Revue du Web de l’or du 14/02/2019 : L’or se maintient au-dessus des 1 300 dollars
Par joubert le lundi 18 février 2019, 16:52 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
Après un début de mois de février prometteur, où le métal jaune atteignait un plus haut depuis 9 mois, l’or a du mal à évoluer. Néanmoins, il parvient à garder le cap, et à se maintenir dans un canal haussier, et ce, malgré un apaisement des tensions politiques et un dollar revigoré. Voici notre revue de presse du Web de l’or de la semaine.
Once d’or : le cours de l’or dans un canal haussier, percée du dollar et « Shutdown » menacent
La semaine
dernière, l’or était globalement stable autour des 1 310 dollars. Cette
semaine, il semble en mauvaise posture. DailyFx.com, dans cet article du mardi 12 février,
explique que l’or est sous pression : la remontée du dollar, alors que la
FED a été plutôt prudente quant à la poursuite de sa hausse des taux, et la fin du shutdown
annoncée entachent la progression de la valeur refuge. En effet, concernant le
shutdown, « Républicains et
Démocrates ont trouvé un terrain d’entente sur le financement du mur à la
frontière mexicaine à hauteur de 1,3 milliard de dollars, mettant un terme au «
Shutdown » et dégradant les fondamentaux du cours de l’or ». Le climat
d’aversion au risque semble donc s’apaiser sur les marchés, les Bourses
remontant « depuis l’entame de
l’année, corrigeant un très douloureux 4ème trimestre 2018 ». L’article
se veut néanmoins rassurant : « (…)
le cours de l’or consolide, sans pour autant à ce stade remettre en cause sa
tendance haussière. L’once d’or se maintient en effet à l’intérieur d’un canal
ascendant et reste soutenue par le seuil psychologique à 1 300$.»
Mercredi, ce n’est guère mieux. Dans cet article de Bullion Vault du mercredi 13 février intitulé « Les
cours de l’or reculent alors que
l’inflation US enfle », on peut lire que le métal jaune perd du terrain,
sans toutefois repasser sous les 1 300 dollars : « Les cours de l’or ont reculé mercredi à Londres sous les 1 310
dollars l’once pour la cinquième fois en une semaine, reculant alors que les
chiffres de l’inflation US ont dépassé les prévisions des analystes et
contraste avec l’approche prudente de la Fed pour la hausse de ses taux en 2019. »
Le SPDR Gold Shares, plus grand ETF aurifère au monde, s’est contracté depuis
plusieurs séance, « avec l’intérêt
des investisseurs en baisse de 3% » alors que le métal se maintient
dans une fourchette au-dessus des 1 300 dollars.
Les populistes italiens veulent puiser dans les réserves d’or de la banque
centrale
Il n’y a pas que les particuliers et les investisseurs qui sont obnubilés par
l’or pour assurer leurs arrières : les banques centrales et les
gouvernements aussi. Cet article RFI du mardi 12 février annonce ainsi
que le gouvernement italien pourrait vendre des lingots de la Banque centrale
italienne pour comble le déficit du budget italien. Matteo Salvini,
vice-premier ministre du gouvernement italien et dirigeant de la Ligue du Nord,
trouve « que c’est une bonne idée ».
Cette solution est-elle plausible ? Bien que l’article précise que cette
idée va à l’encontre même « des
principes de bases d’une banque centrale », « (…) en cas de crise financière majeure, elle
doit intervenir. C'est dans cette situation extrême qu'elle pourrait envisager
de vendre une partie de ses réserves d'or, parce que le métal précieux est un
moyen de paiement en dernier recours, une monnaie universelle toujours reconnue
et qui a le mérite de s'apprécier quand les marchés ou la monnaie papier
s'effondrent ». Le conseiller économique du vice-premier ministre a
expliqué qu’il était l’auteur d’un amendement « encore à
l'étude qui pourrait donc autoriser les ventes d'or », estimant que « ce n'est pas la banque centrale mais bien l'État et donc in fine le
peuple italien qui est propriétaire de ces réserves » mais aussi que «Mettre la main sur cet or, c'est aussi
lancer une nouvelle attaque contre l'indépendance de la banque centrale, déjà
accusée ce week-end par Matteo Salvini d'être responsable de la crise des
banques italiennes ».
Pourtant, ce lundi 11 février, comme en témoigne cet article des Échos, « Le ministre
italien de l'Agriculture Gian Marco Centinaio a dit lundi n'avoir jamais
entendu parler d'un recours aux réserves d'or du pays pour combler le déficit
budgétaire, démentant ainsi une information de presse ».
Qui croire alors ? Cet article
Reuters du mercredi 13 février devrait
faire taire la rumeur : « "Nous
ne voulons pas vendre un gramme (d'or)", a déclaré Claudio Borghi,
président de la commission des budgets des chambres basses et porte-parole de
la Ligue pour les questions économiques, dans une interview à la télévision
publique RAI. » Le projet de loi est pourtant bel et bien déposé… L’article
rappelle également qu’« En 1976, la
Banque d'Italie avait utilisé 543 tonnes de lingots d'or en garantie d'un prêt
de la Banque centrale allemande ». L’Allemagne a réagi très
négativement à cette annonce. Pourquoi ? Car si l’Italie vendait son or,
cela serait un signal très négatif sur l’état de santé économique de la zone
euro…
Maduro réclame le retour de l’or
vénézuélien déposé au Royaume-Uni
Il n’y a pas que le gouvernement italien qui entend faire savoir qu’il fait ce
qu’il veut de son or. Le président vénézuélien souhaite récupérer son or stocké
au Royaume-Uni d’après cet article du Journal de Montréal. Alors qu’il est poussé à quitter le pouvoir par une grande
partie de la communauté internationale et qu’il est sous le coup de sanctions
imposées par Washington, il tente de trouver des solutions pour faire face aux
graves problèmes de liquidités que traverse son pays. Mais « Le président du Parlement et opposant Juan
Guaido a demandé au gouvernement britannique d’intervenir afin que la Banque
d’Angleterre ne remette pas ces réserves à Nicolas Maduro, a confirmé le 28
janvier à Londres le secrétaire d’État pour l’Europe et les Amériques, Alan
Duncan ».
Dans l’article « Ruée vers l’or: 300000 prospecteurs prêts à emplir d’or
les coffres du Trésor vénézuélien » publié par l’agence de presse russe Sputnik ce
mardi 12 février, on apprend que le gouvernement vénézuélien a plus d’un tour
dans sa poche pour essayer de tirer le pays de la crise qu’il
traverse : « Confrontées à une
crise économique importante aggravée par les sanctions américaines et le refus
de la Banque d'Angleterre de rendre au Venezuela ses réserves d'or d'une valeur
de 1,2 milliard de dollars, les autorités du pays ne désespèrent pas et
comptent sur l'armée de prospecteurs qui exploitent des mines en quête de ce
métal précieux ». L’or est vendu à des raffineurs turcs, selon
Reuters. Et Bloomberg d’ajouter que « l'entreprise turque Sardes avait importé en Turquie de l'or
vénézuélien pour un montant de 900 millions de dollars ».
On peut également lire que d’après l’annonce de Reuters jeudi 31 janvier,
« la Banque centrale du Venezuela se
proposait de céder 15 tonnes d'or aux Émirats arabes unis et qu'au total
Caracas avait l'intention de vendre à Dubaï 29 tonnes ».
Guyane: la justice bloque l'un des projets de Montagne d'or
On peut dire que les projets d’exploitation de Montagne d’or ont fait coulé
beaucoup d’encre, et cela n’est pas fini. On apprend ainsi dans cet article de L’Express du mercredi 13 février que «L'arrêté qui autorisait jusque-là un projet annexe à celui principal a
été annulé par le tribunal administratif de Guyane ». Même si cette
annulation d’autorisation ne concerne pas le projet principal de Montagne d’or,
cette décision a été saluée par les associations locales, qui tentent d’alerter
sur les conséquences de ce projet sur la nature et les habitants.
Ce même jour, Le Parisien parlait lui aussi du projet de Montagne d’or dans son
article « En Guyane, turbulences autour du projet «Montagne d’or» »
et de la décision du tribunal administratif de Cayenne : « Le 11 février,
le tribunal administratif de Cayenne a annulé l’autorisation donnée à la
société d’exploiter une petite parcelle secondaire. » Au-delà de cette décision, c’est le président de la
République Emmanuel Macron qui semble retirer son soutien au projet :
« Le 1er février, le président, qui
jusque-là soutenait Montagne d’or en raison de ses promesses économiques et
sociales (750 emplois directs et 3 000 indirects), affirme
devant les édiles d’outre-mer réunis dans le cadre du grand débat, que « le
projet n’est pas au bon niveau sur le plan écologique dans sa version actuelle
». » Ainsi, pour le président,
« On ne peut pas se permettre de
lancer un projet qui serait destructeur de biodiversité, pas aux standards
environnementaux et avec des créations d’emplois incertaines ». Le
ministre de la Transition écologique, François de Rugy, s’est également exprimé
à l’Assemblée nationale,suite au dépôt, par une soixantaine de députés de tout
bord, d’une résolution visant à interdire l’utilisation du cyanure dans
l’industrie minière : « Les
enjeux sont majeurs en termes de gestion des risques industriels, a confirmé le
ministre. Deux retiennent particulièrement mon attention : le risque de
drainage minier acide (pollution des sols en métaux lourds, NDLR) et le risque
de rupture de digue d’un bassin de résidus. » Le ministre devrait se
déplacer en Guyane prochainement, apprend-on.