Once d’or : le cours de l’or dans un canal haussier, percée du dollar et « Shutdown » menacent

 


La semaine dernière, l’or était globalement stable autour des 1 310 dollars. Cette semaine, il semble en mauvaise posture. DailyFx.com, dans cet article du mardi 12 février, explique que l’or est sous pression : la remontée du dollar, alors que la FED a été plutôt prudente quant à la poursuite de sa hausse des taux, et la fin du shutdown annoncée entachent la progression de la valeur refuge. En effet, concernant le shutdown, « Républicains et Démocrates ont trouvé un terrain d’entente sur le financement du mur à la frontière mexicaine à hauteur de 1,3 milliard de dollars, mettant un terme au « Shutdown » et dégradant les fondamentaux du cours de l’or ». Le climat d’aversion au risque semble donc s’apaiser sur les marchés, les Bourses remontant « depuis l’entame de l’année, corrigeant un très douloureux 4ème trimestre 2018 ». L’article se veut néanmoins rassurant : « (…) le cours de l’or consolide, sans pour autant à ce stade remettre en cause sa tendance haussière. L’once d’or se maintient en effet à l’intérieur d’un canal ascendant et reste soutenue par le seuil psychologique à 1 300$.»


Mercredi, ce n’est guère mieux. Dans cet article de
Bullion Vault du mercredi 13 février intitulé « Les cours de l’or reculent alors que l’inflation US enfle », on peut lire que le métal jaune perd du terrain, sans toutefois repasser sous les 1 300 dollars : « Les cours de l’or ont reculé mercredi à Londres sous les 1 310 dollars l’once pour la cinquième fois en une semaine, reculant alors que les chiffres de l’inflation US ont dépassé les prévisions des analystes et contraste avec l’approche prudente de la Fed pour la hausse de ses taux en 2019. » Le SPDR Gold Shares, plus grand ETF aurifère au monde, s’est contracté depuis plusieurs séance, « avec l’intérêt des investisseurs en baisse de 3% » alors que le métal se maintient dans une fourchette au-dessus des 1 300 dollars.



Les populistes italiens veulent puiser dans les réserves d’or de la banque centrale


Il n’y a pas que les particuliers et les investisseurs qui sont obnubilés par l’or pour assurer leurs arrières : les banques centrales et les gouvernements aussi. Cet article
RFI du mardi 12 février annonce ainsi que le gouvernement italien pourrait vendre des lingots de la Banque centrale italienne pour comble le déficit du budget italien. Matteo Salvini, vice-premier ministre du gouvernement italien et dirigeant de la Ligue du Nord, trouve « que c’est une bonne idée ». Cette solution est-elle plausible ? Bien que l’article précise que cette idée va à l’encontre même « des principes de bases d’une banque centrale », « (…) en cas de crise financière majeure, elle doit intervenir. C'est dans cette situation extrême qu'elle pourrait envisager de vendre une partie de ses réserves d'or, parce que le métal précieux est un moyen de paiement en dernier recours, une monnaie universelle toujours reconnue et qui a le mérite de s'apprécier quand les marchés ou la monnaie papier s'effondrent ». Le conseiller économique du vice-premier ministre a expliqué qu’il était l’auteur d’un amendement « encore à l'étude qui pourrait donc autoriser les ventes d'or », estimant que « ce n'est pas la banque centrale mais bien l'État et donc in fine le peuple italien qui est propriétaire de ces réserves » mais aussi que «Mettre la main sur cet or, c'est aussi lancer une nouvelle attaque contre l'indépendance de la banque centrale, déjà accusée ce week-end par Matteo Salvini d'être responsable de la crise des banques italiennes ».

Pourtant, ce lundi 11 février, comme en témoigne cet article des
Échos, « Le ministre italien de l'Agriculture Gian Marco Centinaio a dit lundi n'avoir jamais entendu parler d'un recours aux réserves d'or du pays pour combler le déficit budgétaire, démentant ainsi une information de presse ».

Qui croire alors ? Cet article Reuters du mercredi 13 février devrait faire taire la rumeur : « "Nous ne voulons pas vendre un gramme (d'or)", a déclaré Claudio Borghi, président de la commission des budgets des chambres basses et porte-parole de la Ligue pour les questions économiques, dans une interview à la télévision publique RAI. » Le projet de loi est pourtant bel et bien déposé… L’article rappelle également qu’« En 1976, la Banque d'Italie avait utilisé 543 tonnes de lingots d'or en garantie d'un prêt de la Banque centrale allemande ». L’Allemagne a réagi très négativement à cette annonce. Pourquoi ? Car si l’Italie vendait son or, cela serait un signal très négatif sur l’état de santé économique de la zone euro…


Maduro réclame le retour de l’or vénézuélien déposé au Royaume-Uni


Il n’y a pas que le gouvernement italien qui entend faire savoir qu’il fait ce qu’il veut de son or. Le président vénézuélien souhaite récupérer son or stocké au Royaume-Uni d’après cet article du
Journal de Montréal. Alors qu’il est poussé à quitter le pouvoir par une grande partie de la communauté internationale et qu’il est sous le coup de sanctions imposées par Washington, il tente de trouver des solutions pour faire face aux graves problèmes de liquidités que traverse son pays. Mais « Le président du Parlement et opposant Juan Guaido a demandé au gouvernement britannique d’intervenir afin que la Banque d’Angleterre ne remette pas ces réserves à Nicolas Maduro, a confirmé le 28 janvier à Londres le secrétaire d’État pour l’Europe et les Amériques, Alan Duncan ».

Dans l’article « Ruée vers l’or: 300000 prospecteurs prêts à emplir d’or les coffres du Trésor vénézuélien » publié par
l’agence de presse russe Sputnik ce mardi 12 février, on apprend que le gouvernement vénézuélien a plus d’un tour dans sa poche pour essayer de tirer le pays de la crise qu’il traverse : « Confrontées à une crise économique importante aggravée par les sanctions américaines et le refus de la Banque d'Angleterre de rendre au Venezuela ses réserves d'or d'une valeur de 1,2 milliard de dollars, les autorités du pays ne désespèrent pas et comptent sur l'armée de prospecteurs qui exploitent des mines en quête de ce métal précieux ». L’or est vendu à des raffineurs turcs, selon Reuters. Et Bloomberg d’ajouter que « l'entreprise turque Sardes avait importé en Turquie de l'or vénézuélien pour un montant de 900 millions de dollars ». On peut également lire que d’après l’annonce de Reuters jeudi 31 janvier, « la Banque centrale du Venezuela se proposait de céder 15 tonnes d'or aux Émirats arabes unis et qu'au total Caracas avait l'intention de vendre à Dubaï 29 tonnes ».

Guyane: la justice bloque l'un des projets de Montagne d'or

On peut dire que les projets d’exploitation de Montagne d’or ont fait coulé beaucoup d’encre, et cela n’est pas fini. On apprend ainsi dans cet article de
L’Express du mercredi 13 février que «L'arrêté qui autorisait jusque-là un projet annexe à celui principal a été annulé par le tribunal administratif de Guyane ». Même si cette annulation d’autorisation ne concerne pas le projet principal de Montagne d’or, cette décision a été saluée par les associations locales, qui tentent d’alerter sur les conséquences de ce projet sur la nature et les habitants.

Ce même jour,
Le Parisien parlait lui aussi du projet de Montagne d’or dans son article « En Guyane, turbulences autour du projet «Montagne d’or» » et de la décision du tribunal administratif de Cayenne : « Le 11 février, le tribunal administratif de Cayenne a annulé l’autorisation donnée à la société d’exploiter une petite parcelle secondaire. » Au-delà de cette décision, c’est le président de la République Emmanuel Macron qui semble retirer son soutien au projet : « Le 1er février, le président, qui jusque-là soutenait Montagne d’or en raison de ses promesses économiques et sociales (750 emplois directs et 3 000 indirects), affirme devant les édiles d’outre-mer réunis dans le cadre du grand débat, que « le projet n’est pas au bon niveau sur le plan écologique dans sa version actuelle ». » Ainsi, pour le président, « On ne peut pas se permettre de lancer un projet qui serait destructeur de biodiversité, pas aux standards environnementaux et avec des créations d’emplois incertaines ». Le ministre de la Transition écologique, François de Rugy, s’est également exprimé à l’Assemblée nationale,suite au dépôt, par une soixantaine de députés de tout bord, d’une résolution visant à interdire l’utilisation du cyanure dans l’industrie minière : « Les enjeux sont majeurs en termes de gestion des risques industriels, a confirmé le ministre. Deux retiennent particulièrement mon attention : le risque de drainage minier acide (pollution des sols en métaux lourds, NDLR) et le risque de rupture de digue d’un bassin de résidus. » Le ministre devrait se déplacer en Guyane prochainement, apprend-on.