L’once soutenue par les « minutes » de la FED

Jeudi dernier, le 12 octobre, les marchés ont réagi au compte-rendu de la réunion de la FED. Boursorama.com rapporte ainsi que l’or cotait « 1 294,45 dollars (+ 5,2 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1 092,3 euros (+ 4,7 euros ) ». La valeur refuge tirait parti de la baisse du dollar ainsi que du tassement des taux d’intérêt à long terme en réaction à la publication des « minutes » du FOMC (Federal Open Market Committee, le comité de politique monétaire de la FED). Un relèvement des taux est toujours au programme avant fin 2017, néanmoins, les membres du FOMC « semblent aussi de plus en plus perplexes quant aux perspectives en matière d'inflation. La faiblesse de la hausse de prix est redoutée plus persistante que prévu par certains banquiers centraux ». Résultat : les marchés doutent de plus en plus d’un relèvement des taux courts en décembre, date de la prochaine réunion de la FED : « Selon l'indicateur FedWatch du CME, la probabilité d'un nouveau 'tour de vis' le 13 décembre est revenue d'environ 88% hier à 83% à ce jour. » Un bon point pour l’or.

 

L’inflation chinoise et la Catalogne soutiennent l’or
L’or continuait de progresser lundi 16 octobre. DailyFx.com revenait sur les soutiens de l’or du moment. La situation en Catalogne n’évolue pas et l’indépendance n’a toujours pas été prononcée : « Carles Puigdemont a finalement envoyé une lettre au chef du gouvernement Espagnol Mariano Rajoy ce matin, deux heures avant l’heure limite. Le chef du gouvernement Catalan n’a donc à première vue pas confirmer l’indépendance de la Catalogne dans sa lettre et appelle en revanche au dialogue. »En outre, les chiffres de l’inflation chinoise ont été publiés : ils sont supérieurs et en hausse par rapport aux prévisions. D’autres chiffres sont attendus… et pourraient soutenir l’or : « Les marchés attendront maintenant la publication du PIB et de la production industrielle jeudi afin de confirmer la bonne tenue de l’économie Chinoise. Ces chiffres pourraient continuer de soutenir les métaux de bases et le cours de l’or. »

 

Or le dollar pénalise toujours la valeur refuge
Mercredi 18 octobre, l’or était en perte de vitesse. Ce n’est pas moins de 14 euros de perdu pour le métal jaune qui cotait 1280,65 dollars au premier fixing du jour à Londres. L’Express explique ainsi que« Le cours de la valeur refuge est toujours sous pression alors que l'appétit pour les actions, actifs risqués par excellence, se traduit par la tendance haussière des indices boursiers. Ceux de Wall Street volent de record en record ». Pas étonnant de voir le dollar progresser : il a ainsi repris 1 % sur l’euro. Autant de facteurs qui jouent en défaveur de la valeur refuge mais rien de bien alarmant puisque « l'encours du premier ETF aurifère au monde, le SPDR Gold Shares américain, restait stable à 853,1 tonnes ».  

La surtaxation de l’or : qui sera concerné ?
Voilà 15 jours que nous vous parlons du nouvel ISF, l’IFI, dont les lingots d’or ont été sortis. Mais, depuis, le gouvernement réfléchit à d’autres moyens de taxer l’or. Jeudi 12 octobre, 20 minutes pose la question « Réforme de l’ISF: L’or est-il vraiment un placement réservé aux riches ? » et rapporte que « La commission des finances de l’Assemblée nationale a été le théâtre de vif débat ce jeudi, au moment d’examiner la suppression de l’ISF et son remplacement par un impôt sur l’immobilier. La mesure a été adoptée, avec quelques retouches : en plus d’un renforcement de la fiscalité sur les yachts et voitures de luxe, la taxe sur la vente des métaux précieux (TMP), dont l’or fait partie, va passer de 10,5 % à 11,5 % ». Une surtaxation donc de l’or qui devrait toucher tous les détenteurs d’or, que ce soit de lingots ou de pièces. L’article précise en outre que « Dans une étude réalisée en 2014 avec Ipsos, on s’est rendu compte que 11 % des ouvriers et 12 % des employés possédaient de l’or ».

Le Figaro, le 14 octobre, s’interrogeait également sur qui allait être pénalisé par la surtaxation de l’or et de préciser que « les foyers les plus riches ne sont pas les seuls à détenir de l'or. Bien au contraire ». Effectivement, avec cette mesure, il est facile de penser que l’or est un signe ostentatoire de richesse. Si pour les élus, la réponse est évidemment oui, il n’en est rien : « Selon une étude Ipsos pour CPoR Devises, 16% des Français possèdent de l'or sous forme de pièces (notamment des Napoléons) et de lingots. Ce bas de laine atteint 3000 tonnes, soit un peu plus de 100 milliards d'euros au cours actuel. » Et les détenteurs d’or aurait entre 25 et 34 ans. Ce sont donc les jeunes, et les seniors, qui en détiennent le plus. L’article nous apprend aussi que « 80% des personnes qui possèdent de l'or l'ont obtenu sous le régime de l'anonymat par héritage familial et transmission de main à main. Les autres en ont fait l'acquisition. Dans une grande majorité des cas (73%), ils le conservent précieusement depuis plus de dix ans ». Il s’agit donc plus de bas de laine que d’or destiné à s’enrichir.


Boursorama.com aborde également le sujet dans son article du 17 octobre « Voici ce que la surtaxation de l’or va vous coûter… » et explique que la taxe sur les lingots d’or décidée dernièrement devrait impacter tous les métaux précieux… Une taxe qui devrait toucher les Français détendant de l’or, soit 16 % de la population. Un métal très populaire dont la taxation est censée rapporter de l’argent à l’État, qui cherche par tous les moyens à renflouer ses comptes, mais qui ne devrait pas rapporter plus de 7 millions… Il s’agit plus d’une mesure pour montrer que l’État veut taxer les riches… mais dans le fond, ce n’est pas vraiment eux qui trinqueront.

Ruée vers l’or en Allemagne
C’est une étude du WGC, le Word Gold Council, qui révèle que « la demande d’or privée allemande a atteint un record de 190 tonnes : 110 tonnes physiques en pièces et barres et l’équivalent de 80 tonnes en titres indexés sur l’or, pour une valeur de 6,8 milliards d’euros ». Le journal
Boulevard Voltaire explique ainsi que les Allemands, avec la crise de 2008, se sont tournés vers la valeur refuge.

Même constat pour Le Figaro dans son article du 12 octobre « Depuis la crise, l’Allemagne se rue vers l’or » tout comme Les Échos qui rapporte que « Aucun pays au monde n’a acheté autant de pièces et de lingots par habitant en 2016 » : « ‘’Face aux crises successives et à l'assouplissement de la politique monétaire, les investisseurs allemands se sont tournés vers l'or pour protéger leur patrimoine’’, constate le Conseil mondial de l'or (CMO) dans un rapport publié ce mois-ci. » Mais pourquoi donc cette ruée ? « Les investisseurs allemands ont une conscience aiguë des effets d'érosion de l'instabilité financière sur les richesses » peut-on lire dans l’article. Et de rajouter : « L'hyper-inflation dans les années 1920 perdure dans la mémoire collective mais, et ce point est peut-être encore plus important, les investisseurs allemands ont vu aller et venir les monnaies fiduciaires : au cours des 100 dernières années, l'Allemagne a eu huit monnaies différentes, souligne le rapport. »

 

 

La Suisse jette son or dans les égouts
Et c’est
Ouest France qui en parle dans un article du 14 octobre. On apprend ainsi que « 2,6 millions d’euros d’or et d’argent filent dans les eaux usées tous les ans, révèle l’Institut de l’eau Eawag. (…) 43 kg d’or et 3 000 kg d’argent sont charriés chaque année par ces eaux usées ». Cet or provient en fait des usines chimiques, des raffineries et de l’industrie horlogère. La Suisse compte 5 raffineries parmi les plus grandes au monde.

Le Dauphiné revient également sur cette nouvelle et pose la question du recyclage de cet or : « Mais est-il seulement possible de récupérer ces métaux précieux plutôt que de les laisser se perdre ? Les concentrations en or et argent sont très diverses selon les stations d'épuration. Pour cette raison et pour une question financière, les chercheurs estiment qu'il ne serait pour l'instant pas intéressant de fouiller toutes les boues d'épuration. »