L'once d'or reste déprimée malgré le regain de tension géopolitiques

C’est le titre d’un article du mercredi 9 mai du Figaro. L’once d’or continuait de baisser, après avoir flirté avec les 1 350 dollars début avril. Ainsi, ce jour, l’once retrouvait son niveau de début janvier : il était à 1 312 dollars, cédant 0,3 % alors que le contexte géopolitique devrait soutenir le métal précieux : « Contrairement à l'or noir, l'or jaune ne bénéficie pas du regain d'incertitudes géopolitiques consécutif au retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien. » Une baisse corrélée à la remontée du dollar « qui rend plus onéreux les achats d'onces par des investisseurs munis de devises étrangères ». Quant aux investisseurs, ils sont dans l’attente de la prochaine réunion de la FED, focalisés sur une éventuelle hausse des taux. On apprend aussi dans cet article que « la demande mondiale d'or a baissé de 7% au premier trimestre, à 973,5 tonnes », son plus bas niveau pour un premier trimestre depuis 2008.


L’or monte sur fond de tensions au Moyen-Orient

Mais deux jours plus tard, l’or remontait, bénéficiant d’un regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient entre les États-Unis et l’Iran, ainsi que d’un dollar en recul, indiquait Le Revenu le vendredi 11 mai. En effet, le dollar a souffert d’une inflation US plus faible que prévu au mois d’avril : « L'indice CPI des prix à la consommation aux États-Unis a ainsi progressé de 0,2% en avril contre 0,3% attendu par les analystes. Sur une base annuelle, la hausse des prix est de 2,5%, soit 0,1 point inférieur aux anticipations. » Même si les analystes Commerzbank y voit là une reprise modérée qui ne pourrait s’accentuer que si la situation s’empirait, « le Conseil mondial de l'or a noté que la demande d'ETF fonds d'investissements adossés à des stocks physiques d'or) a augmenté de 72,2 tonnes en avril pour atteindre 2481 tonnes, soit «le mois le plus fort en terme d'afflux nets depuis plus d'un an» ».

TradingSat.com titrait, dans le relai d’une news Cercle Finance, « Or : reprise de l'once avec les taux et le dollar ». Au premier fixing, la valeur refuge cotait 1324,8 dollars, gagnant 6 dollars par rapport à la veille, soutenu par les tensions géopolitiques : « Les sujets d'inquiétude géopolitique sont nombreux, ce qui peut soutenir la valeur refuge. L'animosité dont fait preuve l'administration Trump à l'égard de l'Iran, et les échanges de tirs entre Israël et des éléments militaires soutenus par Téhéran en Syrie suscitent l'inquiétude. »


Pour
Bullion Vault, « Les cours de l’or ont effacé la baisse de la semaine passée » : « L’or a effacé les pertes de 0,8% de la semaine dernière pour coter à 1 324 dollars l’once », pouvait-on lire. Le dollar réduisait ses gains du mois de mai « après la publication jeudi des chiffres sur l’inflation US plus faibles que prévu » explique l’article.

Once d’or : le cours de l’or pourrait être "le" gagnant du repli du dollar
Cette semaine, Daily Fx revenait sur le regain de vigueur de l’once du vendredi 11 mai dans un article ce lundi 14 mai : « Le cours de l’once d’or a mis un terme vendredi à trois semaines de baisse consécutives. Bien aidée par le recul d’un dollar américain avec lequel elle est inversement corrélée, l’once d’or a enrayé son déclin, préservant ainsi ses plus bas annuels. »


Néanmoins, les cours de l’or restaient inchangés ce lundi contre un dollar faiblissant et malgré les violences qui ont éclaté à Jérusalem rapporte Bullion Vault : « Les cours de l’or sont restés plats lundi à Londres contre un dollar US faible, pour se tenir vers les 1 319 dollars l’once. » Mais si l’or reste inchangé en dollar, les cours de l’or en euros et en livres ont gagné respectivement 4 € et 5£.

La tension des taux pèse sur l’once

Mardi, l’or repartait cependant à la baisse.
Cercle Finance via TradingSat.com explique que l’or perdait 9,8 dollars, à 1 310,05 dollars. Les tensions s’intensifient au Moyen-Orient mais ne soutiennent pourtant pas la valeur refuge. C’est du côté des éléments financiers qu’il faut se tourner pour comprendre ce recul de l’or : « (…) le rendement du T-Note fédéral à dix ans, produit obligataire de référence aux Etats-Unis, dépasse de nouveau la barre des 3%, après avoir évolué au-dessous de ce nouveau symbolique durant une bonne partie de la première quinzaine de mai.L'or, qui par définition ne rapporte rien, tend à perdre de son intérêt aux yeux des investisseurs lorsque le contexte de taux se tend. »

« L’or au plus bas depuis fin décembre », c’est le titre d’un article Agence Option Finance (AOF) via
Boursorama ce mardi 15 mai. L’article évoque d’autres raisons à cette perte de vitesse de la relique barbare : « L'once d'or dérape de 1,42% à 1 294,14 dollars, au plus bas depuis fin décembre. Le métal précieux pâtit du retour en première ligne des spéculations autour d'une accélération du resserrement monétaire de la FED. Les statistiques américaines publiées en début d'après-midi, notamment l'indice manufacturier Empire State, qui a connu une amélioration inattendue en mai, ont relancé les craintes d'une surchauffe de l'économie. »

Mercredi, l’once d’or repassait sous la barre symbolique des 1 300 dollars pour la première fois en 2018, à1291,75 dollars, perdant 3,25 dollars par rapport à la veille, peut-on lire dans l’article de TradingSat.com intitulé « Or : l'once enfonce la barre symbolique des 1300 dollars ». Les tensions géopolitiques semblent le laisser de marbre, alors que les taux pèsent sur le métal : « aux États-Unis, les taux d'intérêt à long terme grimpent de nouveau. Le rendement du T-Note fédéral à dix ans a grimpé ce matin jusqu'à 3,07%, nouveau record depuis mi-2011 selon Saxo Banque, et se traite toujours à 3,066% ce midi. Un mauvais point aux yeux des investisseurs pour l'or dont, par définition, le rendement est nul.En outre, dollar, principale devise de négoce de l'or, repart lui aussi de l'avant, ce qui a pour effet de faire mécaniquement baisser la valeur de l'once dans cette devise. »

Le pari d’un cours à 1 500 dollars
L’or a beau baisser, certains analystes ne s’inquiètent pas pour le métal précieux. Dans un article du vendredi 11 mai,
Les Échos expliquent que « Les experts de cette filiale de Thomson Reuters voient, en effet, son prix grimper en 2018, atteignant en moyenne 1.360 dollars, soit 8 % de plus qu'en 2017, avancent-ils dans un rapport publié la semaine dernière. Surtout, ils anticipent des pics vers 1.500 dollars : la dernière fois que l'or a valu autant, c'était en avril 2013. « L'incertitude entourant la politique du président Donald Trump, les tensions au Moyen-Orient et les négociations sur le Brexit seront les moteurs principaux », expliquent-ils. »

7 bonnes raisons de posséder de l’or
C’est un article
Contrepoints du lundi 14 mai qui passe en revue 7 bonnes raisons de se positionner sur l’or. En effet, malgré sa baisse récente, le métal jaune reste attractif et une bonne façon d’assurer vos arrières. L’article évoque la hausse du prix du pétrole, la hausse des taux d’intérêts, qui agiront tous deux de concert à faire baisser votre pouvoir d’achat, les guerres monétaires, les droits de douanes, mais aussi, et surtout, un pic de production de l’or : la demande augmentant, l’offre tend à se raréfier… Et comme tout ce qui est rare est cher, c’est peut-être maintenant ou jamais qu’il faut acheter de l’or !