Revue du Web de l’or du 06/07/2016 : Un or qui n’a de cesse de briller et le Brexit qui continue d’inquiéter les marchés
Par joubert le jeudi 7 juillet 2016, 17:18 - La revue de Joubert sur l'or - Lien permanent
L’or continue son ascension cette semaine. Après une vive réaction suite au Brexit, les marchés ne sont pas moins inquiets au vu de la situation européenne. Que va-t-il se passer maintenant que les Britanniques sortent de l’UE : c’est la question que tout le monde se pose, notamment concernant une partie de l’or stocké à la BoE appartenant aux pays européens. Preuve que l’or se porte bien, les miniers enregistrent un doublement du prix de leurs actions en Australie et on ne compte plus les nouvelles mines qui s’ouvrent à travers le monde. Le point sur l’or en cette semaine post-Brexit.
L’or a continué sa progression après
l’effet Brexit
Malgré un fort bond suite au Brexit le vendredi 24 juin, où l’or a atteint
son plus haut depuis 2 ans à 1 359 dollars, le métal précieux continue son
ascension. D’après ZoneBourse.com, « sur le London Bullion Market, l'once
d'or a terminé à 1340 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1315,50
dollars le vendredi précédent ». En cause ? L’incertitude qui
règne encore sur les marchés. Selon le site, « le niveau déjà élevé d'incertitudes concernant les répercussions pour l'économie européenne et
mondiale de ce scrutin s'est en outre trouvé renforcé cette semaine par les
premiers désaccords ayant accompagné, sur le plan politique, le début des
négociations sur le processus de sortie du Royaume-Uni de l'UE entre les
dirigeants britanniques et européens ».
L’or a pris 25 % de valeur depuis
janvier 2016
Boursier.com fait aussi état de cette hausse de l’or. « L'encours d'or adossé aux exchange-traded funds
(ETF) dédiés au métal précieux a progressé de plus de 500 tonnes depuis le
début de l'année.(…) Depuis
le premier janvier, la relique barbare affiche une hausse de près de 25%. »
Il y a certes les questions liées au Brexit qui font vaciller
les marchés et qui poussent les investisseurs vers l’or mais il y a aussi« les politiques monétaires des banques
centrales pour le moins expansionniste, et la propagation des taux négatifs sur
la dette souveraine en Europe et au Japon » qui joue en faveur du métal
doré. D’après la Commonwealth Bank of Australia, «le Brexit a créé toutes sortes de peur
et d'aversion à travers les marchés ». Et tant que cette peur ne sera pas passée, l’or continuera de briller
sur les marchés.
Que va faire la Bank of England (BoE) des stocks d’or des
pays étrangers ?
C’est la question que Les Échos pose cette semaine. Maintenant que le Brexit
est bel et bien adopté, que va-t-il advenir de l’or des pays européens stocké
dans les sous-sols de la BoE ? « Les 400000 barres d'or s'empilent dans huit
salles fortes, sur deux étages. Au
total, la banque centrale britannique, la BoE, garde officiellement pour le
compte de ses clients, 130 milliards de livres sterling d'or, soit près de 160
milliards d'euros. » Une petite somme rondelette donc.
Bien que pour le moment, les pays détenteurs de cet or affirment que « le « Brexit »
n'a pas ébranlé leur confiance » :
alors même que par exemple l’Autriche possède 80% de son or outre-Manche, il est légitime de se demander si cela va être de même à long
terme... Pour le moment, Londres bénéficie de son rôle historique sur le marché
de l’or puisque « le métal s'y
négocie depuis plus de 300 ans. Chaque année, l'équivalent de 5.000 milliards
de dollars d'or y est échangé...».
Australie : les exploitants d’or
ont vu le prix de leurs actions monter en flèche
Parmi les plus grands producteurs d’or au monde, l’Australie a vu le prix des actions de ses grandes sociétés
d’exploitation aurifère doubler…
voire plus pour beaucoup d’entre elles. Même les petits miniers s’en sont aussi
bien sortis. En cause : la hausse du prix de l’once. Le Brexit a joué en sa
faveur mais aussi la perspective des élections présidentielles US, la politique
des taux d’intérêt de la FED, ainsi que le ralentissement de l’économie
chinoise. Et comme à chaque fois que les marchés sont dans l’incertitude, les
investisseurs retournent aux fondamentaux : l’or. The
Australian Business Review rapporte
l’impression de Jake Klein, président exécutif de l’un des plus grands
producteurs d’or australien Evolution Mining au sujet de la tendance haussière
actuelle de l’or : « À bien des
égards, c’est un « cygne noir » donc la seule chose dans laquelle vous
pouvez être confiant, c’est que nous entrons dans une période de volatilité
extraordinaire qui est favorable à l’or. » Traduction : l’or
n’est pas prêt de perdre sa place de valeur-refuge.
Une
nouvelle mine d’or en construction au Burkina Faso
Avec l’or qui grimpe, trouver de l’or pour les pays producteurs n’a jamais été
aussi important. Endeavour Mining, société canadienne, a ainsi posé la première
pierre de la mine Houndé, dans l’Est du pays, le 30 juin. Deuxième mine acquise
par le minier, le premier lingot devrait être coulé fin 2017. Voilà qui devrait
faire grossir à nouveau la production d’or burkinabaise qui était de 36,35
tonnes en 2015 contre 36,25 l’année précédente. Le journal Jeune Afrique explique que « le président Kaboré a exprimé son soutien à Endeavour Mining
Corporation. « Nous nous réjouissons de l’engagement à long terme du
groupe. Cette décision confirme l’attractivité que le Burkina a su créer
pour le secteur minier », a-t-il déclaré à la presse ». Et
pour cause : bien que 90 % soit détenu par Endeavour, 10 % revient au
Burkina Faso. Les recettes prévues sur 10 ans s’élèvent à 109 milliards F CFA,
soit aux alentours de 166 millions d’euros, pour une production de 190 000
onces d’or.
De l’or… dans l’urine des vaches !
Ce mythe serait donc une réalité ? Des chercheurs indiens ont analysé
l’urine de vache, animal sacré en Inde. En effet, ce groupe de l’université
agricole de Junagadh (dans l’état du Gujarat) est tombé sur des résultats pour
le moins étonnants après 7 années de recherche, révèle Le Figaro. L’urine de ces vaches
laitières issues d’une race bovine locale « Gir » contiendrait 10 à
30 mg d’or par litre d’urine. En attendant que les résultats soient confirmés
ou infirmés par une autre équipe de chercheurs, cela laisse toutefois rêveur.
Guyane : un kilo d’or plonge un
homme « en enfer »
Preuve que l’or fait toujours l’objet d’une exaltation sans bornes, cette
affaire qui a eu lieu en Guyane et qui donne à réfléchir. Comme le souligne justement
sur France-Guyane Maître Marcault-Derouard, qui a défendu l’homme
inculpé,« dès qu'on parle d'or, les
pupilles se dilatent ». Les faits : un
homme, propriétaire d’un comptoir d’or et ancien orpailleur, a été arrêté en
2011 parce qu’il a été contrôlé en voiture à la douane en possession d’une
grosse somme d’argent équivalent au prix d’un kilo d’or ainsi que d’un bon de transfert
de 3 kilos d’or, comme l’exige la législation en vigueur. Ce bon aurait été
rempli de sa main, l’accusé plaidant qu’il ne savait pas qu’il ne pouvait pas
faire n’importe quoi ; quant à l’or, impossible d’en retrouver la trace. Certains
l’accuseraient de vendre de l’or amalgamé au mercure, illégal en Guyane depuis
2006. Est-il coupable ou non ? Quoi qu’il en soit, malgré la tentative d’épurer
le commerce de l’or ainsi que d’éradiquer l’extraction illégale du minerai au
mercure, cette affaire montre bien le manque de transparence de la provenance
de l’or sur les marchés. Les pièces d’or semblent alors un meilleur moyen de se
prémunir de ce genre de quiproquo plutôt gênant…