L’or : l’once en butte face à la fermeté du dollar 

Avec un plus haut le mardi à 1 259,90 dollars après avoir atteint 1 261,40 dollars durant la séance, vendredi 31 mars l’or accuse le coup et redescend autour des 1 240 dollars, comme l’explique cet article de Boursorama. Ainsi, «au terme du premier fixing du jour Londres, l'once d'or cotait 1241,7 dollars (- 7,1 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1.162 euros (- 1,3 euro) », soit un écart de plus de 18 dollars en à peine quelques jours. S’il a profité en début de semaine de l’échec de Trump à réformer le système de santé, ce vendredi, les chiffres de la croissance du PIB américain du T4 de 2016 revu à la hausse et un dollar fort pèsent sur le métal jaune. Enfin, le ralentissement de l’inflation en Europe finit de redonner confiance aux investisseurs, se détournant alors de la valeur refuge. « Dans ce contexte, les investisseurs semblent peu pressés de revenir sur la valeur refuge. Hier soir, l'encours du SPDR Gold Shares américain reculé de 1,2 tonne à 832,3 tonnes. Il s'agit à peu de choses près de son plus bas niveau du mois alors que le 2 mars, cet encours atteignait 845 tonnes. »

« L’or sans direction forte au gré du dollar », c’est le titre d’un article de ZoneBourse.com ce même vendredi 31 mars qui revient lui aussi sur les raisons de cette baisse : « "L'or a été sous pression jeudi, quand les estimations du produit intérieur brut (PIB) américain a été revu à la hausse. L'attente d'un nouveau relèvement des taux d'intérêt aux Etats-Unis, après des discours allant dans ce sens de la part de membre de la Réserve fédérale américaine (Fed), ont contribué à cette baisse", a observé Lukman Otunuga, analyste chez FXTM. (…) » Quant au dollar, il sert à fixer les prix de l’or si bien que quand il grimpe, « ses gains pénalisent les investisseurs utilisant d'autres devises pour en acheter ». Face à ce retour au calme momentané, l’or, ne remportant rien,redevient moins intéressant. L’article revient également sur le fait que le Brexit, qui a officiellement commencé, a peu affecté les marchés, « peut-être parce que les cours avaient déjà pris en compte l'information » notent les analystes de Capital Economics.

L’or touche le niveau le plus élevé post-Trump mardi 4 avril
Mais cette première semaine d’avril, l’or s’est ressaisi et c’est Bullion Vault qui en parle dans un article du mardi 4 avril : « Aujourd’hui, 04/04/2017, à 14H08 : Les cours de l'or ont fortement grimpé mardi matin à Londres, vers des pics de cinq mois. Le cours officiel de Londres (ex fixing) a atteint son plus fort niveau depuis le 10 novembre 2016, le jour de la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis.(…) Les prix de l'or sur le marché des grossistes de Londres a atteint ce matin les 1 258, 65 dollars l'once, soit 1,0% en plus que le niveau de l'ex fixing du matin établi ce lundi. » Un rebond peut-être imputable à l’approche des élections présidentielles françaises.

Boursoramatitrait ce même jour « Or: l'once profite de l'aversion au risque ». Pour le site, l’or tire profit des trébuchements de Trump : « Le cours de l'once profite des déboires politiques du président Trump, ce qui jette un doute sur l'aspect le plus attendu de son programme à Wall Street : les baisses massives d'impôts promises durant la campagne électorale. (…) Ce n'est pas tout : 'non seulement l'or a profité de la faiblesse des ventes automobiles américaines de mars, qui ont pesé sur le sentiment de nombre d'opérateurs', indiquent les analystes Matières premières de Commerzbank, 'mais aussi de la baisse des indices d'actions et de rendements obligataires’. »

Même constat chez Le Figaro face à cette remontée de la valeur refuge ce mardi 4 avril : « Vers 15h45, l'unité de métal précieux gagne 0,26% à environ 1 256 dollars. Traditionnellement considéré comme une valeur refuge, l'or profite du regain d'incertitudes à l'approche des élections présidentielles françaises et au sujet des projets de Donald Trump. » L’autre événement qui semble préoccuper les investisseurs c’est la rencontre entre le président américain et le président chinois qui doit avoir lieu ce jeudi 6 avril…


L’or au premier trimestre 2017 : le bilan
Le Figaro fait un bilan, dans un article du 31 mars, sur l’or durant ce T1 (premier trimestre) de l’année 2017. L’année 2016 a vu l’or gagner près de 9 %. Qu’en sera-t-il pour 2017 ? Difficile de le savoir pour le moment, puisque, comme nous l’avons évoqué lors d’une précédente revue de presse, le premier trimestre voit généralement une augmentation de la demande d’or en raison des fêtes qui ont lieu en Chine et en Inde, les deux plus grands consommateurs d’or au monde : « L'or a confirmé au premier trimestre 2017 sa remontée amorcée en 2016. Sur les trois premiers mois de l’année, l’once de métal jaune a gagné 8,3% à 1 247 dollars, soit l’une des meilleures performances toutes classe d’actifs confondus. » Le journal rappelle également que « L’or a bénéficié des doutes sur la capacité de Donald Trump à mettre en œuvre son ambitieux plan de relance après l’échec de la réforme du système de santé américain. Considéré comme une valeur refuge, le métal précieux a également profité des craintes suscitées par le Brexit et l’élection présidentielle en France ».

Faut-il s’intéresser à l’or ?
C’est la question que pose le journal belge
La Libre, dans un article du mardi 4 avril où Philip Haddon, Head of Investment Communications, Schroders, donne son avis. Il reprécise le rôle de l’or : « L'or, qui est l'un des plus vieux métaux connus de l'Homme, était vénéré par toute les grandes anciennes civilisations, et les premières pièces en or ont été frappées vers 550 avant JC. Relativement rare et notoirement difficile à produire, ce métal a de tout temps été largement utilisé comme une réserve de valeur tout comme un ornement. » Autre interviewé, James Luke, gestionnaire matières premières du groupe, explique que « La principale raison qui incite à investir sur les matières premières, en particulier l'or et l'argent, devrait toujours être de se prémunir de l'inflation. En raison des programmes d'assouplissement quantitatif des banques centrales, qui permettent de faire tourner la planche à billets, tout laisse à penser qu'une hausse de l'inflation est à prévoir ». Enfin, sur la question, Marcus Brooke, responsable multi-gestionnaire, explique que « Si l'or a connu une certaine correction ces derniers temps, il reste un actif précieux qu'il convient de détenir dans un environnement inflationniste. Les anticipations d'inflation sont aujourd'hui relativement bien établies, et bien que plusieurs facteurs doivent encore être déchiffrés durant l'année 2017 (évolution du dollar américain et portée des mesures budgétaires de Donald Trump, pour n'en citer que deux), l'or devrait conserver une part importante au sein des portefeuilles tout au long de ce qui pourrait bien se révéler être une année difficile ».La réponse est donc évidemment « oui ».

Ruée vers l’or au Sénégal
L’or fascine depuis des siècles, voire des millénaires. À travers le globe, on voit souvent de véritables ruées vers l’or se produire quand un filon est découvert. Slate Afrique évoquait ainsi le 3 avril la ruée vers l’or qui a lieu au Sénégal, « sur les rives de la rivière Falémé »,autour du village de Sambayaya à quelques dizaines de kilomètres de la frontière malienne. À l’origine de cette ruée, un berger qui découvre une pépite, tout à fait par hasard. Une nouvelle qui s’est très vite répandue : « Aujourd'hui, plus de 7 000 personnes s'agglutinent le long des rives de la rivière Falémé. Des migrants arrivent du Mali voisin, mais aussi de Côte d'Ivoire, de Guinée et de l'ensemble du Sénégal. Les hommes creusent à ciel ouvert et les conditions de sécurité sont précaires.«Les jeunes hommes qui manient les machines pour forer le sol ne sont pas employés par des entreprises minières. Ils ont eu, comme des milliers d'autres, connaissance par le bouche à oreille de l'existence du site et travaillent pour eux-mêmes sur place en espérant trouver assez d'or pour gagner plus d'argent que chez eux. Le revenu moyen oscille entre 4 et 7 dollars à la mine, ce qui est bien supérieur au salaire normal dans le secteur minier. Cinq grammes d'or rapportent environ 160 dollars à la revente», rapporte le site Roads & Kingdoms. » Ces mineurs néophytes prennent ainsi des risques inconsidérés dans ces mines artisanales : « Sans aucun contrôle de sécurité sur place, les mineurs sont menacés par les effondrements de galeries. Mais l'attrait de l'or est plus fort. »