Or: fermeté confirmée de la valeur refuge

C’est le titre d’un article de Boursorama en date du jeudi 1er juin. Après la baisse de l’or mi-mai, le métal jaune a repris du poil de la bête. Ainsi, « Au terme du premier fixing de ce jeudi sur le marché de Londres, l'once d'or fin cotait 1266,15 dollars (- 0,05 dollar par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1128 euros (+ 1,3 euro) ». Les remous qui agitent l’administration Trump ne sont pas étrangers à l’embellie récente de la valeur refuge : « La politique de l'administration Trump, et notamment le plan de relance budgétaire promis pendant la campagne électorale, suscite les doutes de certains investisseurs : en trois semaines, le rendement du T-Note américain à dix ans, le produit obligataire de référence, a perdu une vingtaine de points de base pour revenir à 2,21%. Ce qui a pesé mécaniquement sur la valeur relative du dollar et donc sur l'or, qui se négocie principalement dans cette devise. »

Ainsi donc, « l’or gagne encore du terrain » comme l’explique cet article de Boursedirect.fr en date du mardi 6 juin. On peut lire que « l'incertitude ambiante continue à porter les cours de l'or, au plus haut depuis six semaines » … Les investisseurs délaissent les actifs risqués pour se tourner vers la relique barbare : « En attendant les résultats des législatives britanniques, la décision de la BCE sur ses taux et l'audition de l'ancien patron du FBI par le Sénat américain, la crise diplomatique au Moyen-Orient a également ravivé les craintes des opérateurs. L'once d'or progresse de 0,7% dans les échanges électroniques sur le Comex, à 1.291 dollars. » Si l’or ne rapporte rien, il reste une valeur sûre en temps de crise.

 

Les risques portent l’or vers 1 300 dollars
Mercredi 7 juin, TradingSat.com évoquait justement les risques soutenant l’or qui se rapproche des 1 300 dollars, atteignant même un plus haut depuis le début de l’année : « Au terme du premier fixing du jour à Londres, l'once de 31,1 grammes d'or fin cotait 1292,7 dollars (- 0,8 dollar par rapport au fixing d'hier après-midi) et 146,6 euros (- 1,4 euro). La valeur refuge semble reprendre son souffle ce matin mais on notera qu'hier après-midi selon les prix de Londres, elle n'en a pas moins atteint, à 1293,5 dollars, son plus haut niveau de l'année dans la devise américaine. »Un nouvel élément vient agiter la scène géopolitique internationale avec l’isolement du Qatar par les autres pétromonarchies du Golfe, mettant de l’huile sur le feu dans une zone déjà instable. Mais l’économie américaine vient également soutenir l’or : «En outre, l'avenir reste incertain aux États-Unis. Fondamentalement, 'il semble que l'économie américaine soit fondamentalement terne, 'scotchée' avec une croissance de 2% associée à une faible productivité, d'énormes pressions désinflationnistes et des changements structurels qui alimentent une discorde politique', commente Société générale ce matin." Une situation qui met la pression sur le billet vert… et porte l’or vers des plus hauts.

Ce même jour, Le Figaro évoquait l’or, « au plus haut de l'année avec le retour de l'aversion au risque », expliquant que « L'once d'or gagne 1,01% à 1 293,005 dollars, signant sa troisième séance consécutive de hausse et un nouveau sommet pour cette année ». L’article évoque lui aussi les tensions grandissantes au Moyen-Orient entre l’Arabie saoudite et le Qatar. Mais d’autre sujets préoccupent les investisseurs : « Les investisseurs s'inquiètent également de l'annonce que la BCE doit faire jeudi concernant sa politique monétaire, des élections législatives prévues jeudi également au Royaume-Uni et de l'audition à venir de l'ancien directeur du FBI par des représentant du sénat américain. »

Les données sur l’emploi américain font monter l’or
Vendredi 2 juin,
ZoneBourse.com publiait un article faisant état des chiffres US sur l’emploi. Des chiffres moins bons qu’attendu qui mettent la pression sur le billet vert… et joue en faveur du métal jaune : « L'or a progressé sur la semaine, les données décevantes de l'économie américaine, notamment sur les créations d'emploi, redonnant de l'intérêt à la valeur refuge. (…) Les données sur l'emploi américain ont déçu les marchés car, si le taux de chômage est à son plus bas en 16 ans à 4,3%, seulement 138 000 emplois ont été créés, contre une attente de 185 000.» Autant d’éléments qui pèsent sur « la probabilité d'une hausse des taux d'intérêts après (celle attendue en) juin » et pourraient dissuader la FED de remonter ses taux d’intérêt comme prévu… Une situation pour le moins complexe et tendue… « «L'or reçoit des messages contradictoires depuis le début de l'année. L'économie américaine déçoit, mais les hausses de taux sont toujours prévues. Le dollar recule, mais l'euro monte. Le risque politique plane toujours sur les États-Unis, mais s'est éloigné de l'Europe», ont noté les analystes de Macquarie. »

 

Les réserves d’or en Europe par habitant
Le site
Media-presse.info publiait, ce mercredi 7 juin, des chiffres des données de mai 2017 du World Gold Council (Conseil mondial de l’or), plus particulièrement les réserves d’or des différentes banques centrales en Europe mais calculées en gramme par habitant. On apprend ainsi que la Suisse, hors-concours, possède « 128,7 grammes d’or par habitant, plus du triple du pays venant en seconde position, plus que les 2e, 3e et 4e pays réunis… » Viennent ensuite l’Allemagne et l’Italie, possédant respectivement 41,8 et 41 grammes par habitant. La France arrive en 4e position, « avec 36,9 grammes ». Enfin, « Trois pays n’ont aucune réserve d’or dans leur Banque Centrale : la Croatie, la Moldavie et la Norvège ».

L’alliance en or de la Chine et de la Russie
C’est RFI qui révèle dans son article du 2 juin que « le fonds d’investissement chinois Fosun achète 10% de Polyus, le géant russe de l’or », une alliance du premier grand consommateur d’or au monde avec le premier producteur d’or russe : « Polyus est l'un des dix géants mondiaux du métal précieux, avec une réserve d'or de 2 000 tonnes, soit la moitié de la consommation mondiale annuelle, et une production de près de 2 millions d'onces en 2016. » Mais le groupe souffre des sanctions occidentales contre Moscou. Résultat : il manque d’investissements étrangers. Le fonds d’investissement chinois devrait fournir 1 milliard et demi de dollars à Polyus et permettre de développer la mine d’or géante sibérienne de Sukhoi Log.Un vrai tournant dans les relations sino-russes : « Accéder à l'or russe, pour la Chine, c'est garantir son approvisionnement, l'Empire du Milieu concentre 30% de la demande mondiale de métal précieux, c'est désormais le premier consommateur d'or de la planète, devant l'Inde. Pour la Russie, la Chine est un donc un débouché de choix pour son métal précieux. L'arrivée de Fosun au capital de Polyus est aussi le premier investissement chinois de cette ampleur dans une entreprise russe. »