L’or ne corrige qu’une partie de sa hausse

Jeudi 8 juin, au terme du 1er fixing de Londres, l’or cotait 1284,8 dollars, perdant 6 dollars par rapport à la veille. TradingSat.com précise d’ailleurs que « l'once a atteint, le 6 juin à Londres, son plus haut niveau annuel à 1293,5 dollars. Ce qui est aussi un record depuis le tout début du mois de novembre, juste avant l'élection de Donald Trump ».Mais point de désintéressement des investisseurs pour le métal précieux précise l’article, bien au contraire : leSPDR Gold Shares, premier ETF aurifère américain au monde par le volume,« a bondi de près de dix tonnes par rapport à la veille à 864,9 tonnes. Il faut remonter jusqu'au début du mois de décembre pour retrouver la trace d'un niveau aussi élevé ». La journée était effectivement chargée en événement, entre les élections législatives au Royaume-Uni, le conseil des gouverneurs de la BCE ainsi que l’audition de l’ex-chef du FBI, événements qui n’ont pas manqué d’influencer le marché de l’or.

« Matières premières : l’or en baisse à l’issue d’une semaine mouvementée » c’est le titre d’un article de ZoneBourse.com paru le lendemain. Ainsi, l’or a continué sa baisse : après avoir profité d’une baisse du dollar pour toucher un plus haut il y a peu, « l'or n'a pas réussi à s'accrocher à ses gains » : en effet, « "il n'y a pas eu de surprise de la part de la BCE", ont noté les analystes de Commerzbank, "et si James Comey a accusé (le président des Etats-Unis) Donald Trump de mentir, cela n'a pas augmenté les chances que ce dernier ne finisse pas son mandat" ». Les résultats au Royaume-Uni n’ont pas porté la valeur refuge non plus qui a fini « à 1266,55 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1274,95 dollars le vendredi précédent ». Pas sûr que les ventes soutiennent non plus la relique barbare : « Du côté des achats d'or physique, les analystes s'inquiétaient de voir la taxation du métal jaune relevée en Inde, un des deux principaux acheteurs de lingots et de bijouterie."Les ventes commerciales devraient ralentir après l'application de cette mesure le 1er juillet, mais avant cela, elles pourraient s'accélérer", ont noté les analystes de Commerzbank. »

Ce même vendredi 9 juin, L’Express rapporte lui que « Au terme du premier fixing de ce vendredi à Londres, l'once d'or cotait 1274,25 dollars (+ 1,1 dollar par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1139,2 euros (+ 3,2 euros) », précisant que la valeur refuge a perdu près de 20 dollars depuis le 6 juin, sans doute parce que le risque politique s’est réduit. Néanmoins, même si l’or baisse, les investisseurs sont tournés vers l’or : « Et pourtant, hier soir, l'encours du SPDR Gold Shares, premier ETF aurifère du monde, a encore grimpé de plus de deux tonnes, à 867 tonnes, signe de l'appétence des investisseurs pour le métal jaune. » En cause, les incertitudes politiques au Royaume-Uni : « (…) les législatives anticipées convoquées par la “Prime minister” conservatrice Theresa May pour renforcer sa légitimité se sont soldées par un résultat comparable au référendum sur le Brexit de David Cameron : l'inverse de ce qui était escompté.Si les conservateurs restent en tête, ils ont perdu la majorité absolue à la Chambre des communes, et les prochains gouvernements feront donc face à un fort risque d'instabilité. Voilà qui compliquera un peu plus les négociations du Brexit avec l'Union européenne. » Côté États-Unis, la pression redescend après l’audition de Comey, ancien patron du FBI : « En revanche, aux États-Unis, le risque d'ouverture d'une procédure d'“impeachment” contre Donald Trump semble réduit, après l'audition par le Congrès de l'ancien patron du FBI. “M. Comey n'a fait aucune révélation déterminante, susceptible d'alimenter une éventuelle procédure de destitution de M. Trump ou de déstabiliser l'administration Trump”, commente-t-on chez Aurel BGC. » De quoi rassurer les investisseurs…

L’or profite des incertitudes géopolitiques
Les Échos publiaient lundi 12 juin un article revenant sur les différentes tensions géopolitiques qui influençaient le cours de l’or, le poussant le mercredi 6 juin à flirter avec les 1 300 dollars : « En un seul mois, à Londres et à New York, le prix de l'once a grimpé de près de 5 %. Les spécialistes de l'analyse graphique ont fait un constat clair : l'or a même réussi à s'extraire d'une zone. Désormais, avec un gain de 11 % depuis le début de l'année, le métal jaune s'impose comme l'un des grands gagnants au sein du secteur des matières premières. » Le Brexit reste au cœur des préoccupations : personne ne sait comment cela va se passer et surtout quelles conséquences il y aura pour l’Europe. « Vendredi, le résultat mitigé des élections législatives au Royaume-Uni est venu donner un coup de pouce supplémentaire à l'or en livres sterling, qui a grimpé de 2 % alors que la monnaie britannique décrochait. «La confiance du marché dépend maintenant de la rapidité avec laquelle un nouveau gouvernement peut être formé. Or, avec une autorité réduite, il sera difficile pour le gouvernement de faire beaucoup et l'incertitude risque de dominer aussi longtemps que la situation reste incertaine», estime Mark Burgess, Chief Investment Officer Emoa et responsable marché actions de Columbia Threadneedle Investments. » Mais ce n’est pas tout, il y a aussi « les doutes sur la présidence américaine de Donald Trump ou, depuis quelques jours, l'escalade de la crise dans le Golfe » qui soutiennent l’or.

Ig.com titrait carrément ce même jour « Cours de l’or : les investisseurs délaissent la valeur refuge » : « Le cours de l’or décroche depuis 3 jours à partir du plus haut annuel à 1296,18 et pourrait maintenant poursuivre sa tendance jusqu’à la moyenne mobile 50 périodes à 1260. »

Mardi 13 juin, devant la baisse de l’or,
TradingSat.com explique : « La décrue continue pour le cours de la valeur refuge, qui a maintenant perdu 32,2 dollars les 31,1 grammes depuis le sommet atteint le 6 juin dernier. Un mouvement qui fait notamment suite à l'audition de l'ancien patron du FBI par le Congrès américain. Le marché considère grosso modo qu'en dépit de sérieuses allégations, les propos de James Comey ne sont pas suffisamment de nature à entraîner une procédure d'“impeachment” contre le président Donald Trump. » En effet, malgré ces rebondissements, les analystes tablent sur un relèvement des taux : « le consensus des investisseurs table de manière quasi-unanime sur le relèvement de ses taux directeurs par la FED, demain soir. Selon l'indicateur FedWatch du CME, la probabilité implicite d'un relèvement de 0,75-1% à 1-1,25% du principal taux court atteint 95,8%. Un point a priori négatif pour l'or, dont par définition le rendement est nul. »

Boursorama, ce même mardi, quant à lui, titrait « L'or se dirige vers une cinquième séance de baisse consécutive » : « L'or recule de 0,35% à 1 264,51 dollars l'once et s'oriente vers son cinquième jour consécutif de baisse. » Une défiance qui résulte de l’attente de la réunion de la FED qui devrait se solder par un relèvement des taux : « Wall Street estime à 95% les chances d'un tel évènement. Des taux élevés sont généralement négatifs pour l'or car il suscite un regain d'appétit des investisseurs pour des actifs plus rémunérateurs. La hausse des taux aux États-Unis devrait également soutenir le dollar, rendant moins attractif l'achat d'or pour les investisseurs munis de devises étrangères. » Un relèvement des taux viendrait soutenir le dollar et jouer en défaveur de la valeur refuge…


Les cours de l’or bondissent
Mercredi 14 juin en revanche, l’or se ressaisit et remonte. BullionVault explique ainsi que « Les cours de l’or ont grimpé mercredi midi à Londres vers un pic de quatre séances à 1 277 dollars l’once alors que le dollars US a coulé avant la décision de la FED concernant ses taux et après la publication de données économiques décevantes». On apprend ainsi que les ventes ont reculé au mois de mai par rapport à avril mais aussi que l’inflation des prix à la consommation a ralenti « tirant l’indice officiel de 0,1% vers le bas d’un mois sur l’autre, avec le coût de la vie en hausse de 1,9% par an contre une prévision de 2,0% ».

L’or un placement incontournable avant l’été
Lundi 12 juin,
Capital a consacré un article à l’or :« Placement incontournable à long terme, réserve de valeur et actif de diversification, l’or évolue traditionnellement positivement en été. » L’article explique ainsi que l’or remonte l’été car il fait l’objet d’achat à travers le monde : « Le prix de l’or manque de souffle en juin et début juillet, les joailliers occidentaux réduisant leurs achats de métal précieux à l’amorce des vacances d’été, afin d’optimiser leur trésorerie et de limiter les risques de vol. Cependant, à partir de mi-juillet, ils commencent à les étoffer pour se préparer en vue de la rentrée de septembre (…) Les bijoutiers asiatiques ne sont pas en reste, notamment en Inde (un des principaux pays consommateurs de métal jaune, NDLR), où ils augmentent leurs achats à partir d’août et septembre en vue de la saison des festivals. » Il explique aussi que l’or évolue à contre-courant des actifs dits risqués l’été et rappelle qu’un«certain nombre de crises financières, qu’elles aient des causes économiques - ’crédit crunch’ immobilier aux Etats-Unis en 2008 lors de la crise des subprimes - ou géopolitiques - invasion du Koweït en août 1990, attentat du World Trade Center de septembre 2001… - se sont souvent produites durant l’été ». Enfin, la volatilité des marchés est plus grande à cette période de l’année puisqu’il y a peu d’acteurs sur les marchés, ce qui rend l’impact des événements plus important et susceptible de créer des « réactions en chaîne ».

Le projet mine d’or est presque validé au Pays basque
On vous en avait parlé il y a quelques semaines déjà : le projet de mine au Pays basque avait suscité des mouvements contestataires par « Stop Mines », une association contre le projet minier basque. Ce mercredi 14 juin,
France Bleu révèle pourtant quela Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) a rendu « un avis favorable à la demande de permis d'explorer ». Suite à la nouvelle, une manifestation a été prévue le 16 septembre à Bayonne.