L'or et l'argent en baisse

Si en début de semaine dernière, l’or évoluait sans grande tendance, vendredi, il repartait à la baisse, après avoir évolué quelque temps autour des 1 230 dollars. Le Figaro explique ainsi, dans son article du vendredi 9 novembre, que « L'or s'est affaissé cette semaine, et plus particulièrement à partir de mercredi, tout comme l'argent, pénalisés par la hausse du dollar ». Le billet vert est encore et toujours responsable du recul du métal précieux, puisqu’il est la principale devise de négoce de l’or. En effet, l’anticipation des nouvelles hausses des taux par la FED, qui devrait intervenir en décembre, joue aussi sur le métal jaune.

Même constat sur ZoneBourse.com, dans son article « L'or et l'argent en baisse, les platinoïdes se stabilisent » qui relayait une news AFP/AWP ce vendredi 9 novembre. Il précisait ainsi que « l'once d'or valait 1211,56 dollars vendredi vers 14H00 GMT, contre 1233,46 dollars le vendredi précédent vers 13H40 GMT ». C’est donc une perte de gain de plus de 20 dollars qu’a subie la relique barbare.


Or: l'once sans direction vers 1200 dollars
Cette semaine est guère mieux pour l’or. Boursorama.com, dans un article relayant une news CercleFinance.com, explique que l’or perdait encore du terrain ce mercredi 14 novembre, passant sous la barre fatidique des 1 200 dollars au-dessus de laquelle il a eu tant de mal à revenir : «Mercredi midi en Europe, l'once d'or fin se tassait de 2,3 dollars à 1199,6 dollars. » Pourtant, le dollar corrigeait ce mercredi… Eh oui, il reste tout de même « proche d'un sommet de plus de 15 mois », ce qui du coup, n’inquiète pas vraiment les marchés. Par conséquent, l’or ne bénéficie pas de sa baisse. L’article évoque également les perspectives de hausse des taux par la FED, mais aussi les taux longs US qui continuent de se tendre : « En outre, la perspective de voir la FED relever son principal taux directeur pour la 4e fois de l'année lors de sa réunion de décembre demeure d'actualité. Ce qui soutient les taux longs et maintient le rendement du T-Note fédéral à dix ans, produit de référence obligataire aux États-Unis, à proximité immédiate de son sommet de plus de sept ans (3,26%), au-dessus de 3%. » Quant au SPDR Gold Shares, qui se tassait un peu se mercredi à 761,5 tonnes, il a un peu progressé par rapport à fin octobre : à titre de comparaison, il se trouvait à 754,9 tonnes le 31 octobre. Preuve que les investisseurs ne se sont pas détournés de l’or.

« Les cours de l’or testent encore les 1 200$ alors que les ETF restent fermes », c’est un article de
Bullion Vault, de ce mercredi 14 novembre également. Il constate la baisse de l’or : « Les cours de l’or ont reculé de nouveau sous les 1 200 dollars l’once mercredi à Londres, pour la seconde séance de suite, reculant de deux dollars US vers des points plus bas de cinq semaines alors que la devise américaine s’est appréciée. » Et de préciser : « TD Securities au Canada a indiqué que les politiques européennes en désordre et la Fed US qui devrait rester sur sa trajectoire de politique monétaire restrictive ont maintenu l’indice du dollar au-dessus de 97, ce qui continuer d’ajouter de la pression à la baisse sur l’or. »

Or : les trésors du sous-sol de Paris
Cet article du vendredi 9 novembre des Échos évoquait l’or stocké par la Banque de France : « L'or de la France et celui d'un certain nombre d'institutions étrangères est entreposé à 27 mètres de profondeur dans le sous-sol de Paris dans l'une des salles les plus sécurisées au monde », rappelle cet article. Personne ne sait exactement combien d’or est stocké dans cette salle de « 11000 m2, située à 27 mètres sous terre en plein Paris » qui place la France au rang des « plus gros dépositaires d’or au monde » : il y a la majorité de l’or de la France donc, acquis au fur et à mesure des générations, mais aussi celui d’autres institutions : « Les serres de la Souterraine accueillent aussi de l'or du FMI et de banques centrales étrangères. La Banque de France est l'un des 4 dépositaires officiels désignés par le Fonds. En 1976, le FMI stockait 289 tonnes à Paris. Les volumes ont fondu, mais une partie a été restituée à différents pays. Selon le négociant BullionStar, 15 à 20 États auraient alors choisi d'avoir un compte-or à la Banque de France. »L’article fait un petit historique de l’or de la France : « L'or de la France représente à lui seul 2.435 tonnes. Le volume des réserves d'or de l'État a atteint jusqu'à 5000 tonnes dans l'entre-deux-guerres. Au début des années 2000, la Banque de France a revu sa stratégie. Comme l'a expliqué l'un de ses responsables dans une conférence il y a quelques années, la Banque a choisi de diversifier ses réserves hors du tout-dollar et de vendre une partie de ses 3000 tonnes d'or. En quatre ans, plus de 500 tonnes ont été cédées. La justification ? Céder un actif qui ne rapporte rien permettait de se tourner vers d'autres plus rémunérateurs et de générer plus de dividendes chaque année pour la Banque et l'Etat, selon les propos d'Alexandre Gautier. »



Paris veut rafler une partie du marché de l'or londonien

Le Point relaie cette information qui a fait couler beaucoup d’encre cette semaine dans un article du mardi 13 novembre et pour cause, il s’agit d’une révolution : « Brexit aidant, la Banque de France s'est associée à la banque américaine JP Morgan en vue de concurrencer la City sur le marché de l'or. »

C’est en fait le journal Les Échos qui a annoncé cette nouvelle, dans son article du vendredi 9 novembre, intitulé « La Banque de France lance un marché de l'or à Paris ». Le journal explique ainsi que « L'institution a ouvert un compte à JPMorgan pour réaliser des transactions sur l'or qui est stocké dans son sous-sol. Objectif : faire de la capitale une place incontournable sur le métal jaune ». Rien que ça !Une démarche stratégique pour la Souterraine, qui espère donc, avec cette association, toucher d’autres acteurs du marché. La Banque de France propose désormais de nouvelles possibilités aux autres banques centrales étrangères : « Ses équipes, qui travaillaient sur ce projet depuis plusieurs années, peuvent désormais fournir des services de dépôts rémunérés (« gold deposits »), de swaps-or-contre-devises, de prêts et leasing d'or dans la capitale française. « Il s'agit de rendre liquide l'or qui se trouve à Paris », résume un connaisseur. » Mais que l’on se rassure, l’or français sera préservé : « Les réserves de l'État français devraient, elles, être exclues de ces transactions. » « Devraient »… Nulle garantie donc que cela ne soit pas le cas un jour…

Le site
Usine Nouvelle a également traité ce sujet ô combien important, dans un article « La Banque de France mise sur ses stocks d'or » du lundi 12 novembre. Il précise que « La Banque centrale peut désormais fournir des services de dépôts rémunérés sur le "gold deposits", de swaps-or-contre-devises, de prêts et leasing d'or dans la capitale française. (…) "Ces services d’investissement dans l’or n’étaient jusqu’à présent qu’offerts depuis la place de Londres, il est récemment devenu possible pour la Banque de France de les proposer également depuis Paris, grâce à un partenariat avec une grande banque commerciale active sur le marché de l’or", écrivait Sylvie Goulard, sous-gouverneur de la Banque de France, dans la revue spécialisée Alchemist publiée fin octobre par la London Bullion Market Association… »