L’or a continué sa progression après l’effet Brexit
Malgré un fort bond suite au Brexit le vendredi 24 juin, où l’or a atteint son plus haut depuis 2 ans à 1 359 dollars, le métal précieux continue son ascension. D’après
ZoneBourse.com, « sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1340 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1315,50 dollars le vendredi précédent ». En cause ? L’incertitude qui règne encore sur les marchés. Selon le site, « le niveau déjà élevé d'incertitudes concernant les répercussions pour l'économie européenne et mondiale de ce scrutin s'est en outre trouvé renforcé cette semaine par les premiers désaccords ayant accompagné, sur le plan politique, le début des négociations sur le processus de sortie du Royaume-Uni de l'UE entre les dirigeants britanniques et européens ».

L’or a pris 25 % de valeur depuis janvier 2016
Boursier.com fait aussi état de cette hausse de l’or. « L'encours d'or adossé aux exchange-traded funds (ETF) dédiés au métal précieux a progressé de plus de 500 tonnes depuis le début de l'année.(…) Depuis le premier janvier, la relique barbare affiche une hausse de près de 25%. » Il y a certes les questions liées au Brexit qui font vaciller les marchés et qui poussent les investisseurs vers l’or mais il y a aussi« les politiques monétaires des banques centrales pour le moins expansionniste, et la propagation des taux négatifs sur la dette souveraine en Europe et au Japon » qui joue en faveur du métal doré. D’après la Commonwealth Bank of Australia, «le Brexit a créé toutes sortes de peur et d'aversion à travers les marchés ». Et tant que cette peur ne sera pas passée, l’or continuera de briller sur les marchés.

Que va faire la Bank of England (BoE) des stocks d’or des pays étrangers ?
C’est la question que
Les Échos pose cette semaine. Maintenant que le Brexit est bel et bien adopté, que va-t-il advenir de l’or des pays européens stocké dans les sous-sols de la BoE ? « Les 400000 barres d'or s'empilent dans huit salles fortes, sur deux étages. Au total, la banque centrale britannique, la BoE, garde officiellement pour le compte de ses clients, 130 milliards de livres sterling d'or, soit près de 160 milliards d'euros. » Une petite somme rondelette donc. Bien que pour le moment, les pays détenteurs de cet or affirment que « le « Brexit » n'a pas ébranlé leur confiance » : alors même que par exemple l’Autriche possède 80% de son or outre-Manche, il est légitime de se demander si cela va être de même à long terme... Pour le moment, Londres bénéficie de son rôle historique sur le marché de l’or puisque « le métal s'y négocie depuis plus de 300 ans. Chaque année, l'équivalent de 5.000 milliards de dollars d'or y est échangé...».

Australie : les exploitants d’or ont vu le prix de leurs actions monter en flèche
Parmi les plus grands producteurs d’or au monde, l’Australie a vu
le prix des actions de ses grandes sociétés d’exploitation aurifère doubler… voire plus pour beaucoup d’entre elles. Même les petits miniers s’en sont aussi bien sortis. En cause : la hausse du prix de l’once. Le Brexit a joué en sa faveur mais aussi la perspective des élections présidentielles US, la politique des taux d’intérêt de la FED, ainsi que le ralentissement de l’économie chinoise. Et comme à chaque fois que les marchés sont dans l’incertitude, les investisseurs retournent aux fondamentaux : l’or. The Australian Business Review rapporte l’impression de Jake Klein, président exécutif de l’un des plus grands producteurs d’or australien Evolution Mining au sujet de la tendance haussière actuelle de l’or : « À bien des égards, c’est un « cygne noir » donc la seule chose dans laquelle vous pouvez être confiant, c’est que nous entrons dans une période de volatilité extraordinaire qui est favorable à l’or. » Traduction : l’or n’est pas prêt de perdre sa place de valeur-refuge.  

Une nouvelle mine d’or en construction au Burkina Faso
Avec l’or qui grimpe, trouver de l’or pour les pays producteurs n’a jamais été aussi important. Endeavour Mining, société canadienne, a ainsi posé la première pierre de la mine Houndé, dans l’Est du pays, le 30 juin. Deuxième mine acquise par le minier, le premier lingot devrait être coulé fin 2017. Voilà qui devrait faire grossir à nouveau la production d’or burkinabaise qui était de 36,35 tonnes en 2015 contre 36,25 l’année précédente. Le journal Jeune Afrique explique que « 
le président Kaboré a exprimé son soutien à Endeavour Mining Corporation. « Nous nous réjouissons de l’engagement à long terme du groupe. Cette décision confirme l’attractivité que le Burkina a su créer pour le secteur minier », a-t-il déclaré à la presse ». Et pour cause : bien que 90 % soit détenu par Endeavour, 10 % revient au Burkina Faso. Les recettes prévues sur 10 ans s’élèvent à 109 milliards F CFA, soit aux alentours de 166 millions d’euros, pour une production de 190 000 onces d’or.

De l’or… dans l’urine des vaches !
Ce mythe serait donc une réalité ? Des chercheurs indiens ont analysé l’urine de vache, animal sacré en Inde. En effet, ce groupe de l’université agricole de Junagadh (dans l’état du Gujarat) est tombé sur des résultats pour le moins étonnants après 7 années de recherche, révèle Le Figaro. L’urine de ces vaches laitières issues d’une race bovine locale « Gir » contiendrait 10 à 30 mg d’or par litre d’urine. En attendant que les résultats soient confirmés ou infirmés par une autre équipe de chercheurs, cela laisse toutefois rêveur.

Guyane : un kilo d’or plonge un homme « en enfer »
Preuve que l’or fait toujours l’objet d’une exaltation sans bornes, cette affaire qui a eu lieu en Guyane et qui donne à réfléchir. Comme le souligne justement
sur France-Guyane Maître Marcault-Derouard, qui a défendu l’homme inculpé,« dès qu'on parle d'or, les pupilles se dilatent ». Les faits : un homme, propriétaire d’un comptoir d’or et ancien orpailleur, a été arrêté en 2011 parce qu’il a été contrôlé en voiture à la douane en possession d’une grosse somme d’argent équivalent au prix d’un kilo d’or ainsi que d’un bon de transfert de 3 kilos d’or, comme l’exige la législation en vigueur. Ce bon aurait été rempli de sa main, l’accusé plaidant qu’il ne savait pas qu’il ne pouvait pas faire n’importe quoi ; quant à l’or, impossible d’en retrouver la trace. Certains l’accuseraient de vendre de l’or amalgamé au mercure, illégal en Guyane depuis 2006. Est-il coupable ou non ? Quoi qu’il en soit, malgré la tentative d’épurer le commerce de l’or ainsi que d’éradiquer l’extraction illégale du minerai au mercure, cette affaire montre bien le manque de transparence de la provenance de l’or sur les marchés. Les pièces d’or semblent alors un meilleur moyen de se prémunir de ce genre de quiproquo plutôt gênant…