illégales, elles, continuent de déverser leur mercure dans les sols et les rivières, entraînant un danger aussi bien pour les populations locales que pour la faune et la flore. « 
Dans la seule région de Madre de Dios, les autorités péruviennes estiment qu’environ 40 tonnes de mercure sont déversées chaque année dans les eaux du fleuve Amazone » explique le site SuissInfo.