L’or au plus haut depuis plus d’1 an

L’or n’en finit plus de surprendre. Après avoir passé la barre tant espérée des 1 300 dollars, le vendredi 8 septembre, la relique barbare a atteint son plus haut depuis plus de 12 mois, rapporte Le Figaro : « L'once d'or a atteint vendredi 1357,64 dollars, à son plus haut niveau depuis un an. (…) Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1 346,25 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1 320,40 dollars le vendredi précédent. » Dollar faible, économie américaine en berne et tensions géopolitiques ont largement soutenu l’or : « Cela fait trois semaines que l'or gagne du terrain, notamment à cause des inquiétudes géopolitiques qui entourent la Corée du Nord. » Quant au billet vert, il ne cesse de subir les conséquences des statistiques décevantes sur l’économie américaine et les différents déboires de Trump qui a bien du mal à mettre en œuvre les promesses faites durant sa campagne électorale. Et l’article de préciser : « Par ailleurs, les investisseurs semblent penser que la FED (Réserve fédérale américaine) ne va pas à nouveau relever ses taux directeurs en 2017, ce qui a fait baisser les obligations américaines à leur plus bas niveau depuis l'élection de Donald Trump»

« L’or s’est envolé de 12 % en un mois, la hausse va-t-elle continuer ? » c’est un article de Capital du 8 septembre qui pose la question. Cette envolée du cours de l’or en l’espace d’un mois est bien évidemment due à la faiblesse du dollar. Ce dernier pâtit de nombreux signaux négatifs sur l’économie américaine, auxquels vient s’ajouter l’annonce de la démission prochaine du vice-président de la FED, Stanley Fischer « qui était partisan d’une politique monétaire plus orthodoxe (c’est-à-dire plus restrictive) ». Ceci étant dit, l’article émet quelques réserves à la poursuite de cette ascension du métal jaune : « Reste qu’après une telle envolée en un laps de temps aussi court, des prises de bénéfices sont à prévoir sur l’or, avec une correction à la clef sur le cours de l’once. D’autant qu’au moins un des deux moteurs récents de la hausse du métal jaune, à savoir la force de l’euro face au dollar, pourrait bientôt caler - du moins temporairement. En effet, la monnaie unique se heurte actuellement à la résistance majeure de 1,2043 (soit le point bas de 2012), un obstacle qui pourrait favoriser une correction baissière à court terme. » Néanmoins, à moyen terme, les perspectives semblent plutôt positives pour l’or : « En cas de mauvaise surprise sur le front de la conjoncture américaine, la politique monétaire des Etats-Unis pourrait devenir plus accommodante. Une évolution qui serait négative pour le dollar… et donc positive pour l’or.Par ailleurs, le métal jaune devrait profiter à moyen terme d’un contexte global plus porteur pour les matières premières (grâce à un rééquilibrage progressif entre l’offre et la demande), d’un environnement de taux d’intérêt réels (c’est-à-dire nets d’inflation) durablement bas (qui rend l'achat d’or intéressant, par rapport au rendement faible des obligations) et de la volonté de Washington de mettre le dollar sous pression pour assurer une solide croissance économique. »

Le reflux de la valeur refuge se poursuit

Vendredi 8 septembre, l’or se négociait à 1 350 dollars l’once. Cette semaine, l’or a perdu un peu de terrain annonce TradingSat.com dans un article du mardi 12 septembre relayant une news CercleFinance.com : «Au terme du premier fixing de ce jour à Londres, l'once d'or fin cotait 1 326,25 dollars (- 7,95 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1 109,4 euros (- 3,7 euros). » Les tensions géopolitiques se sont quelque peu apaisées, la Corée du Nord ayant renoncé à un nouveau tir de missile. L’or étant une valeur vers laquelle se tournent les investisseurs en temps de crise, il perd tout naturellement du terrain quand les risques diminuent. Ainsi le T-Note américain à 10 ans a vu son rendement augmenter, passant de 2 % la semaine dernière à 2,15 %, « Et les actions, actifs risqués par excellence, sont repartis de l'avant sur les grands marchés mondiaux ».

La demande d’or physique en hausse de 11% !

Alors que l’or a progressé depuis le début de l’année, sa demande aussi, comme en témoigne un article Le Revenu du mardi 12 septembre. Ainsi on peut lire : « Les chiffres du 1er semestre qui ont été publiés début août par le World Gold Council indiquent que la demande mondiale pour les pièces, lingotins et lingots étaient en hausse de 11% par rapport à la même période de 2016. » En effet, l’année 2016 a connu une baisse significative de la demande pour les pièces d’or ainsi que pour les lingots. Cependant, si la Turquie, la Chine, l’Inde et l’Europe ont vu augmenté leur demande en métal jaune au 1er trimestre 2017, on apprend ainsi « que l’Amérique est en baisse de près de 44 % ». Le second trimestre, quant à lui, s’annonce très prometteur notamment en raison d’une tendance haussière du cours de l’or en dollar observée depuis janvier « le prix de l’or ayant gagné plus de 15,50 % en dollars (1 340 dollars London Fixing du matin au 6 septembre) après avoir déjà affiché son plus haut depuis 11 mois à 1 338,65 dollars ». Cette hausse, imputable au contexte géopolitique plus que tendu, tient également à la baisse du billet vert.


L’Inde veut ramener l’or dans le secteur formel

Ce sont Les Échos qui évoquent le sujet dans un article du jeudi 7 septembre. Après les précédentes mesures visant à limiter l’évasion fiscale, notamment la démonétisation en novembre dernier par Modi, l’or est aussi un secteur stratégique à surveiller pour les autorités. Une nouvelle TVA unique a été mise en place en juillet, et menace ainsi « les petits artisans et commerçants (qui) risquent de devoir lutter pour s'adapter ». Mais ce n’est pas tout : « Enfin, d'autres mesures plus spécifiques, toujours en vue d'améliorer la transparence de la filière, sont également dans les cartons. Parmi elles, est évoquée la création d'une banque dédiée au secteur joaillier. Ou encore le lancement d'un nouveau marché au comptant d'échange de lingots. En novembre, des membres des ministères des Finances et du Commerce ont prévu de se réunir, à New Delhi, avec des fédérations de la profession en vue de finaliser son futur plan de lancement au plus tôt l'an prochain. A cette occasion, plusieurs sujets tels que la mise en place de standards en matière de pureté du métal seront évoqués. »

Pourquoi choisir l’or plutôt que l’assurance vie ?

C’est un article de Contrepoints qui aborde la question. L’assurance vie est un des placements préférés des Français : « En 2016, l’assurance-vie était encore l’un des placements préférés pour 55% des Français (sondage OpinionWay). » Pourtant, ce placement est bien loin d’être sûr ni même rentable avec la politique de taux bas actuelle. L’or reste, lui, un bon placement. Une nuance est apportée cependant : « Si les pièces d’or ayant cours légal et les jetons sont à l’abri des nouvelles Lois Macron, c’est un peu moins le cas pour les lingots ou même les pièces d’or de type Napoléon». Avis donc aux acheteurs de pièces d’or et de lingots.

Nouvelle ruée vers l’or en Guyane

Dans de précédentes revues de presse sur l’or, nous vous avions déjà parlé de l’orpaillage guyanais et de l’existence de sites d’exploitations illégaux, ayant des effets délétères sur la nature mais aussi sur la population. FranceTvInfo a consacré dimanche 10 juillet un reportage à la recrudescence de l’orpaillage illégal dans le parc amazonien en Guyane, menaçant les Wayanas. On apprend ainsi que les sites clandestins ont progressé de…75 %. « L'explosion des activités liées à l'orpaillage sur le haut Maroni a pris une telle ampleur qu'aujourd'hui les décharges à ciel ouvert le long du fleuve se multiplient. La forêt et les fleuves crachent les résidus des garimperos. (…)Après des années d'orpaillage clandestin, les Wayanas vivent une nouvelle menace : l'implantation d'une mine d'or à ciel ouvert en amont de leurs villages. Une nouvelle ruée vers l’or en Guyane menace les territoires Wayanas. »