Or : les taux pèsent toujours sur l’once

3 jours après le mini-krach qui a vu l’once plonger jusqu’à 1194 dollars, la valeur refuge cotait 1 243,25 dollars au terme du premier fixing du jour sur le marché de Londres, rapporte TradingSat.com le vendredi 30 juin. L’article rappelle que « l'or ne rapporte, par définition, aucun revenu. L'once est donc sensible à l'environnement de taux ». Et justement, cette semaine-là, les rendements obligataires ont connu un rebond : « Ainsi, celui du T-Note américain à dix ans, qui le 26 juin se situait vers 2,14%, s'est tendu jusqu'à atteindre 2,26% ce midi. Le mouvement est plus marqué encore en Europe : dans l'intervalle, le rapport du 'Bund' allemand équivalent est passé de 0,24% à 0,44%, et le 'dix ans' français de 0,60% à 0,78%. » Les banques centrales, qu’elles soient européennes ou américaines, semblent vouloir durcir leur politique monétaire. Un facteur qui ne pousse pas vraiment les investisseurs à aller vers la valeur refuge et ce, malgré la faiblesse du dollar, qui ne parvient pas à tirer son épingle du jeu.

Lundi 3 juillet,
Les Échos titrait justement « L'or sensible aux taux de la Réserve fédérale ». Mais pas uniquement : le contexte géopolitique, les tensions sur les marchés, influencent largement le métal jaune. Le journal revient sur l’évolution de l’or depuis début 2017. Après un gain de 8 % au premier trimestre, l’or enregistre un parcours plutôt chaotique qui rend impossible toute prévision pour le deuxième semestre 2017 : « Aujourd'hui, personne ne s'accorde sur l'avenir proche du prix de l'once. Le pari actuel d'une Réserve fédérale moins offensive dans son resserrement monétaire pourrait servir de soutien. Le prochain grand rendez-vous de la banque centrale américaine est fixé à fin septembre, dans près de trois mois. En attendant, l'once d'or pourrait se languir jusqu'au quatrième trimestre. »

Pour
L’Express « la pression des taux longs se fait toujours sentir » sur l’or. Mardi l’once s’échangeait à 1 243,25 dollars, soit une perte de 5 dollars par rapport à la veille : «Les analystes Matières premières de Commerzbank soulignent qu'hier au comptant, l'once a abandonné 1,7% à la clôture du marché américain, soit 'sa plus forte baisse en pourcentage depuis le mois de novembre'. En un mois seulement, l'once de métal fin a abandonné environ 70 dollars, soit plus de 5% de sa valeur, et même 6% en euro en tenant compte de la baisse de la monnaie unique européenne.»Bien sûr, la hausse des taux longs est également invoquée pour expliquer cette perte de vitesse du métal jaune. LE SPDR Gold Shares, premier ETF aurifère au monde,«a baissé hier soir de 6,2 tonnes à 846,3 tonnes. Rappelons qu'elle atteignait encore 867 tonnes le 13 juin dernier».


L’or sous les 1230 dollars
Ce lundi 3 juillet, l’or est d’ailleurs repassé sous les 1230 dollars.
Boursorama dans son article « L'or sous les 1 230 dollars l'once pour la première fois depuis deux mois » relaie une news AOF qui explique ainsi que « Pour la première fois depuis début mai, l'once d'or est passée aujourd'hui sous le seuil des 1 230 dollars. En repli de 1,24%, elle a atteint 1 226 dollars ». En effet, le métal jaune souffre donc d’une anticipation d’un nouveau relèvement des taux par la Réserve fédérale américaine mais aussi par les autres banques centrales à travers le monde. Et qui dit taux relevés, dit baisse d’intérêt pour la valeur refuge qui, par définition, ne rapporte rien mais permet juste de se prémunir en cas de coup dur.


Or : toujours pas de reprise pour la valeur refuge
Et c’est un titre de
TradingSat.com en date du mercredi 5 juillet. En plus de ne pas avoir repris, l’once a même perdu du terrain depuis ce lundi : « Au terme du premier des deux fixings de ce mercredi à Londres, l'once de 31,1 grammes d'or cotait 1221,9 dollars. » Malgré les tensions géopolitiques qui ne cessent de grimper, notamment avec les tirs balistiques de la Corée du Nord, l’or peine à retrouver son souffle : « le sentiment des opérateurs reste inchangé : les grandes banques centrales vont globalement, quoique suivant des calendriers différents, retirer les mesures de soutien monétaires (conventionnelles et non conventionnelles) mises en place pendant la crise financière de 2008/2009, maintenant que la conjoncture s'améliore. » Le rendement du T-Note américain à dix ans s’est même établi à 2,34 %, « après s'être traité sous les 2,20% lors de la seconde quinzaine de juin ».Selon l’une des premières banques de métaux précieux au monde, ScottiaMocatta, c’est la récente reprise du dollar qui aurait fait baisser l’once, « dans le sillage de statistiques américaines favorables ».


Au cœur de la France des chercheurs d’or
C’est
LCI qui propose un reportage sur les chercheurs d’or amateur en France. Vous pourrez y découvrir Claude Agasse, qui a découvert une des plus grosses pépites d’or depuis un siècle et demi dans l’Hexagone, de 218 g.Si faire fortune en tant qu’amateur reste de l’ordre du fantasme, le reportage rappelle néanmoins que le territoire français compte parmi les plus grands potentiels en Europe. À voir !

L’or de Guyane, un test politique pour Macron
Le Monde aborde un dossier brûlant sur l’or dans un article du vendredi 30 juin : celui du projet de la Montagne d’or en Guyane : « Le dossier a valeur de test. La France va-t-elle ouvrir de nouvelles mines ? L’Etat va-t-il accepter qu’un groupe étranger creuse le sol national, en extraie des richesses et crée des emplois au prix d’un impact significatif sur la faune et la flore ? C’est cet arbitrage entre l’économie et l’environnement qui se joue dans le projet de la Montagne d’or en Guyane, bientôt soumis à la décision du gouvernement. » La compagnie Nordgold, qui doit mener le chantier, a évalué que le coût serait supérieur à celui prévu mais cela ne devrait pas freiner le milliardaire russe propriétaire de Nordgold qui bien décidé à mettre en œuvre le projet puisque « le taux de retour sur investissement devrait atteindre 18,7 % ».

Le producteur d’or AngloGold pourrait supprimer un tiers de ses effectifs

C’est un article des Échos du 29 juin qui nous apprend que le 3e producteur mondial d’or, AngloGold, « envisage d’arrêter des mines déficitaires ». Le secteur minier sud-africain ne se porte pas vraiment bien. Pour « assurer sa viabilité », la société minière va devoir licencier… « jusqu'à 8 500 suppressions de postes - soit environ un tiers environ des effectifs ». Tous les opérateurs d’Afrique du Sud font le même constat : la production d’or a chuté, et pas qu’un peu puisque cette baisse serait de l’ordre de 60 % : « Globalement, les conditions de travail sont difficiles et les coûts de production plus élevés que dans d'autres mines dans le monde. Les coûts de la main-d’œuvre ont progressé de plus de 300 % entre 1999 et 2014 dans le secteur. En conséquence, quelque 70.000 postes ont déjà été supprimés en cinq ans, a fait savoir la Chambre des Mines, qui avertit que ce chiffre pourrait monter à 100000. »