Revue du Web de l’or du 13/07/2016 : Des actifs traditionnels peu attractifs, un or toujours porté par le Brexit mais aussi l’éventuel « Italeave »…
Par joubert le vendredi 15 juillet 2016, 14:12 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
Cette semaine, rien de nouveau à l’horizon côté or : il poursuit sa course et devient de plus en plus attractif sous l’effet du Brexit… mais aussi des craintes d’un Italeave. L’attractivité, les actifs traditionnels l’ont d’ailleurs perdue, ce qui profite évidemment à l’or. La fascination pour le métal précieux ne se dément donc toujours pas : place à l’actualité de l’or, toujours aussi riche.
L’or toujours en bonne forme
L’or reste sur le devant de la scène encore une fois cette semaine. Si l’once
est montée jusqu’à 1 380 dollars, un record depuis mars 2014, les ventes de
pièces d’or se sont envolées. Comme l’explique Le
Figaro cette
semaine,« les ventes de pièces d’or
battent ainsi des records: le United States Mint, l’organisme qui produit et
met en circulation les pièces de monnaie des États-Unis, a écoulé depuis le
début de l’année plus de 500000 pièces d’une once, «c’est 85 % de plus qu’il y
a un an», notent les spécialistes de Commerzbank». Quant à l’encours
des ETF, eux aussi ont largement progressé : « Pour la première fois depuis trois ans, l’encours des ETF adossés à
l’or vient de dépasser le cap symbolique des 2000 tonnes. » Des signes qui
ne trompent pas : l’or, longtemps considéré comme une relique barbare,
prend toute son importance en ces temps de crise et d’incertitudes sur les
marchés. Mais comme rapporte l’article, « en
cette période troublée sur les marchés, «les professionnels misent sur l’or
afin de diversifier et de stabiliser leurs portefeuilles». En effet, si
l’or ne vous fera pas gagner de l’argent, les autres placements classiques non
plus…
Des actifs traditionnels peu attractifs
C’est aussi ce qu’explique Le
Temps dans son
article « L’or à 2017 dollars en 2017 ».Le Brexit, la dette qui prend encore plus d’ampleur, aussi bien aux USA que dans la zone euro ou
encore au Japon, l’or tire son épingle du jeu face à une ambiance économique
morose. Autre facteur qui joue en la faveur du minerai : la demande d’or
qui continue de progresser et la production qui a du mal à suivre le
rythme : « La demande croît. Les banques
centrales achètent quelques 500 tonnes par an. La demande physique
en provenance de Chine et d’Inde reste très forte. Enfin, la demande
d’investissement refait surface avec une collecte de 489 tonnes d’or dans
les divers ETF d’or physique rien que pour le premier trimestre
2016. » Résultat : plus il y a de demande, plus l’or prend
de la valeur… Logique, puisque ce qui se fait rare devient plus cher. Enfin, le
manque d’attractivité voire la défiance pour les actifs traditionnels
positionne l’or comme valeur-refuge par excellence : « Les obligations
n’offrent plus de rendement. L’immobilier baisse dans la plupart des pays.
Les bourses, enfin, demeurent très surévaluées. »
Le Brexit toujours favorable à l’or
Le Brexit a continué d’inquiéter
les marchés la fin de semaine dernière selon ZoneBourse.com. Pour les experts Commerzbank, deuxième groupe bancaire allemand derrière la Deutsche Bank,
« il est clair que les marchés vont continuer à être préoccupés par le
Brexit pendant un certain temps, ce qui signifie que l'incertitude parmi les
investisseurs devrait rester élevée", encourageant les achats d'or,
ont-ils estimé ». L’or
a ainsi bondi avant de connaître une pause le jeudi 7 juillet, à l’annonce des estimations
plutôt positives de la création d’emploi aux Etats-Unis en juin et qui a vu le
billet vert se renforcer. Néanmoins, la semaine dernière, l’or s’affichait en
hausse : « Sur le London BullionMarket, l'once d'or a terminé à 1.354,25
dollars vendredi au fixing du soir, contre 1340 dollars le vendredi
précédent. »
L’or porté par un futur « Italeave » ?
Si le bruit fracassant qu’ont fait les Britanniques en sortant de l’UE a donné
un petit coup de pouce à l’or, il n’est donc pas le seul facteur qui pousse le
métal doré vers ses plus hauts : c’était en quelque sorte l’arbre qui
cachait la forêt. L’Italie a vu ses banques s’effondrer mais comme le rappelle un article de GoldBroker, « la chute a commencé
bien avant le référendum anglais, les maux qui touchent [les banques
italiennes] sont plus profonds et anciens ». La crise des subprimes de 2008 a en effet ébranlé l’économie
de la Botte qui aurait connu un recul de 20 % de sa production industrielle.
Aucune sonnette d’alarme n’a été à l’époque tirée… Aujourd’hui, avec ses 360
milliards d’euros de créances douteuses, les banques italiennes sont
menacées de faillite… Le Point titrait d’ailleurs ce lundi 11 juillet « Les banques italiennes,
l’autre foyer de crise de la zone euro », évoquant la faillite de la
banque Monte dei Paschi di Siena, troisième banque d’Italie…
La prochaine crise viendra d’Italie
Une prophétie qu’annonce le Courrier
International se faisant
le relai de The Economist, journal
d’économie anglais. Pour redresser la situation plus que critique des banques
italiennes, il existe deux solutions :« un “bail out”, une
injection d’argent public, mais elle “est interdite par les nouvelles règles de la zone euro, qui disent que
des banques ne peuvent être sauvées par l’Etat que si les créanciers sont
d’abord mis à contribution” – ce qui
constitue la deuxième solution, celle du “bail in” :
faire payer les prêteurs plutôt que les contribuables ». Et c’est là que le bât blesse : une grande part des
obligations émises par les banques… sont détenues par les particuliers. Etant
donné qu’un référendum est en vue en octobre prochain… on peut dire que la
situation est donc bloquée en Italie. Des tensions qui viennent donc s’ajouter
dans une zone euro déjà bien fragilisée… Et quand les marchés vacillent, l’or
brille.
Burkina une nouvelle mine mise en
service
La semaine dernière, nous évoquions le début de la construction
d’une mine à Houndé par la société minière canadienne Endeavour
Mininget qui devrait être mise en service en 2017. Cette semaine c’est Roxgold,
entreprise aurifère également canadienne, qui a vu son premier lingot d’or
coulé à la mine de Yaramoko, un an après l’obtention de son permis minier. Située
dans l’Ouest du pays à 225 km de la capitale Ouagadougou, « durant la décennie d'exploitation, ce site va rapporter environ
152 millions d'euros de revenus à l'État (…) et générer au moins 480 emplois
directs, d’après les dirigeants du groupe canadien ». Grâce à des
mesures incitatives, le gouvernement burkinabé a su attirer les sociétés minières.
Depuis 8 ans, c’est désormais l’or et non plus le coton qui est devenu le
premier produit d’exportation du Burkina Faso, participant à hauteur de 12 %
dans le PIB du pays.
De l’or dans le Limousin
Alors que « la dernière mine limousine, celle du Bourneix à Saint-Yrieix-la-Perche
a fermé en 2002 », les sols et les rivières n’auraient pas dit leur
dernier mot. En effet, il semblerait qu’il reste encore de l’or à trouver dans
le Limousin. Plusieurs demandes d’autorisation d’exploitation seraient en
cours… Selon un article de France Bleu, « depuis 2013 une autorisation de recherche a été accordée en
Creuse pour un projet d'ouverture de mine à l'horizon 2020 à Villeranges. Un
autre projet est en cours d'autorisation dans les secteurs de Château-Chervix,
Coussac-Bonneval et Saint-Yrieix-la-Perche ». En attendant, cette richesse minière
sous-exploitée pour le moment fait le bonheur d’orpailleurs amateurs passionnés
par le métal précieux qui certes ne trouvent pas de pépites mais qui n’en sont
pas moins exaltés par la découverte de paillettes ou de poussières d’or dans
leur batée…
Mali :
record d’exploitation d’or
Troisième pays producteur d’or d’Afrique après
l’Afrique du Sud et le Ghana, le Mali a vu sa production d’or passer de 53,2
tonnes en 2014 à 70,2 tonnes en 2015. Le pays de 18 millions d’habitants ne
compte pas moins d’un million de travailleurs dans le secteur des mines. AfricaNews rappelle
cependant que bien que « ces chiffres sont assez
significatifs pour le Mali, dont l‘économie a été très affectée par
l’instabilité dans le nord et le centre du pays en proie à des attaques des
islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique », il est l’un des pays « les
plus pauvres du monde ».