Revue du Web de l’or du 17/11/2016 : L’or fait marche arrière
Par joubert le vendredi 18 novembre 2016, 12:24 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
La victoire de Trump a eu l’effet escompté sur le métal doré : le voilà qui a grimpé, en une nuit à peine, au-delà des 1 300 dollars… Pour redescendre aussitôt. On peut dire que l’embellie a été de très courte durée. Après une nuit inoubliable pour l’or, la semaine verra l’once perdre 110 dollars. Que s’est-il donc passé ? Explications dans notre revue de presse sur l’or de cette semaine.
L’effet « Trumpeur » des élections sur l’or
Avant
les élections, les analystes révélaient des prévisions très optimistes
concernant la possible progression de l’or vers des plus hauts en cas de
victoire de Trump. L’effet n’a pas loupé… mais a été tué dans l’œuf. En effet,
après une hausse fulgurante de 5 % dans la nuit du 8 au 9 à l’annonce des
résultats de l’élection qui menait le métal doré au-dessus de la barre des
1 300 dollars, l’or a replongé presque aussitôt. ABC Bourse rapporte
la valeur de l’once au terme du 1er fixing de Londres le jeudi 10
novembre, le lendemain de la victoire du candidat républicain : « Au
terme du premier fixing de ce jeudi sur le marché de à Londres, l'once de 31,1
grammes d'or cotait 1 280,9 dollars. »
Vendredi, l’or continue sa descente…
Zonebourse fait ce triste
constat le 11 novembre et reprend une news de l’AWP, l’agence de presse
économique et financière suisse. « Mercredi, l'or a atteint son point le plus haut
en plus d'un mois, à 1337,51 dollars l'once, les investisseurs peinant à se
positionner après la victoire surprise du candidat antisystème. » Ce vendredi 11, l’or est ainsi retombé à son niveau le plus
bas depuis début juin à 1224,15 dollars. « "Les investisseurs pariant sur une
hausse de l'or pourraient encore avoir l'occasion de briller si les
instabilités qu'apportent la transition vers une présidence Trump venaient à se
renforcer", a commenté Lukman Otunuga. » Mais l’analyste de FXTM
(Forex Time), courtier qui propose des services de courtage en ligne sur les
devises du Forex, a beau prévoir un bel avenir à l’or, rien n’est moins sûr au
vu des mouvements assez imprévisibles du métal doré ces dernières semaines.
Pour Les Échos, c’est même la pire semaine de l’or depuis 2013, comme ils le titrent le dimanche 13 novembre. « Les analystes voyaient l'or superstar en cas de victoire de Donald Trump à la présidence des États-Unis. La réalité fut tout autre. » Effectivement, l’or a perdu pas moins de 110 dollars entre le 9 et le 13 novembre. Une volatilité de l’or qui semble avoir de beaux jours devant lui puisque les prédictions des plus grandes banques et spécialistes de l’or n’ont pas réussi depuis plusieurs semaines à se réaliser…
Les raisons de cette baisse
Après cette chute, l’or tente de se reprendre l’or ayant terminé à
1213,60 dollars lundi. Mais, comme
le titre TradingSat, « l’élection de Donald Trump
pèse toujours ». En cause ? « Les marchés
continuent de parier sur la mise en place début 2017 d'un programme expurgé des
mesures les plus radicales mais susceptible de doper la croissance et
l'inflation, sans garantie aucune de réalisation pour l'instant ». Un pari risqué mais qui est bien
fondé. Dans son programme, Trump prévoyait des baisses d’impôt dans le but de
doper la croissance américaine. De plus, « la hausse des taux reste toujours clairement d'actualité en décembre”,
indique Saxo Banque. Membre du “board” de la Fed, Daniel Tarullo a fait des
déclarations en ce sens ».
Ainsi les taux pèsent sur l’or. Et qui dit hausse des taux, dit désintéressement pour l’or qui, par
définition, ne rapporte rien. Dans une autre news du Cercle des Investisseurs reprise par TradingSat, l’explication
est claire : « L'or souffre de ses particularités : en tant que produit
d'épargne, la valeur refuge n'a à offrir que la réalité de sa valeur
intrinsèque, ce qui la distingue des actifs financiers. En revanche, comme il
ne génère ni revenus ni cash-flow, le métal jaune ne procure aucun rendement. À
l'inverse des produits obligataires, dont les taux remontent rapidement. »
RF Iaussi revient
sur cette chute brutale de l’or à la fin de la semaine dernière dans un article
du mardi 15 novembre. « Les investisseurs se ruent vers l'or,
inquiets, désarçonnés par la victoire du candidat républicain. Le métal jaune
bondit de 5 %. Il crève le plafond des 1 330 dollars l'once. C'est
l'effet panique de Trump sur l'or. Mais à peine le président élu chiffre-t-il
sa relance budgétaire, que la situation s'inverse». Ce
n’est pas moins de 1 000 milliards de dollars qui ont été annoncés pour les
dépenses publiques. Un chiffre qui donne le vertige et rassure les marchés… Et
fait monter en flèche le billet vert : « La monnaie américaine atteint son plus
haut niveau en onze mois. » Les
rumeurs de relèvement des taux laissent place à une quasi-certitude suite
aux déclarations du président de la FED vendredi 11 novembre : « La FED juge que les perspectives économiques
américaines sont plus que jamais favorables à une hausse graduelle des taux
d'intérêt. »
Mais il n’y a pas que vers les États-Unis vers lesquels il faut se
tourner pour trouver une explication à la baisse de la valeur du métal précieux
et c’est ce que rappelle LaPresse.ca le
mercredi 16 novembre. L’Inde a sa part de responsabilité. Le premier ministre
indien, Modi, a annoncé le 8 novembre que« les anciens billets de 500
roupies et 1000 roupies (…) n'avaient désormais plus cours et devaient
être échangés à la banque contre de nouvelles coupures. D'un coup,
86 % de l'argent liquide en circulation dans le pays était
démonétisé ». Le but est de lutter contre la corruption et
l’économie au noir. Quel rapport avec l’or ? « En démonétisant les plus
grosses coupures en circulation, l'Inde, qui est le deuxième consommateur d'or
au monde, a du coup enrayé le système parallèle d'épargne qui consistait pour
les ménages indiens à accumuler les gros billets pour les échanger contre des
pièces ou lingots d'or, si ce n'est des bijoux. (…) La méthode la plus courante pour blanchir
l'argent sale au cours des 50 dernières années en Inde a été d'acheter de l'or
avec de grosses coupures. La conversion de l'argent noir a été une source
majeure de demande d'or physique. » La demande d’or physique devrait ainsi diminuer. Et
si elle baisse, le prix de l’or aussi : c’est la loi de l’offre et de la
demande.
L’or tente
un rebond
C’est
dans ce climat que l’or a tenté un rebond ce mardi 15 où l'once d'or cotait 1228,9 au terme du premier fixing de ce mardi
sur le marché de Londres, bien loin des 1340 dollars de septembre, comme le
rappelle ABC Bourse. Un rebond en
vain puisqu’hier, l’or a connu un léger repli à 1 225,70
dollars au premier pointage du jour à Londres.
Et
après ?
Les prévisions vont bon train. Que va-t-il donc se passer pour l’or ces
prochains jours ou prochaines semaines ? Ce mardi 15 novembre,Investing.com reprend les prévisions de Swissquote Ltd, négociateur Forex et métaux précieux,
qui n’est pas du tout inquiet : « Nous conseillons toutefois d’être très
vigilant par rapport à l’engouement actuel des investisseurs qui ne repose sur
rien de concret, puisque Donald Trump n’a pas encore dévoilé avec précision les
mesures économiques qu’il souhaite mettre en œuvre dès février 2017, et surtout
car les facteurs de risque restent importants, en particulier du fait du
référendum constitutionnel en Italie et de la recapitalisation annoncée de
Monte Paschi » Traduction :
l’or n’a sans doute pas dit son dernier mot et n’est pas à l’abri d’une
remontée. « Du fait de la hausse de l’inflation, qui est inévitable au
regard de l’état du marché des matières premières, l’or est notre actif favori
pour 2017. La baisse hier de l’once d’or, coté XAUUSD, ne doit pas induire en
erreur les investisseurs. L’appétit au risque actuel sur les marchés boursiers
ne durera certainement pas. » Reste à savoir quand le
cour de l’or remontera…