Revue du Web de l’or du 08/06/2017 : L’or, soutenu par les risques, se dirige vers les 1 300 dollars
Par joubert le vendredi 9 juin 2017, 17:59 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
L’or reprend de sa superbe, poussé par de nombreuses incertitudes agitant les marchés. Le Qatar, l’économie américaine, les législatives en Grande-Bretagne puis bientôt en France, de nombreux facteurs économiques et géopolitiques poussent les investisseurs à délaisser les actifs risqués pour se tourner vers les valeurs refuges comme l’or. Voici notre revue de presse du Web de l’or de la semaine.
Or: fermeté confirmée de la valeur refuge
C’est le titre d’un article de Boursorama en date du jeudi 1er
juin. Après la baisse de l’or mi-mai, le métal jaune a repris du poil de la
bête. Ainsi, « Au terme du premier fixing de ce jeudi sur
le marché de Londres, l'once d'or fin cotait 1266,15 dollars (- 0,05 dollar par
rapport au fixing d'hier après-midi) et 1128 euros (+ 1,3 euro) ». Les remous qui agitent l’administration
Trump ne sont pas étrangers à l’embellie récente de la valeur refuge :
« La politique de l'administration
Trump, et notamment le plan de relance budgétaire promis pendant la campagne
électorale, suscite les doutes de certains investisseurs : en trois semaines,
le rendement du T-Note américain à dix ans, le produit obligataire de
référence, a perdu une vingtaine de points de base pour revenir à 2,21%. Ce qui
a pesé mécaniquement sur la valeur relative du dollar et donc sur l'or, qui se
négocie principalement dans cette devise. »
Ainsi donc, « l’or gagne encore du terrain » comme l’explique cet article de Boursedirect.fr en date du mardi 6 juin. On peut lire que « l'incertitude ambiante continue à porter les cours de l'or, au plus haut depuis six semaines » … Les investisseurs délaissent les actifs risqués pour se tourner vers la relique barbare : « En attendant les résultats des législatives britanniques, la décision de la BCE sur ses taux et l'audition de l'ancien patron du FBI par le Sénat américain, la crise diplomatique au Moyen-Orient a également ravivé les craintes des opérateurs. L'once d'or progresse de 0,7% dans les échanges électroniques sur le Comex, à 1.291 dollars. » Si l’or ne rapporte rien, il reste une valeur sûre en temps de crise.
Les risques portent l’or vers 1 300 dollars
Mercredi
7 juin, TradingSat.com évoquait
justement les risques soutenant l’or qui se rapproche des 1 300 dollars,
atteignant même un plus haut depuis le début de l’année : « Au terme du premier fixing du jour à Londres, l'once de 31,1
grammes d'or fin cotait 1292,7 dollars (- 0,8 dollar par rapport au fixing
d'hier après-midi) et 146,6 euros (- 1,4 euro). La valeur refuge semble reprendre son
souffle ce matin mais on notera qu'hier après-midi selon les prix de Londres,
elle n'en a pas moins atteint, à 1293,5 dollars, son plus haut niveau de
l'année dans la devise américaine. »Un nouvel élément vient agiter la scène
géopolitique internationale avec l’isolement du Qatar par les autres
pétromonarchies du Golfe, mettant de l’huile sur le feu dans une zone déjà
instable. Mais l’économie américaine vient également soutenir l’or : «En
outre, l'avenir reste incertain aux États-Unis. Fondamentalement, 'il semble
que l'économie américaine soit fondamentalement terne, 'scotchée' avec une
croissance de 2% associée à une faible productivité, d'énormes pressions
désinflationnistes et des changements structurels qui alimentent une discorde
politique', commente Société générale ce matin." Une situation qui met la pression sur le
billet vert… et porte l’or vers des plus hauts.
Ce même jour, Le Figaro évoquait l’or, « au plus haut de l'année avec le retour de l'aversion au risque », expliquant que « L'once d'or gagne 1,01% à 1 293,005 dollars, signant sa troisième séance consécutive de hausse et un nouveau sommet pour cette année ». L’article évoque lui aussi les tensions grandissantes au Moyen-Orient entre l’Arabie saoudite et le Qatar. Mais d’autre sujets préoccupent les investisseurs : « Les investisseurs s'inquiètent également de l'annonce que la BCE doit faire jeudi concernant sa politique monétaire, des élections législatives prévues jeudi également au Royaume-Uni et de l'audition à venir de l'ancien directeur du FBI par des représentant du sénat américain. »
Les
données sur l’emploi américain font monter l’or
Vendredi 2 juin, ZoneBourse.com publiait
un article faisant état des chiffres US sur l’emploi. Des chiffres moins bons
qu’attendu qui mettent la pression sur le billet vert… et joue en faveur du
métal jaune : « L'or a progressé sur la semaine, les
données décevantes de l'économie américaine, notamment sur les créations
d'emploi, redonnant de l'intérêt à la valeur refuge. (…) Les données sur
l'emploi américain ont déçu les marchés car, si le taux de chômage est à son
plus bas en 16 ans à 4,3%, seulement 138 000 emplois ont été créés, contre une
attente de 185 000.»
Autant d’éléments qui pèsent sur « la
probabilité d'une hausse des taux d'intérêts après (celle attendue en) juin »
et pourraient dissuader la FED de remonter ses taux d’intérêt comme prévu…
Une situation pour le moins complexe et tendue… « «L'or reçoit des messages contradictoires depuis le début de l'année.
L'économie américaine déçoit, mais les hausses de taux sont toujours prévues.
Le dollar recule, mais l'euro monte. Le risque politique plane toujours sur les
États-Unis, mais s'est éloigné de l'Europe», ont noté les analystes de Macquarie. »
Les
réserves d’or en Europe par habitant
Le site Media-presse.info publiait,
ce mercredi 7 juin, des chiffres des données de mai 2017 du World Gold Council
(Conseil mondial de l’or), plus particulièrement les réserves d’or des
différentes banques centrales en Europe mais calculées en gramme par habitant.
On apprend ainsi que la Suisse, hors-concours, possède « 128,7 grammes d’or par habitant, plus du
triple du pays venant en seconde position, plus que les 2e, 3e et 4e pays
réunis… » Viennent ensuite l’Allemagne et l’Italie, possédant
respectivement 41,8 et 41 grammes par habitant. La France arrive en 4e
position, « avec 36,9 grammes ».
Enfin, « Trois pays n’ont aucune
réserve d’or dans leur Banque Centrale : la Croatie, la Moldavie et la Norvège ».
L’alliance
en or de la Chine et de la Russie
C’est RFI qui
révèle dans son article du 2 juin que « le fonds d’investissement
chinois Fosun achète 10% de Polyus, le géant russe de l’or », une alliance du premier
grand consommateur d’or au monde avec le premier producteur d’or russe :
« Polyus est l'un des dix géants mondiaux du métal précieux,
avec une réserve d'or de 2 000 tonnes, soit la moitié de la consommation
mondiale annuelle, et une production de près de 2 millions d'onces en 2016. »
Mais le groupe souffre des sanctions occidentales contre Moscou.
Résultat : il manque d’investissements étrangers. Le fonds
d’investissement chinois devrait fournir 1 milliard et demi de dollars à Polyus
et permettre de développer la mine d’or géante sibérienne de Sukhoi Log.Un vrai tournant
dans les relations sino-russes : « Accéder à l'or russe, pour
la Chine, c'est garantir son approvisionnement, l'Empire du Milieu concentre
30% de la demande mondiale de métal précieux, c'est désormais le premier
consommateur d'or de la planète, devant l'Inde. Pour la Russie, la Chine est un
donc un débouché de choix pour son métal précieux. L'arrivée de Fosun au
capital de Polyus est aussi le premier investissement chinois de cette ampleur
dans une entreprise russe. »