Revue du Web de l’or du 07/12/2017 : L’or, sous pression, est en baisse
Par joubert le lundi 11 décembre 2017, 10:11 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
Rien ne va plus pour l’or depuis la fin de semaine dernière. Touchant un plus bas depuis mi-novembre, il subit la remontée du dollar et les taux longs qui se tendent. La politique de relance de Trump, désormais en bonne voie, n’est pas étrangère à cela. Voici notre revue de presse du Web sur l’or de la semaine.
Or : la valeur refuge délaissée en fin de semaine
Alors qu’en début de semaine dernière, l’or frôlait les 1 300
dollars, il perdait du terrain en milieu de semaine, comme en témoigne cet
article de TradingSat.comqui
relayait une news CercleFinance.com le jeudi 30 novembre. L’once cotait 1282,15 dollars, impactée par l’annonce de la
croissance du PIB américain la veille : « (…) la croissance du PIB au 3e trimestre a été révisée en hausse de 3%
à 3,3%, alors qu'elle n'était attendue par le consensus qu'à 3,2%. En
conséquence, les taux longs se tendent : ainsi, le rendement du T-Note fédéral
américain à dix ans, encore inférieur à 2,33% voilà deux jours, dépasse
maintenant les 2,38%. »
Le lendemain, même constat pour TradingSat.com. En
effet, si vendredi 24 novembre l’once cotait 1
289,15 dollars au terme du premier fixing de Londres,7 jours plus tard « l'once de 31,1 grammes d'or cotait 1.277,25
dollars », soit 12
dollars de moins. Il perdait d’ailleurs 2,95 dollars par rapport à la veille.
L’article explique ainsi cette baisse de la valeur refuge : « La valeur
refuge fait face à toutes sortes de contrariétés. Hier, un indice des prix
américain à la consommation très suivi par la FED, l'indice PCE, est resté
ressorti à 1,4% sur un an, en octobre. Il est donc resté parfaitement inchangé
en dépit de la faiblesse actuelle du taux de chômage aux Etats-Unis et de la
bonne orientation de la conjoncture. »
On peut aussi lire que les indices d’actions atteignent des sommets, marquant
même des records, et que les taux longs se tendaient encore un peu plus par
rapport à la veille : « Les
taux longs demeurent élevés : 2,37% ce midi pour le T-Note à dix ans, bien loin
des 2% environ frôlés au début du mois de septembre. » De quoi
détourner les investisseurs de l’or qui, par définition, ne donne aucun
rendement.
Même constat pour ZoneBourse.com, dans le relai d’une news AFP/AWP : « L'or a perdu de son éclat lors d'une semaine sans relief, sur fond de spéculations sur le calendrier de relèvement des taux de la banque centrale américaine. »Le relèvement des taux, qui n’a pas encore eu lieu, a déjà été intégré par les marchés, et fait baisser le métal jaune : « La perspective d'une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (FED) soutient le dollar et dessert à l'inverse les cours de l'or, libellés en dollars et qui sont dès lors plus onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises. » L’or finissait même la journée à un plus bas depuis le 14 novembre, à 1 270, 41 dollars.
La force du dollar fait plier l’once d’or
Cette
semaine, le métal jaune poursuit sur la même lancée. DailyFx.com, dans un article
du mardi 5 décembre, revient sur les causes de cette chute de la relique
barbare. Elle est à chercher du côté bien évidemment du dollar, qui s’est
renforcé en raison de l’avancée faite sur la réforme fiscale de Trump, qui a
été au point mort ces dernières semaines : « La réforme fiscale Américaine devrait être validée avant la fin de
l’année malgré certaines divergences persistantes. (…) Pour les
investisseurs cette réforme fiscale semble déjà validée, à en croire la
valorisation actuelle des sociétés Américaines. » La réforme n’a cependant
encore été ratifiée : « Dans
l’attente la force du dollar pourrait continuer de peser sur le cours de l’or
mais si d’autres divergences apparaissaient entre les deux partis du congrès
Américains le dollar pourrait de nouveau faiblir et le cours de l’or pourrait
être acheté comme valeur refuge. »
Mercredi, le métal précieux tente un maigre rebond. Dans un
article du mercredi 6 décembre, TradingSat.comrapporte que l'once d'or
cotait 1268,55 dollars au premier fixing du jour à Londres, prenant néanmoins
2,5 dollars depuis le mardi. C’est encore une fois la mise en place de la
réforme fiscale, qui semble progresser, qui met à mal la valeur refuge :
« (…) il pourrait donc
déboucher sur une baisse massive de l'impôt sur les sociétés américaines. De
quoi doper les profits des actions américaines et la croissance économique,
deux éléments relativement défavorables à l'or. » Les investisseurs ne
sont pas donc enclinsà revenir vers la relique barbare…
Faut-il
croire au retour de l’or ?
C’est Le Monde qui posait la question dans un article
du 2 décembre suite à l’abandon de l’ISF par le gouvernement au profit de
l’IFI. Si l’or en est désormais sorti, la fiscalité sur les transactions va
cependant être alourdie. L’article, qui rappelle que le CAC 40 a monté de plus
de 10 % depuis début 2017, souligne le paradoxe du rebond de l’or de la semaine
dernière, où il frôlait les 1 300 dollars avant de repartir à la baisse,
rappelant que l’or, fin 2016, cotait 1 150 dollars : « Plus qu’un retour du risque ou une
amélioration des fondamentaux du marché de l’or, il faut y voir un «effet Trump».
Le fossé entre les promesses de campagne du président américain et le bilan
assez mince de sa première année à la Maison Blanche a mis le billet vert sous
pression. » Et de préciser également : « Si le cours de l’once d’or a progressé de plus de 10 % en 2017,
c’est en raison de la baisse du dollar. En euros, la valeur de l’or n’a pas
augmenté. » On peut alors légitimement se poser la question si l’or
fait son retour ou pas et s’il faut se positionner dessus. Bien que cette
matière première soit une réserve de valeur, l’article reste mitigé :
« Est-il judicieux pour un épargnant
de se positionner sur l’or ? Pas sûr. La demande mondiale a reculé de 9 % au
troisième trimestre, à 915 tonnes, selon le World Gold Council, qui évoque la
faiblesse de la demande en bijouterie et des changements fiscaux défavorables en
Inde. En outre, basculer brutalement vers l’or serait prendre le risque de
manquer la poursuite de la hausse des actions, au moment où celles-ci offrent
des perspectives favorables. » Néanmoins, les taux négatifs plaident
en faveur de l’or, et l’article d’ajouter : « (…) la demande mondiale de pièces et lingots de la part des
investisseurs se maintient à un niveau élevé, autour de 1 000 tonnes par an.
Les banques centrales ne vendent plus d’or depuis 2008, et certaines, comme les
banques centrales russe et turque, continuent d’en acheter. »Et puis
il y a la fiscalité de l’or en elle-même : « lorsque le vendeur ne peut pas justifier de la date et du prix d’achat,
la taxe forfaitaire devrait passer de 10,5 % à 11,5 % du montant vendu. Si l’on
détient une facture, la taxation ne concerne que la plus-value mais, avec la
hausse de la contribution sociale généralisée (CSG), elle devrait passer de
34,5 % à 36,2 %. »Néanmoins, « la taxation est dégressive à partir de deux ans de détention et
l’exonération totale est obtenue au bout de… vingt-deux ans ».
Or : le Bitcoin fait-il de l’ombre à l’once ?
Compte tenu de la montée en flèche plutôt vertigineuse de la cryptomonnaie, Le Revenu
s’interroge sur la pertinence de détenir de l’or : « L’envolée du bitcoin fait les gros titres de
l’actualité. À côté de la plus célèbre des cryptomonnaies, dont le cours a
bondi de 1000 dollars en début d’année à 10000 dollars le 28 novembre, le métal
jaune fait vraiment pâle figure. À 1293,80 dollars, l’once a perdu 4% depuis
son plus-haut de 2017 touché en septembre dernier à 1 345 dollars. »Sans
compter que les futurs relèvements des taux par la FED en 2018 devraient peser
sur l’or. Mais est-ce pour autant une raison pour se tourner vers Bitcoin, bien
qu’il n’y ait rien à voir « entre
une monnaie électronique dépourvue de toute contrepartie physique et l’or, qui
garnit les salles des coffres des banques centrales, alimente la bijouterie et
l’industrie électronique mondiales en métal précieux » ? « Sans doute, le bitcoin
cristallise-t-il davantage que l’or les pulsions spéculatives des millenials,
c’est-à-dire la génération de tous ceux nés entre 1980 et l’an 2000. L’épopée
du bitcoin finira-t-elle comme la fameuse bulle spéculative des bulbes de
tulipes qui éclata à Amsterdam en septembre 1637 ? Même si le bitcoin offre un
rendement de 411% l’an (!) depuis 2010, on est loin, selon les historiens de la
spéculation, des délires de la tulipomanie du XVIIe siècle. »
« "Comparer le Bitcoin à l'or est d'une stupidité absolue !",
selon Jean-Hervé Lorenzi », c’est une vidéo concernant l’actualité économique
publiée sur Boursorama le 1er
décembre qui abonde ainsi dans le sens que Bitcoin et l’or ne sont pas
comparables. Pour l’économiste, « le
Bitcoin aura un problème un jour où l’autre » puisque « c’est un algorithme qui décide des montants
des Bitcoin qui sont mis sur le marché ». L’or, lui, reste tangible,
ce qui n’est pas le cas de la cryptomonnaie.