L’or continue de baisser


En début de semaine dernière, l’or passait sous la barre des 1 300 dollars pour la première fois depuis fin décembre 2017. Jeudi dernier, l’once continuait sa tendance baissière. TradingSat.com titrait, dans le relai d’une news Cercle Finance, « Or : les taux continuent de plomber la valeur refuge ». En effet, les taux US à 10 ans continuait de grimper de manière vertigineuse jeudi, dépassant toujours la barre symbolique des 3 % :« Ce midi, le rendement du T-Note fédéral à dix ans se situe à 3,09%, non sans avoir marqué en séance un nouveau record récent à 3,12%. Rappelons que ce taux n'était que de 2,40% en début d'année. » Les investisseurs se sont ainsi détournés de l'or qui, par définition, n’offre aucun rendement.Néanmoins, le SPDR Gold Shares, le premier ETF au monde, reste stable, preuve qu’il s’agit pour l’or d’un bref passage à vide.

D’ailleurs, pour DailyFx.com, « Le cours de l’or teste une oblique haussière de long terme » titrait le site d’actualités et d’analyses de marché le jeudi 17 mai : « En effet, le cours de l’or teste actuellement une ligne de tendance haussière, qui vient chercher le point bas de 2016 et de 2017. Le marché a parfaitement rebondi sur celle-ci mardi, après avoir dépassé les 1300$. (…) de nombreuses divergences en défaveur du dollar apparaissent sur plusieurs paires majeures et sur le DXY, indiquant un ralentissement du momentum, qui pourrait par la suite entrainer un repli du billet vert d’où la nécessité d’attendre un signal de breakout sur le cours de l’or pour passer vendeur. » L’article rappelle également que l’or est en baisse depuis le milieu du mois d’avril en raison de la remontée du dollar « provoquée par les inquiétudes concernant une inflation supérieure aux attentes qui pourrait engendrer non pas trois, mais quatre relèvements des taux directeurs de la réserve fédérale en 2018 ».

« Les cours de l’or deviennent 'comateux' (Macquarie) », c’est le titre d’un article de Bullion Vault qui indique, le vendredi 18 mai, que l’or continuait en baisse, avec « une perte de 2,5% pour la semaine à 1 287 dollars l’once ». On peut aussi lire que la demande en or connaît un petit sursaut sûrement en raison de la baisse de son prix.

Pour
Les Échos, « L'once d'or marque le pas ce vendredi après-midi », précisant que l’or perdait 0,8 % à 1289,71 dollars à Londres, vers 16h.

Les cours de l’or pourraient tester les 1 250$ à la baisse
Cette semaine, l’once d’or ne se porte guère mieux, perdant pas moins de 10 dollars ce lundi 21 mai. Cet article de
Bullion Vault explique que la baisse de l’or n’est pas étrangère à l’apaisement des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, puisque « Les deux puissances économiques ont toutes deux suspendus les menaces de droits de douanes qui avaient déclenché au printemps une forte volatilité sur les marchés mondiaux ». Il relativise également la baisse du prix de l’once : « Une once d’or est aujourd’hui égale à moins de 18 barils de brut, il s’agit du plus petit niveau depuis la fin 2014, mais qui est toujours supérieur à la moyenne de trente ans pour 17 barils. »

L’once au seuil des 1300 dollars
Cependant, ce mercredi 23 mai, l’once connaissait un regain comme l’indique cet article de Boursorama, relai d’une news Cercle Finance cotant 1 294 dollars au terme du premier fixing à Londres. L’explication ? Les taux long US se détendent enfin : « (…) le rendement du T-Note fédéral à dix ans revient ce midi sur la barre symbolique des 3%. Un bon point relatif pour l'or, qui par définition ne procure aucun rendement. »

Une reprise également abordée par
Bullion Vault ce même mercredi 23 mai, dans un article intitulé « Les cours de l’or testent de nouveau les 1300$ ». En effet, l’once d’or rebondissait, « alors même que la devise US a repris du terrain sur le marché des changes ». Comment est-ce possible ? L’article explique que « Le dollar a grimpé mercredi contre toutes les devises sauf le franc suisse et le yen japonais, affichant un gain de 8% contre la roupie indienne en 2018 jusqu’ici. Ceci a stimulé les prix de l’or à la hausse et a endommagé la demande en métal jaune des ménages en Inde, le second pays plus grand consommateur d’or au monde ».

« Once d’or : le cours de l’or temporise… pour être mieux revendu ? », c’est le titre d’un article Daily Fx de ce mercredi 23 mai : « Le cours de l’or tente de se stabiliser, une semaine après avoir subi une nette chute. Affaibli par la remontée du dollar américain, avec lequel il est négativement corrélé, le cours de l’or semble temporiser, probablement aidé par un effet de rachats de positions vendeuses. » Néanmoins, l’or pourrait être amené à baisser à nouveau, puisque le dollar reste soutenu par la tendance haussière des taux obligataires US. Et l’article de rajouter : « Dans ce contexte, le cours de l’or pourrait être influencé ce soir par la publication du compte rendu de la plus récente réunion de la Réserve Fédérale. Bien qu’elle ait opté pour un statu quo le mois dernier, la Fed pourrait en dire plus sur ses intentions, et impacter ainsi l’once d’or. Un propos non-accommodant mettrait davantage sous pression un cours de l’or incertain.»Les tensions commerciales se sont en outre apaisées entre les deux géants commerciaux que sont les États-Unis et la Chine, estompant « un climat d’aversion au risque profitable aux valeurs refuges dont fait partie l’once d’or ». Cependant, tout ne semble pas gagné, puisque « Donald Trump a tempéré en indiquant hier soir qu'il "n'y avait pas d'accord" ».

Alan Greenspan: "Si l'or est sans valeur et sans signification, pourquoi le garder?"
Cet article de
GoldSeek (en anglais) revient sur le rôle de l’or notamment à travers le débat entre le député Ron Paul, alors membre du Congrès, qui demandait si l’or était de l’argent, et Ben Bernanke, président de la FED, le 13 juillet 2011. Depuis la fin de l’étalon-or, l’argent n’est adossé sur rien, ce qui explique que « notre économie et nos systèmes financiers sont aussi en faillite que nous les retrouvons aujourd'hui ». Pour Alan Greenspan, économiste américain et président de la FED 1987 à 2006, « En l'absence de l'étalon-or, il n'y a aucun moyen de protéger l'épargne contre la confiscation par l'inflation. Il n'y a aucun dépôt de valeur sûre. S'il y en avait, le gouvernement devrait rendre son exploitation illégale, comme cela a été fait pour l'or. (…) . La politique financière de l'État-providence exige qu'il n'y ait aucun moyen pour les propriétaires de richesse de se protéger ». Sans compter que si l’or n’avait pas de valeur, comment expliquer alors que tous les pays développés ont des réserves d’or ? En effet, si les banques centrales détiennent de l’or, c’est sans doute le signe qu’il a une réelle valeur et que les particuliers feraient bien de suivre leur exemple. L’article conclut ainsi : « L'or est de l'argent et tout le reste est du crédit (dette) - qu'est-ce qu'il est si difficile de comprendre à propos de cette simple vérité? »