La FED et le dollar mettent toujours la pression sur l’or

« L'or recule, les marchés parient sur une hausse des taux américains » titrait un article de ZoneBourse.com vendredi 3 mars qui relaie une news AWP/AFP. L’or a ainsi chuté subitement la semaine dernière : « L'or a fortement reculé cette semaine, pénalisé par la perspective d'une hausse du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui ôterait de l'intérêt à cet actif sans rendement. L'or a dégringolé sur la semaine, passant de son plus haut depuis mi-novembre 2016 lundi à 1 264,18 dollars l'once pour toucher vendredi son plus bas depuis deux semaines et demi à 1223,27 dollars. (…) Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1226,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.253,65 dollars le vendredi précédent.» Néanmoins, les analystes de Commerzbank, deuxième groupe bancaire allemand, restent confiants : selon eux, « cette correction ne devrait pas durer car les taux d'intérêts réels et les risques nombreux rendront son attrait à l'or ».

La réunion de la FED ce jeudi 9 mars et la vigueur du dollar ont fait pression sur la relique barbare, notamment le mardi 7 mars d’après TradingSat.com. En effet, « Au terme du premier fixing du jour à Londres, l'once d'or cotait 1 223,7 dollars (- 7,25 dollars par rapport au fixing d'hier après-midi) et 1 157,6 euros (- 3,5 euros) ». Rappelons que l’once d’or cotait plus de 1250 dollars le 24 février dernier… La probabilité de voir les taux relevés par la FED se confirme : s’ils le sont, c’est que le dollar est suffisamment solide pour encaisser une hausse des taux. Les investisseurs, confiants, risquent alors de se détourner du métal doré, qui ne rapporte rien. L’article précise d’ailleurs que « l'encours de lingots adossé au SPDR Gold Shares a de nouveau reculé de 3,8 tonnes par rapport à la veille, à 836,8 tonnes, après un retrait de près de cinq tonnes vendredi soir. Il s'agit d'un des indicateurs utilisés pour jauger de l'appétit des investisseurs pour le métal jaune ». 

Mercredi 8 mars, la valeur reculait toujours, comme le rapporte TradingSat.com. Les risques politiques influencent aussi l’or : tir de missiles balistiques nord-coréens, élections présidentielles françaises qui se rapprochent, les tensions sont palpables et devraient amener le métal jaune à monter. Pourtant, il n’en est rien : « Certes, les risques politiques sont toujours de sortie, d'Europe au Moyen-Orient en passant par la Corée du Nord et, dans une certaine mesure, aux États-Unis. Cependant, “les métaux précieux ont considérablement reculé depuis le 1er mars”, ne peut-on que constater chez Umicore ce matin. Rappelons que fin février, l'once frôlait les 1260 dollars. En effet, l'optimisme quant à l'orientation de l'économie mondiale, notamment sur les deux rives de l'Atlantique Nord, est également de mise. Dans ce contexte, la FED pourrait relever ses taux courts dès la semaine prochaine. Ce qui contribue à tirer les taux longs vers le haut, à l'image du T-Note à dix ans dont le rendement tutoie maintenant les 2,55%. »

L’or se stabilise à mesure que la hausse des taux par la FED semble probable
Et c’est un article de Global Times, un journal chinois en ligne, qui le dit : « Le métal a atteint 1 222,51 $, le plus bas depuis le 15 février, vendredi, après que la Réserve fédérale américaine, Janet Yellen, a déclaré que la Fed était sur le point de relever les taux américains de référence lors de la réunion de mars de la FED. » Ainsi, « des taux d'intérêt américains plus élevés stimuleraient le dollar et rendraient les matières premières plus chères pour les détenteurs d'autres devises ». Une tendance qui semble se confirmer puisque les chiffres mensuels de l’emploi aux USA devraient être plutôt bons. D’autres indicateurs sont attendus ces prochains jours et devraient encore renforcer le billet vert… 

La banque allemande accélère le rapatriement de l’or
C’est Économie Matin qui revient sur cette nouvelle concernant le rapatriement avancé de l’or allemand. Ainsi, on apprend que « La banque centrale allemande, qui a déjà rapatrié 583 tonnes d’or de New-York et Paris l’an dernier, se donne jusqu‘à la fin de l’année pour réunir la moitié des réserves du pays à Francfort, soit avec trois ans d’avance sur le calendrier qu’elle s‘était fixé ». L’Allemagne aurait-elle une idée derrière la tête ? « Les Pays-Bas ont lancé une enquête pour savoir s’ils devaient sortir de l’euro et si oui, «comment» ! L’important, dans cette question néerlandaise, n’est pas de savoir s’ils doivent en sortir, l’important dans leur question bien habillée c’est évidemment le «comment» !! » Après le Brexit, d’autres pays semblent réfléchir à une sortie de l’euro : « En France, les partis « europhobes » comme l’on dit ont le vent en poupe et c’est ce dernier point qui est mis en avant par l’Allemagne pour justement hâter le rapatriement de son or. »


Le prix de Bitcoin monte plus haut que l'or : oui mais…
La cryptomonnaie fait parler d’elle cette semaine. De nombreux articles relaient l’information qu’un bitcoin vaut désormais plus qu’une once d’or. Certains analystes anticipent déjà un cours à 3000 dollars avant la fin 2017 comme nous l’apprend cet article de
Generation-nt.com. Un article de CNBC revient également sur cette nouvelle flambée de la cryptomonnaie, indiquant que « les prix de l'or et du bitcoin ont traversé la nuit. La monnaie crypto a établi un nouveau record record de 1 290,13 $, alors qu'une once d'or se négocie actuellement autour de 1 228 $ » et expliquant néanmoins dès l’introduction de l’article en date du 3 mars que le « Bitcoin est sur une bonne course, mais ne le comparez pas à l'or tout de même ». Pourquoi ? « Bien que les prix de bitcoin grimpent, la monnaie numérique a un plafond de marché beaucoup plus faible par rapport à l'or, souligne Fran Strajnar, co-fondateur et PDG de la société de données et de recherche Brave New Coin. Il existe 180 000 tonnes d'or «à la surface du sol», évalué à 7 000 milliards de dollars. La valeur marchande de bitcoin est de 20 milliards de dollars (…) Mais le bitcoin n'est pas une marchandise, tandis que l'or l’a été pendant des milliers d'années."

Des téléphones qui valent de l’or
Nous avions déjà évoqué le sujet lors d’une de nos revues de presse : beaucoup de téléphones dorment dans les tiroirs des Français. Or ils contiennent des métaux précieux. Les recycler permet de récupérer ces métaux, notamment de l’or. Le Parisien revient le 3 mars sur une campagne de recyclage lancé par une enseigne culturelle, la Fnac, pour récupérer ces mobiles : en échange, vous recevez un bon d’achat. On peut désormais dire que l’or rapporte ainsi de l’argent… « Combien de vieux portables laissez-vous prendre la poussière au fond d'un tiroir ? Un, deux, plus ? On estime que 120 millions de mobiles dorment dans nos placards et que seuls 15 % sont recyclés. Trop peu. Bonne nouvelle, on peut désormais rapporter ces déchets — ce ne sont rien d'autre — à la Fnac et se les faire reprendre en échange de bons d'achat. (…) Et avec en moyenne 200 g d'or par tonne, l'affaire peut être rentable pour les recycleurs autant que pour le revendeur. En France, c'est un vrai trésor qui sommeille dans nos tiroirs : l'équivalent au total d'un pactole de 7,2 MdsEUR, selon les calculs de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). »