Revue du Web de l’or du 06/07/2017 : Les taux pèsent sur l’or qui peine à retrouver son souffle
Par joubert le lundi 10 juillet 2017, 17:35 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
Point de progression notable pour l’or à l’horizon : le métal précieux reste encore et toujours en-dessous des 1 250 dollars cette semaine, sous pression à cause des taux. Après le mini-krach de la semaine dernière, il a cependant retrouvé les 1 243 dollars. Mais jusqu’à quand ? Voici notre revue de presse du Web de la semaine.
Or : les taux pèsent toujours sur l’once
3 jours après le mini-krach qui a vu l’once plonger jusqu’à 1194 dollars, la
valeur refuge cotait 1 243,25 dollars au terme du premier fixing du jour sur le
marché de Londres, rapporte TradingSat.com le
vendredi 30 juin. L’article rappelle que « l'or ne rapporte, par
définition, aucun revenu. L'once est donc sensible à l'environnement de
taux ». Et
justement, cette semaine-là, les rendements obligataires ont connu un
rebond : « Ainsi, celui du
T-Note américain à dix ans, qui le 26 juin se situait vers 2,14%, s'est tendu
jusqu'à atteindre 2,26% ce midi. Le mouvement est plus marqué encore en Europe
: dans l'intervalle, le rapport du 'Bund' allemand équivalent est passé de
0,24% à 0,44%, et le 'dix ans' français de 0,60% à 0,78%. » Les
banques centrales, qu’elles soient européennes ou américaines, semblent vouloir
durcir leur politique monétaire. Un facteur qui ne pousse pas vraiment les
investisseurs à aller vers la valeur refuge et ce, malgré la faiblesse du
dollar, qui ne parvient pas à tirer son épingle du jeu.
Lundi 3 juillet, Les Échos titrait
justement « L'or sensible aux taux de la Réserve fédérale ». Mais pas
uniquement : le contexte géopolitique, les tensions sur les marchés,
influencent largement le métal jaune. Le journal revient sur l’évolution de
l’or depuis début 2017. Après un gain de 8 % au premier trimestre, l’or
enregistre un parcours plutôt chaotique qui rend impossible toute prévision
pour le deuxième semestre 2017 : « Aujourd'hui, personne ne s'accorde sur l'avenir proche du prix de l'once.
Le pari actuel d'une Réserve fédérale moins offensive dans son resserrement
monétaire pourrait servir de soutien. Le prochain grand rendez-vous de la
banque centrale américaine est fixé à fin septembre, dans près de trois mois.
En attendant, l'once d'or pourrait se languir jusqu'au quatrième
trimestre. »
Pour L’Express « la
pression des taux longs se fait toujours sentir » sur l’or. Mardi l’once s’échangeait à 1 243,25 dollars, soit une perte de 5 dollars par rapport à la
veille : «Les analystes Matières premières de Commerzbank soulignent qu'hier au
comptant, l'once a abandonné 1,7% à la clôture du marché américain, soit 'sa
plus forte baisse en pourcentage depuis le mois de novembre'. En un mois
seulement, l'once de métal fin a abandonné environ 70 dollars, soit plus de 5%
de sa valeur, et même 6% en euro en tenant compte de la baisse de la monnaie
unique européenne.»Bien sûr, la
hausse des taux longs est également invoquée pour expliquer cette perte de
vitesse du métal jaune. LE SPDR Gold Shares, premier ETF aurifère au monde,«a baissé hier soir de 6,2 tonnes à 846,3
tonnes. Rappelons qu'elle atteignait encore 867 tonnes le 13 juin dernier».
L’or sous les 1230 dollars
Ce lundi 3 juillet, l’or est d’ailleurs repassé sous les 1230 dollars. Boursorama dans son
article « L'or sous les 1 230 dollars l'once pour la première fois depuis
deux mois » relaie une news AOF qui explique ainsi que « Pour la première fois depuis début mai,
l'once d'or est passée aujourd'hui sous le seuil des 1 230 dollars. En repli de
1,24%, elle a atteint 1 226 dollars ». En effet, le métal jaune
souffre donc d’une anticipation d’un nouveau relèvement des taux par la Réserve
fédérale américaine mais aussi par les autres banques centrales à travers le
monde. Et qui dit taux relevés, dit baisse d’intérêt pour la valeur refuge qui,
par définition, ne rapporte rien mais permet juste de se prémunir en cas de
coup dur.
Or : toujours pas de reprise pour
la valeur refuge
Et c’est un titre de TradingSat.com en date du
mercredi 5 juillet. En plus de ne pas avoir repris, l’once a même perdu du
terrain depuis ce lundi : « Au terme du premier des deux fixings de
ce mercredi à Londres, l'once de 31,1 grammes d'or cotait 1221,9 dollars. » Malgré les tensions
géopolitiques qui ne cessent de grimper, notamment avec les tirs balistiques de
la Corée du Nord, l’or peine à retrouver son souffle : « le sentiment des opérateurs reste inchangé :
les grandes banques centrales vont globalement, quoique suivant des calendriers
différents, retirer les mesures de soutien monétaires (conventionnelles et non
conventionnelles) mises en place pendant la crise financière de 2008/2009,
maintenant que la conjoncture s'améliore. » Le rendement du T-Note
américain à dix ans s’est même établi à 2,34 %, « après s'être traité sous les 2,20% lors de la seconde quinzaine de
juin ».Selon l’une des premières banques de métaux précieux au
monde, ScottiaMocatta, c’est la récente reprise du dollar qui aurait fait
baisser l’once, « dans le sillage de
statistiques américaines favorables ».
Au cœur de la France des chercheurs d’or
C’est LCI qui
propose un reportage sur les chercheurs d’or amateur en France. Vous pourrez y
découvrir Claude Agasse, qui a découvert une des plus grosses pépites d’or depuis
un siècle et demi dans l’Hexagone, de 218 g.Si faire fortune en tant qu’amateur
reste de l’ordre du fantasme, le reportage rappelle néanmoins que le territoire
français compte parmi les plus grands potentiels en Europe. À voir !
L’or de
Guyane, un test politique pour Macron
Le Monde aborde un dossier brûlant sur l’or
dans un article du vendredi 30 juin : celui du projet de la Montagne d’or
en Guyane : « Le dossier a
valeur de test. La France va-t-elle ouvrir de nouvelles mines ? L’Etat va-t-il
accepter qu’un groupe étranger creuse le sol national, en extraie des richesses
et crée des emplois au prix d’un impact significatif sur la faune et la flore ?
C’est cet arbitrage entre l’économie et l’environnement qui se joue dans le
projet de la Montagne d’or en Guyane, bientôt soumis à la décision du
gouvernement. » La compagnie Nordgold, qui doit mener le chantier, a
évalué que le coût serait supérieur à celui prévu mais cela ne devrait pas
freiner le milliardaire russe propriétaire de Nordgold qui bien décidé à mettre
en œuvre le projet puisque « le taux
de retour sur investissement devrait atteindre 18,7 % ».
Le producteur d’or AngloGold pourrait supprimer un tiers de ses effectifs
C’est un article des Échos du 29 juin qui nous apprend que le 3e producteur mondial d’or, AngloGold, « envisage d’arrêter des mines déficitaires ». Le secteur minier sud-africain ne se porte pas vraiment bien. Pour « assurer sa viabilité », la société minière va devoir licencier… « jusqu'à 8 500 suppressions de postes - soit environ un tiers environ des effectifs ». Tous les opérateurs d’Afrique du Sud font le même constat : la production d’or a chuté, et pas qu’un peu puisque cette baisse serait de l’ordre de 60 % : « Globalement, les conditions de travail sont difficiles et les coûts de production plus élevés que dans d'autres mines dans le monde. Les coûts de la main-d’œuvre ont progressé de plus de 300 % entre 1999 et 2014 dans le secteur. En conséquence, quelque 70.000 postes ont déjà été supprimés en cinq ans, a fait savoir la Chambre des Mines, qui avertit que ce chiffre pourrait monter à 100000. »