Revue du Web de l’or du08/03/2018 :L’or progresse un peu grâce à Trump et Cohn
Par joubert le mardi 13 mars 2018, 09:10 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
Après avoir baissé un peu suite au discours du nouveau gouverneur de la FED Jerome Powell, cette semaine l’or manquait de véritable tendance mais progressait un peu. Il avait pourtant des facteurs pouvant le soutenir davantage tels que les propos protectionnistes de Trump et la démission de son conseiller économique, ex-Goldman Sachs. Voici notre revue de presse du Web de l’or de la semaine.
La valeur refuge pénalisée par la reprise du dollar
La semaine dernière, la relique barbare était plombée par le discours de Powell, largement faucon et confirmant la poursuite des relèvements des taux graduels. Jeudi dernier, l’or continuait sa baisse, comme on peut le lire sur Boursorama.com relayant une news CercleFinance.com. Alors qu’il cotait1 332,75 dollars le mardi 27 février, l’once dégringolait à 1311,25 dollars jeudi 1er mars au premier fixing du jour à Londres. Pourtant, les taux longs, tutoyant les 2,90 % dernièrement, se détendaient à 2,83 % : cela aurait dû profiter à l’or. C’était sans compter la baisse de l’euro : « alors que l'horizon politique de la zone euro est hypothéqué par l'Allemagne et l'Italie, l'euro, principal concurrent du dollar, se tasse. 'Le billet vert a enregistré en février sa meilleure performance mensuelle depuis novembre 2016', commente un spécialiste. Or le dollar est la principale devise de négociation du métal jaune : son appréciation fait baisser d'autant le prix de l'or dans cette devise, et inversement. »
Le lendemain, l’or reprenait son souffle, alors
qu’il continuait de reculerau début de la semaine, lesté par les taux
américains, indiquait AWP/AFP via ZoneBourse.com. Mais ce vendredi 2
mars, Trump soutenait l’or. En effet, son annonce sur les droits de douane a jeté
le doute sur l’économie US, déjà menacée par les baisses d’impôts, et entraîné
le dollar à la baisse. Et quand le doute s’installe sur les marchés, l’or en
profite pour remonter, jouant son rôle de valeur refuge à plein : « L'annonce de la
Maison-Blanche, qui confirme la volonté de Donald Trump de mener une guerre
commerciale, a poussé les investisseurs à privilégier les valeurs refuges, dont
l'or. »
Même constat pour TradingSat.com relayant une news CercleFinance.com et qui titrait « Or : reprise de l'once avec la baisse du
dollar » ce vendredi. Le métal précieux cotait 1 316,75 dollars,
progressant de 9 dollars par rapport à la veille : « Sitôt rendue publique
l'intention du président des États-Unis, Donald Trump, d'instaurer des droits
de douane supplémentaires sur les importations d'acier (+ 25%) et d'aluminium (+ 10%) le dollar a mis un terme au
mouvement de reprise qu'il avait à peine entamé. Le spectre d'une guerre
commerciale a entraîné Wall Street à la baisse et pesé sur le dollar, qui
reprenait pourtant de la hauteur depuis quelques séances (…)»Si le dollar baissait, les taux longs, eux, continuaient de se
détendre, passant sous les 2,80 %, à 2,79 % : de quoi pousser les
investisseurs vers les matières premières dont l’or.
Les cours de l’or n’ont pas bougé après les élections en Italie
Cette
semaine, l’or limite la casse et reste stable, malgré les résultats des
élections italiennes, explique BullionVault ce lundi
5 mars : « Les cours de l’or ont maintenu lundi matin à Londres le niveau de clôture de la
semaine passée après les élections italiennes qui se sont tenues ce
week-end. ». Il faut dire que
Trump a inquiété les marchés avec ses déclarations de « guerre du
commerce », marchés déjà fébriles suite aux élections dans la Botte, qui
n’est pas moins que la 3e économie de la zone euro. Ainsi, le métal
précieux cotait 1 327 dollarsce jour, mais perdait 5,90 dollars en fin de
journée, d’après Les Échos.
DailyFx.com titrait ce lundi
« Cours de l’or : Les craintes d’une guerre commerciale soutiennent l’once
d’or » : « Donald Trump a
de nouveau rendu les marchés volatils en annonçant la possible mise en place de
nouveaux droits de douane sur les produits importés aux Etats-Unis. Ceux-ci
concerneraient l’importation d’acier et d’aluminium sur le territoire des
Etats-Unis. Cette décision ne fait que renforcer les craintes
de protectionnisme aux Etats-Unis et qui pourrait peser sur la reprise
économique mondiale. »
Mardi, vers midi, l’or se reprenait un peu, indiquait CercleFinance.com, reprenant 4,55 dollars à
1324,95 dollars. En cause ? Une baisse du billet vert, suite aux menaces
protectionnistes proférées par Trump entraînant des craintes pour l’économie
américaine. Mais cela n’a pas suffi à porter l’or vers des plus hauts :
« Cela
étant, la valeur refuge peine à retrouver véritablement de l'allant alors que
les taux longs demeurent tendus aux États-Unis : le rendement du T-Note fédéral
à dix ans, qui la semaine passée était tombé sur les 2,80%, est remonté tout
près de 2,90% ce midi. »
L’or restait sans tendance ce mercredi midi, lit-on dans l’article de L’Express, mais au moins, il ne perdait pas du terrain. Il cotait 1332,5 dollars,
comme 15 jours auparavant. Il aurait pu largement tirer son épingle du jeu,
étant donné les propos de Trump, mais aussi et surtout la démission du
conseiller économique Gary Cohn, ancien directeur de
la banque Goldman Sachs. Et l’article d’ajouter que « selon la rumeur », il pourrait « être remplacé par Peter Navarro, un économiste connu notamment pour ses
positions protectionnistes », ce qui ne risque pas de lever les
inquiétudes…
Mais le métal jaune finissait la journée en demi-teinte, indique BullionVault : « Les cours de l’or ont reculé
mercredi à Londres contre un dollar s’affaiblissant, perdant 10 $ par rapport
aux pics d’une semaine à 1 340 dollars l’once, dans un contexte de tension
concernant la guerre commerciale de Trump et la démission de l’un de ses
conseillers économiques, Gary Cohn. » Les chiffres US ont ainsi pesé
sur la valeur refuge. En effet, « les
données ADP sur les emplois du secteur privé ont montré que l’économie US
avaient créé plus de postes en février qu’attendu, avec les chiffres de janvier
revus à la hausse ».
Gold : Méfions-nous de l’eau qui dort
C’est le titre d’un article de ZoneBourse.com du jeudi
1er mars, titre tout justifié car bien que l’or ne batte pas des
records ces dernières semaines, voire perd du terrain, il n’en reste pas moins
une valeur refuge par excellence. « Les
investisseurs se détournent toujours autant de la brillance de l’or, dont les
prix oscillent péniblement depuis le début de l’année autour de 1330 USD. Même
la résurgence éclair de la volatilité sur les marchés, ou encore le come-back
de l’inflation n’y change rien, le métal jaune ne parvient plus à séduire »,
peut-on lire. En effet, le métal précieux pâtit du regain de forme du billet
vert. Le retour de l’aversion au risque, illustré par une explosion du VIX –
indicateur de la peur – de plus de 150 % n’y change rien. Les baisses violentes
sur le marché action poussent les investisseurs, pris de court, à « prendre des
bénéfices ou bien couper des positions sur d’autres actifs pour faire face à
leurs engagements ». Le rôle de
valeur refuge de l’or n’est ainsi pas remis en question. Son avenir semble même
plutôt prometteur : en 2017, si la demande globale en or a baissé, celle
en bijouterie a progressé de 4 %. Et autre facteur poussant l’or à la hausse, l’offre
plafonne : « Celle-ci est
composée de la production minière, à laquelle on doit y ajouter le recyclage.
Si l’offre émanant du recyclage est relativement imprévisible, celle de la
production minière l’est nettement moins. Elle dépend ainsi principalement des
investissements dans le secteur minier (en berne du fait de la fragilité
financière des principaux acteurs), de la teneur moyenne des nouvelles
exploitations aurifères (de plus en plus faible) et de la réglementation
environnementale (de plus en plus stricte). L’ensemble de ces éléments prête à
penser qu’une baisse de l’offre dans les prochaines années demeure envisageable. »
Traduction : si la pénurie n’est pas forcément pour tout de suite, le
marché de l’or semble pourtant y tendre inexorablement à long terme. De quoi
inciter à se positionner sur le métal précieux avant qu’il ne soit trop tard…