L’or profite d’un Powell moins « faucon » que prévu

La semaine dernière débutait plutôt mal pour l’or, qui poursuivait sur une tendance baissière. Mais jeudi 22 mars, il regagnait du terrain. Cercle Finance, via TradingSat.com, rapporte ainsi que l’or cotait 1328,85 dollars. L’or était ainsi soutenu par les propos de Jerome Powell, gouverneur de la FED, lors de la réunion de la Réserve fédérale. En effet, même si les taux ont été relevé de 0,25 %, Powell s’est montré modéré : « Jerome Powell a essayé de ménager la chèvre et le chou : afin de neutraliser l'impact potentiellement négatif de la hausse des taux sur la bourse, son discours fut marqué par un ton très accommodant, soulignant notamment qu'au regard des données économiques en possession de la banque centrale, il n'y a aucun risque d'accélération de l'inflation. Le message est limpide, comme l'était d'ailleurs son audition devant le Congrès : il n'y aura pas de précipitation de la part de la FED dans le cadre du processus de normalisation monétaire. »Des propos qui ont ainsi pesé sur le dollar, principale devise de négoce de l’or, et fait baisser les taux longs US, alors au-dessus de 2,90 % avant le discours du gouverneur de la FED, à 2,84 %.


« Or : les facteurs de risque soutiennent l’once » c’est le titre d’un autre article
TradingSat.com qui relayait une news Cercle Finance ce vendredi 23 mars. L’or atteignait un plus haut en un mois, cotant 1 342,35 dollars au terme du premier fixing du jour à Londres.En effet, le gouvernement de Trump continue à connaître des remous : « Les facteurs de soutien de l'once ne manquent pas, d'abord d'un point de vue géopolitique. Un autre des conseillers du président américain Donald Trump, le militaire H. R. McMaster qui jusqu'alors était son 'national security advisor', a été remplacé. » Le remplaçant de McMaster, John Bolton, est plus faucon, allant dans le sens de Trump et de ses projets protectionnistes. D’ailleurs, ces mesures protectionnistes ont de quoi refroidir les différents agents financiers dont le moral n’est pas au beau fixe. Et c’est tant mieux pour le métal précieux : « Bons points pour l'or, les indices d'actions baissent et les rendements se détendent : celui du 'dix ans' américain, qui le 20 mars testait les 2,90%, est revenu à 2,84%, quand du côté du Bund allemand on est passé dans l'intervalle de 0,58 à 0,53% ».

Vendredi, Les Échos aussi évoquait l’embellissement du cours de l’or dans un article intitulé « L'or profite pleinement de la montée des tensions géopolitiques ». Pour le journal, « Le spectre d'une guerre commerciale et l'arrivée d'un « faucon » à la sécurité des Etats-Unis propulsent le métal proche de son pic annuel ». L’or a ainsi progressé de 2,7 % la semaine dernière, pouvait-on lire dans cet article. Les investisseurs, refroidis par les perspectives d’une guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, se sont tournés vers des valeurs sûres comme l’or. L’article explique lui aussi cette reprise de l’or par l’arrivée du conservateur John Bolton, dont le positionnement « est susceptible d'accroître, là encore, les tensions internationales ». Le dollar reste en recul, élément qui soutient lui aussi le métal précieux.


« Les cours de l’or explosent car la guerre commerciale touche les actions », c’est le titre d’un article de Bullion Vault ce même vendredi qui en dit plus sur les mesures de sanctions que souhaite mettre en place Trump : « Les nouveaux droits de douane de 60 milliards de dollars US de Trump sur les importations chinoise pourraient faire face à des droits chinois de 3 milliards de dollars sur les biens US, selon l’agence Chine nouvelle, ce qui inclut le porc, le vin et les tubes d’acier. » Wall Street chutait justement ce vendredi, poussant l’or, valeur refuge par excellence, vers un plus haut depuis mi-février.

Enfin, Boursorama, relayant une news Agence Option Finance (AOF), expliquait les inquiétudes des investisseurs, inquiétudes qui les ont poussés vers la relique barbare : « Les investisseurs redoutent que l'un des principaux risques sur la croissance mondiale, une guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, se concrétise. Les Etats-Unis ont en effet annoncé leur intention de mettre en place des barrières tarifaires sur certains produits en provenance de Chine. En représailles, Pékin menace de taxer certains produits américains. »

Les cours de l’or bondissent
Cette semaine, l’once d’or continuait de progresser, peut-on lire dans un article de Bullion Vault du lundi 26 mars : « L’or a touché dans la nuit les 1 350 dollars l’once sur les places asiatiques avant de retomber vers le cours de clôture de vendredi à 1 347 $ et pour atteindre par la suite les 1 352 $ l’once à Londres. »

« Comment profiter du fort potentiel de l’or, porté par les tensions géopolitiques ? »,c’est une question que se posait
Capital cette semaine, dans un article en date du 26 mars. Il revenait sur les causes du la hausse récente de l’or, faisant état des tensions géopolitiques ainsi que des craintes d’une guerre commerciale : « Le marché continue de s’interroger sur la politique commerciale des États-Unis et les mesures de rétorsion qui pourraient être prises ailleurs dans le monde (…) s’il “ressort pour l’instant davantage une impression d’escarmouche que de guerre ouverte, (...) la crainte est que les choses s’enveniment” ».

Mardi, l’or reculait « symboliquement » expliquait Trading Sat dans un relai d’une news Cercle Finance. Il tenait cependant les 1 350 dollars, soutenu par les incertitudes concernant la politique de Trump : les craintes d’une guerre commerciale s’apaisant, la technique de négociation de Trump qui sanctionne avant de négocier par la suite est loin de faire l’unanimité. Enfin, l’arrivée à la Maison Blanche de diplomates clairement faucons inquiète et « fait redouter un durcissement des relations entre les États-Unis et l'Iran ».

13 raisons de miser sur l’or plutôt que les actions

C’est Capital, dans un article du vendredi 23 mars, qui explique que « Alors que l’or devrait bénéficier d’un certain nombre de soutiens, les marchés d’actions pourraient devoir affronter des vents contraires, au cours des prochaines années.À la peine depuis son record historique de 1911 dollars l’once, inscrit en 2011, l’or pourrait au cours des prochaines années prendre sa revanche sur les marchés d’actions, qui ont eu jusqu’à récemment le vent en poupe ». Il évoque ensuite toutes les bonnes raisons d’acheter de l’or, notamment les marchés actions chers, l’existence d’un ralentissement économique, l’offre d’or qui plafonne, l’achat massif d’or par les banques centrales, de quoi convaincre les plus sceptiques.