L’or toujours en bonne forme

L’or reste sur le devant de la scène encore une fois cette semaine. Si l’once est montée jusqu’à 1 380 dollars, un record depuis mars 2014, les ventes de pièces d’or se sont envolées. Comme l’explique Le Figaro cette semaine,« les ventes de pièces d’or battent ainsi des records: le United States Mint, l’organisme qui produit et met en circulation les pièces de monnaie des États-Unis, a écoulé depuis le début de l’année plus de 500000 pièces d’une once, «c’est 85 % de plus qu’il y a un an», notent les spécialistes de Commerzbank». Quant à l’encours des ETF, eux aussi ont largement progressé : « Pour la première fois depuis trois ans, l’encours des ETF adossés à l’or vient de dépasser le cap symbolique des 2000 tonnes. » Des signes qui ne trompent pas : l’or, longtemps considéré comme une relique barbare, prend toute son importance en ces temps de crise et d’incertitudes sur les marchés. Mais comme rapporte l’article, « en cette période troublée sur les marchés, «les professionnels misent sur l’or afin de diversifier et de stabiliser leurs portefeuilles». En effet, si l’or ne vous fera pas gagner de l’argent, les autres placements classiques non plus…

Des actifs traditionnels peu attractifs
C’est aussi ce qu’explique Le Temps dans son article « L’or à 2017 dollars en 2017 ».Le Brexit, la dette qui prend encore plus d’ampleur, aussi bien aux USA que dans la zone euro ou encore au Japon, l’or tire son épingle du jeu face à une ambiance économique morose. Autre facteur qui joue en la faveur du minerai : la demande d’or qui continue de progresser et la production qui a du mal à suivre le rythme : « La demande croît. Les banques centrales achètent quelques 500 tonnes par an. La demande physique en provenance de Chine et d’Inde reste très forte. Enfin, la demande d’investissement refait surface avec une collecte de 489 tonnes d’or dans les divers ETF d’or physique rien que pour le premier trimestre 2016. » Résultat : plus il y a de demande, plus l’or prend de la valeur… Logique, puisque ce qui se fait rare devient plus cher. Enfin, le manque d’attractivité voire la défiance pour les actifs traditionnels positionne l’or comme valeur-refuge par excellence : « Les obligations n’offrent plus de rendement. L’immobilier baisse dans la plupart des pays. Les bourses, enfin, demeurent très surévaluées. »

Le Brexit toujours favorable à l’or
Le Brexit a continué d’inquiéter les marchés la fin de semaine dernière selon ZoneBourse.com. Pour les experts Commerzbank, deuxième groupe bancaire allemand derrière la Deutsche Bank, « il est clair que les marchés vont continuer à être préoccupés par le Brexit pendant un certain temps, ce qui signifie que l'incertitude parmi les investisseurs devrait rester élevée", encourageant les achats d'or, ont-ils estimé »L’or a ainsi bondi avant de connaître une pause le jeudi 7 juillet, à l’annonce des estimations plutôt positives de la création d’emploi aux Etats-Unis en juin et qui a vu le billet vert se renforcer. Néanmoins, la semaine dernière, l’or s’affichait en hausse : « Sur le London BullionMarket, l'once d'or a terminé à 1.354,25 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1340 dollars le vendredi précédent. »


L’or porté par un futur « Italeave » ?
Si le bruit fracassant qu’ont fait les Britanniques en sortant de l’UE a donné un petit coup de pouce à l’or, il n’est donc pas le seul facteur qui pousse le métal doré vers ses plus hauts : c’était en quelque sorte l’arbre qui cachait la forêt. L’Italie a vu ses banques s’effondrer mais comme le rappelle
un article de GoldBroker, « la chute a commencé bien avant le référendum anglais, les maux qui touchent [les banques italiennes] sont plus profonds et anciens ». La crise des subprimes de 2008 a en effet ébranlé l’économie de la Botte qui aurait connu un recul de 20 % de sa production industrielle. Aucune sonnette d’alarme n’a été à l’époque tirée… Aujourd’hui, avec ses 360 milliards d’euros de créances douteuses, les banques italiennes sont menacées de faillite… Le Point titrait d’ailleurs ce lundi 11 juillet « Les banques italiennes, l’autre foyer de crise de la zone euro », évoquant la faillite de la banque Monte dei Paschi di Siena, troisième banque d’Italie…


La prochaine crise viendra d’Italie
Une prophétie qu’annonce le
Courrier International se faisant le relai de The Economist, journal d’économie anglais. Pour redresser la situation plus que critique des banques italiennes, il existe deux solutions :« un “bail out”, une injection d’argent public, mais elle “est interdite par les nouvelles règles de la zone euro, qui disent que des banques ne peuvent être sauvées par l’Etat que si les créanciers sont d’abord mis à contribution” – ce qui constitue la deuxième solution, celle du “bail in” : faire payer les prêteurs plutôt que les contribuables ». Et c’est là que le bât blesse : une grande part des obligations émises par les banques… sont détenues par les particuliers. Etant donné qu’un référendum est en vue en octobre prochain… on peut dire que la situation est donc bloquée en Italie. Des tensions qui viennent donc s’ajouter dans une zone euro déjà bien fragilisée… Et quand les marchés vacillent, l’or brille.

Burkina une nouvelle mine mise en service
La semaine dernière, nous évoquions le début de la construction d’une mine à Houndé par la société minière canadienne Endeavour Mininget qui devrait être mise en service en 2017. Cette semaine c’est Roxgold, entreprise aurifère également canadienne, qui a vu son premier lingot d’or coulé à la mine de Yaramoko, un an après l’obtention de son permis minier. Située dans l’Ouest du pays à 225 km de la capitale Ouagadougou, « durant la décennie d'exploitation, ce site va rapporter environ 152 millions d'euros de revenus à l'État (…) et générer au moins 480 emplois directs, d’après les dirigeants du groupe canadien ». Grâce à des mesures incitatives, le gouvernement burkinabé a su attirer les sociétés minières. Depuis 8 ans, c’est désormais l’or et non plus le coton qui est devenu le premier produit d’exportation du Burkina Faso, participant à hauteur de 12 % dans le PIB du pays.

De l’or dans le Limousin
Alors que « la dernière mine limousine, celle du Bourneix à Saint-Yrieix-la-Perche a fermé en 2002 », les sols et les rivières n’auraient pas dit leur dernier mot. En effet, il semblerait qu’il reste encore de l’or à trouver dans le Limousin. Plusieurs demandes d’autorisation d’exploitation seraient en cours… Selon un article de France Bleu, « depuis 2013 une autorisation de recherche a été accordée en Creuse pour un projet d'ouverture de mine à l'horizon 2020 à Villeranges. Un autre projet est en cours d'autorisation dans les secteurs de Château-Chervix, Coussac-Bonneval et Saint-Yrieix-la-Perche »En attendant, cette richesse minière sous-exploitée pour le moment fait le bonheur d’orpailleurs amateurs passionnés par le métal précieux qui certes ne trouvent pas de pépites mais qui n’en sont pas moins exaltés par la découverte de paillettes ou de poussières d’or dans leur batée…

Mali : record d’exploitation d’or
Troisième pays producteur d’or d’Afrique après l’Afrique du Sud et le Ghana, le Mali a vu sa production d’or passer de 53,2 tonnes en 2014 à 70,2 tonnes en 2015. Le pays de 18 millions d’habitants ne compte pas moins d’un million de travailleurs dans le secteur des mines. AfricaNews rappelle cependant que bien que « ces chiffres sont assez significatifs pour le Mali, dont l‘économie a été très affectée par l’instabilité dans le nord et le centre du pays en proie à des attaques des islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique », il est l’un des pays « les plus pauvres du monde ».