Le commerce international mis à mal par Trump

Mardi 24 janvier, l’or était toujours au-dessus de la barre des 1 200 dollars, à 1 213,3 dollars, soit « + 0,45 dollar par rapport au fixing d'hier après-midi » comme le rapporte Boursorama. La politique de Trump a beau avoir l’air positive, elle inquiète de plus en plus les investisseurs notamment en raison des risques « que fait peser Donald Trump sur le commerce international ». En effet, cette semaine Donald Trump a mis un coup d’arrêt aux traités de libre-échange transatlantique et transpacifique. Des craintes qui soutiennent donc l’or, valeur refuge par excellence.

Un protectionnisme qui fait peur aux investisseurs selon
Le Figaro ce mardi, titrant « L'or retrouve les faveurs des investisseurs inquiets du protectionnisme de Trump », ces derniers se tournant alors vers l’or : « Si l'once d'or subit sans doute aujourd'hui quelques prises de bénéfices - elle perd 0,41% à 1 213,3 dollars - elle reste incontestablement sur une tendance positive depuis le début de l'année. Entre le 1er janvier et ce mardi, elle s'est ainsi appréciée de plus de 5%, sur fond de craintes que Donald Trump ne mette en œuvre plus rapidement que prévu ses projets protectionnistes. Hier, l'once d'or a clôturé à son plus haut niveau depuis mi-novembre. »

L’or baisse
Mais mercredi, le métal doré a connu une légère baisse nous rapporte L’Express dans son article intitulé « Or: rude concurrence des obligations et des actions » : « Au terme du premier fixing de ce mercredi sur le marché de référence de Londres, l'once d'or cotait 1203,5 dollars. » Ainsi l’once d’or affiche une perte de 13 dollars par rapport au fixing de la veille. Malgré les inquiétudes suscitées par Trump, il n’en reste pas moins que les obligations et les actions se portent toujours bien : « L'or semble toujours sous l'influence directe des taux d'intérêt à long terme des États-Unis, le rendement du T-Note à dix ans est maintenant remonté à 2,47%, se rapprochant ainsi du record récent de plus de 2,60% perdu de vue mi-décembre. De plus, 'l'indice d'actions S&P 500 a terminé hier à un sommet historique' ». De quoi faire descendre en flèche l’intérêt des investisseurs pour la relique barbare.

Diminution de la consommation d’or en Chine…
Autre facteur qui fait plonger le prix de l’or : la consommation de la Chine, comme le rapporte un article de
Live Mint. Malgré l’approche de la grande fête du Nouvel An lunaire, la demande chinoise en or a diminué, alors même que les analystes comptaient sur le soutien de l’empire du Milieu pour le métal précieux : « L'or au comptant avait chuté de 0,5% à 1 202,90 $ l'once à 11 h 47. Les contrats à terme sur l'or américains ont chuté de 0,7% à 1 202,90 $. » Les Chinois achètent traditionnellement de l’or à l’occasion des fêtes du nouvel an. Des corrections sont à l’origine de cette baisse : « L'or a été incapable de capitaliser sur un dollar plus doux avec la demande physique chinoise commencent à diminuer alors que nous nous rapprochons toujours plus de la période des Fêtes de Nouvel An. » D’ailleurs, certains analystes prévoient de nouvelles baisses : « Les prix de l'or ont progressé depuis le début de l'année et nécessitent une correction technique à très court terme", a déclaré Jiang Shu, analyste en chef chez Shandong Gold Group. "L'or pourrait tester les niveaux de 1 185 $ pendant la période (Nouvel An lunaire)."


… Et en Inde !!
C’est un article de
First Post consacré à la consommation indienne d’or qui revient sur les événements du dernier trimestre 2016 dans le pays de Gandhi. Rappelez-vous, au mois de novembre, le gouvernement de Modi avait purement et simplement retiré quasiment du jour au lendemain les billets les plus utilisés en Inde, c’est-à-dire les billets de 500 et 1000 roupies. Cette mesure de démonétisation a eu pour effet de faire reculer la demande en or de l’Inde, l’un des plus gros consommateurs du métal doré au monde avec la Chine : « Les plafonds pour les retraits des banques et le manque de liquidités dans les guichets automatiques signifiaient que tout l'argent disponible était largement dépensé pour des articles essentiels - en Inde rurale et en zone urbaine.» Plus de peur que de mal puisque « les perspectives à long terme sont encourageantes avec une consommation moyenne de 850-950 par an d'ici 2020 » selon les déclarations du Gold World Council (GWC), le Conseil Mondial de l’or, ce mardi 24 janvier. « Alors que la demande principale sera pour les bijoux, l'investissement en barres et en pièces devrait être de 250 à 300 tonnes d'ici 2020. On estime que les exportations de bijoux atteindront les 40 milliards de dollars, contre 8,6 milliards actuellement enregistrés. »

Pour
India Times, il faudra carrément attendre 2018 pour voir la consommation revenir à la hausse comme l’explique l’article « Oubliez l'or cette année! La demande de métal jaune ne peut revenir qu'en 2018 » : « La consommation d'or en Inde ne reviendra pas à des niveaux normaux avant 2018, ce qui retarde la reprise après ce plus bas depuis sept ans, alors que le resserrement de la liquidité fait pression sur les dépenses cette année pour le plus gros consommateur après la Chine, selon le World Gold Council. » En 2016, la consommation d’or de l’Inde a chuté de manière importante : « Le WGC a réduit son estimation de la consommation pour 2016 deux fois l'an dernier entre 650 et 750 tonnes. Ce sont les chiffres les plus faibles pour l'Inde depuis les 578,5 tonnes consommées en 2009. (…) La demande en 2015 était de 858,1 tonnes, selon les données du conseil. » Outre cette mesure, P.R. Somasundaram, directeur général des opérations indiennes du WGC, rajoute que « des incertitudes persistent au sujet d’un projet de taxe uniforme sur les biens et services ainsi qu’un plan pour normaliser la qualité des bijoux ». Néanmoins, à long terme « la hausse des revenus et des taux d'épargne stables devraient soutenir l'investissement dans une gamme d'actifs, y compris l'or ».

S'assurer contre les risques de 2017 en achetant de l'or
C’est le titre d’un article de BullionVault ce mercredi 25 janvier et pour cause : le climat général est plutôt confus. Trump et ses mesures protectionnistes, des élections en Europe déjà agitée par le Brexit, 2017 s’annonce riche en émotions. Pour l’or, BullionVault rappelle que « huit fois au cours de ces 10 dernières années, les cours de l'or en dollars US ont fini le mois de janvier plus haut qu'ils ne l'avaient commencé. Pour le moment, en 2017, l'or suit un script écrit à l'avance. Mais est-ce que la tendance haussière des métaux précieux après 2016 a mis fin au plongeon de cinq ans de l'or après ses pics record observés en 2011 ? » Ce qui est certain c’est que les analystes n’avaient pas vu venir l’embellie de l’or, du moins pas à cette hauteur. En 2017,« les métaux précieux vont faire face à de nombreux défis » : un dollar fort, des actions et des bons du Trésor qui offrent un rendement toujours intéressant, un recul sur les contrats à terme du GLD, baisse de la consommation en Inde et en Chine comme nous venons de le voir… Quelles que soient les tempêtes qui agitent les marchés, qu’elles soient prévisibles ou non, « pour tout cela, il y a l'or, et l'espoir que si tout s'effondre, il continue d'offrir l'assurance financière qu'il se doit ».

Autre facteur qui risque d’influencer les marchés pour
La Chronique Agora : le choc Trump-Yellen. La FED a prévu plusieurs relèvements des taux d’intérêt cette année. Avant même son investiture, Trump affichait clairement sa défiance au sujet de la politique monétaire entreprise par la FED. Trump a besoin de taux bas pour mener ses mesures alors que Yellen veut relever les taux… Les tensions devraient être plus que palpables cette année, voire jusqu’en février 2018, date de fin du mandat de Yellen à la tête de la FED.